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Afrique Team TalkAG

PRINCIPAUX SYSTÈMES CULTURALES PRÔNANT LES PRINCIPES DE L’AGRICULTURE DURABLE



Aujourd’hui, le monde a besoin d’une agriculture économiquement viable, écologiquement saine, socialement juste et humaine ; bref d’une agriculture durable. Ainsi dans l’optique d'appliquer au système agricole les principes du développement durable ; plusieurs formes d’agriculture au vu de leurs pratiques respectueuses de l’écologie sont de plus en plus promues et mises en valeur.



La vision de l’agriculture durable



Les enjeux de santé, de sécurité, d’environnement et l’adaptation nécessaire au changement climatique, obligent le monde agricole à promouvoir l’agriculture durable. Les acteurs agricoles s’accordent sur le fait que cette forme agricole est importante ; mais leurs définitions du concept divergent.

Ainsi, il faut dire que le système de production agricole dont il s’agit ici, vise à assurer une production soutenable de nourriture, de bois et de fibres tout en respectant les limites écologiques, sociales et économiques qui assurent la maintenance dans le temps. En effet, l’agriculture est l’une des activités humaines la plus consommatrice de ressources naturelles ; impactant sur les sols et la biodiversité. Ceci est corrélé à l'augmentation de l'utilisation des engrais minéraux, des pesticides, au développement de l'irrigation et à la motorisation intensive.

Les impacts environnementaux s'étendent au-delà de l’écosystème agricole ; l’agriculture durable s’érige donc en protectrice de la biodiversité, de l'eau et des sols en réduisant lesdits impacts. Retenons que cette conception de l’agriculture a un lien avec le développement durable

En Afrique, cette quête de la durabilité doit se matérialiser dans la conception d’une vision à long terme et des actions concertées et structurées à l’échelon régional.







Les techniques agricoles auxiliaires de l'agriculture durable



L'agriculture biologique



L’agriculture biologique est un système intégré de gestion de la production ; fondée sur le respect de l’activité biologique de la nature en général et ses cycles biogéochimiques en particulier. Elle favorise et améliore la santé des agroécosystèmes, comprenant la biodiversité, les cycles biologiques et l’activité biologique des sols. Ce système agricole promeut l’utilisation d’intrants naturels (minéraux et produits dérivés de plantes) et la renonciation aux engrais synthétiques et aux pesticides.







Agriculture de conservation



L’agriculture de conservation est un système cultural qui peut empêcher la perte de terres arables tout en régénérant les terres dégradées. En effet, cette technique culturale vise le maintien d’une couverture permanente du sol, un travail du sol minimal et la diversification des espèces végétales. Elle permet d’accroître la biodiversité et stimule les processus biologiques naturels qui ont lieu au-dessus et en dessous de la surface du sol, ce qui contribue à une utilisation plus efficace de l’eau et des nutriments et permet d’améliorer durablement la production végétale. En résumé, trois principes illustrent cette dénomination : la perturbation minimale du sol (semis directs et réduction du travail du sol), la couverture maximale du sol et la rotation des cultures





La permaculture



Issu de l'expression permanente agriculture utilisée par l'agronome américain Cyril G. Hopkins (1910) ; la permaculture sous-entend des méthodes culturales qui permettent à la terre de maintenir sa fertilité naturelle. La vision de cette science est d’instruire dans la création des habitats humains plus autonomes, durables et résilients, en s'inspirant des fonctionnements naturels locaux. L'éthique de la permaculture peut être résumée au fait de prendre soin de la nature (les sols, les forêts, l’eau et l'air) ; prendre soin de l’humain (soi-même, la communauté et les générations futures) et le fait de partager équitablement, limiter la consommation et la reproduction et partager le surplus.







Agriculture raisonnée



L’agriculture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion des exploitations qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations.

Ainsi, le principe central de l'agriculture raisonnée est d'optimiser le résultat économique en maîtrisant les quantités d'intrants utilisées.





Agrologie



Traduit de l’anglais “agrology”, l’agrologie synonyme de science agricole, c’est la branche de la science du sol traitant de la production de cultures. Selon Claude et Lydia Bourguignon dans la compréhension de la microbiologie des sols, c'est une « science qui a pour objet la connaissance des terrains dans leur rapport avec l’agriculture ». Ils posent le principe selon lequel « l’agriculture durable doit se baser sur l'agrologie, c’est-à-dire sur la compréhension des lois du sol et non sur leur schématisation ».





L’agriculture écologiquement intensive



Attribuée à Michel Griffon, elle est fondée sur l’idée que les mécanismes naturels, ceux qui sont décrits par l’écologie (définie comme science, non comme activité politique) peuvent être amplifiés jusqu’à devenir presque exclusifs (ou dominants ?) en termes de pratiques agricoles. Le caractère intensif se réfère donc à un usage extrême des propriétés écologiques des écosystèmes de production. Précision importante : elle ne s’inscrit pas dans des systèmes de production restant dans une logique conventionnelle auxquels on ajouterait quelques aspects écologiques.





