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Tossou Immaculé

Bénin / Sécheresse



Les agriculteurs dans la commune d'Aplahoué attendent désespérément la pluie



Arrondissement d'Atomey. Village d'Agbehoué. Lanhouétomè. Les cultures brûlent sous le soleil de plomb. C'est pourtant mai. Mois qui devrait connaître la petite saison de pluie qui commence en mars. Jusque là, rien de sérieux n'a goutté du ciel que les agriculteurs scrutent à longueur de journée.



Avec la rareté de pluie, les agriculteurs ont surtout du mal à préparer leurs terrains pour les semis pour la première saison qui tend vers sa fin.



Le travail de sol a pris beaucoup de retard du coup. Pour Mathias AGUIGONON exploitant agricole sur quarantaine d'hectares rencontré, "s'il n'y a pas de pluies conséquentes, nous ne pouvons pas semer".



Sur le terrain, le constat est amère. Les premiers semis sur billons se dessèchent sous les dards de chaleur de cette sécheresse au degré élevé. Arachides, haricots et autres plantes à ras-sol ont perdu leurs feuillages, presque grillés. Le maïs tient mal sur la tige grillé. Le manque d'eau lui a enlevé toute la force et la capacité à s'enraciner dans le sol pour mieux résister aux coups de vent.



Avec cette allure que vont la sécheresse, les paysans auront de peine dans l'exploitation des deux saisons; Risque de perdre une saison.



De leur système consistant à semer préalablement du maïs avant de passer le coton là-dessous tend vers inexistant. Les épis n'auront pas le temps de grandis en raison de semis tardifs après ces intempéries.

A l'observation simple sur le terrain, l'on constate qu'elle a des conséquences immédiates sur l'écosystème, comme le stress hydrique affectant les arbres, qui sont en train de mourir, dû au déficit aggravé par la hausse de température répétée. Le paysage dans les champs laissent cette impression de désolation et met en évidence l'impossibilité de faire deux cultures comme d'habitude chaque année.



Jusqu'à ce mois de Mai (nukunxwasun = sarclage), la première pluie n'est véritablement pas tombée. Si rien n'est semé au préalable dans sa normalité temporel, que va-t-on sarcler à ce temps où nous y sommes actuellement ?



Tout cela agira sur la production et créera l'insuffisance alimentaire. La majorité des agriculteurs interrogés dans les contrées, chacun y va selon sa foi( croyance). Cela pourrait être le reflet des actes désastreux hommes sur la terre. Donc il faut implorer les divinités. Pour certains, l'on pourrait croire aux effets de la déforestation et des changements climatiques. Les supputations et autres tentatives d