L’evergreen agriculture



Inventée en Inde et promue par la recherche en agroforesterie ; l’evergreen agriculture est un ensemble de techniques d’agriculture biologique compatibles avec des apports limités d’engrais et de rares produits phytosanitaires. La caractéristique principale de ces techniques est de s’insérer dans un écosystème de production complexe : jusqu’à 20 à 30 activités productives articulées les unes avec les autres.





L’agriculture à haute valeur environnementale



Il s’agit d’une nouvelle certification française en cours de rédaction, elle fait suite au Grenelle de l’environnement. Le cahier des charges est fondé sur une démarche de progression à trois niveaux d’exigence : engagement dans la démarche, obligation de moyens et de résultats. Les indicateurs de résultats portent sur la stratégie phytosanitaire, la préservation de la biodiversité, la gestion des engrais, la gestion quantitative de l’eau et la consommation énergétique. Cette certification ne portera pas sur les aspects sociaux et économiques du développement durable





La climate smart agriculture



Traduite par « agriculture intelligente face au climat », elle est promue depuis quelques années par la FAO. Cette agriculture est supposée faire face aux impacts du changement climatique. Elle est censée combiner l’agriculture de conservation dans son acception étendue et l’agroforesterie en un système agricole intégré. Elle est également censée être trois fois gagnante par l’augmentation durable de la productivité agricole, le renforcement de la résilience de l’agriculture face aux changements climatiques et le maintien de la biodiversité. L’agriculture intelligente face au climat vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui contribuent au changement climatique, par le piégeage du carbone dans les exploitations. À ce stade, il est difficile de se prononcer sur cette nouvelle dénomination qui est encore théorique, voire rhétorique.





La régénération naturelle assistée (RNA)



À partir de l’examen des images satellitaires en zone sahélienne, est apparu un phénomène de reverdissement de certaines parties du Sahel. Le processus en œuvre est une augmentation du couvert végétal sous l’effet de la « régénération naturelle assistée ». Elle consiste à laisser au cours du défrichement (en saison sèche ou en saison des pluies) un à trois rejets de souches des différents arbres et arbustes (entre 80 à 150 pieds à l’hectare) pour qu’ils poursuivent leur croissance. Les objectifs et techniques de la RNA sont très proches des agricultures de conservation. Ils visent la protection des terres de culture à travers la lutte contre l’érosion éolienne et hydrique, l’amélioration de la fertilité des sols, la production de bois de chauffe ou de service, la production du fourrage pour les animaux et la réduction de l’évapotranspiration.





agriculture biodynamique



L’agriculture biodynamique se veut une agriculture assurant la santé du sol et des plantes pour procurer une alimentation saine aux animaux et aux Hommes. Elle se base sur une profonde compréhension des lois du « vivant » acquises par une vision qualitative et globale de la nature. Elle considère que la nature est tellement dégradée qu’elle n’est plus capable de se guérir elle-même. Il est donc nécessaire de redonner au sol sa vitalité féconde indispensable à la santé des plantes, des animaux et des Hommes grâce à des procédés « thérapeutiques ». L’agriculture biodynamique tient compte des énergies subtiles, notamment de l’influence des astres comme la lune (calendrier lunaire des travaux agricoles) et des propriétés « dynamisantes » de certaines plantes et préparations. Elle dispose de divers cahiers des charges gérés par des associations dont l’un des plus connus est Demeter.





Agriculture de précision



L'agriculture de précision est un concept de gestion des parcelles agricoles fondé sur l’existence de variabilités intra parcellaires. Elle requiert l’utilisation de nouvelles technologies comme la localisation par satellite et l'informatique. Atteindre la précision souhaitée suppose cependant des investissements coûteux et un encadrement technique très performant des agriculteurs, notamment sous la forme de systèmes pointus d’avertissements (eau, traitements, fumure…) qui n’existent que partiellement dans les pays développés. Ces systèmes sont en général totalement absents dans les pays en développement.





L’agriculture organique



L’agriculture organique est issue du terme anglo-saxon organic farming souvent traduit par « agriculture biologique ». À la différence de la culture biologique, celle organique n’est pas obligatoirement liée à l’obtention d’un label et au suivi d’un cahier des charges. En effet, il s’agit d’un processus de production de la nourriture de façon naturelle. Cette forme de production proscrit aussi l’utilisation des intrants chimiques et des organismes génétiquement modifiés. En principe, l’idée est que l’impact de l’activité soit nul sur la nature. Elle a donc pour but de protéger les ressources naturelles et de produire une nourriture sûre et saine. La diversité des productions et la prévention de l’érosion sont des orientations associées, mais non inscrites formellement dans les standards.



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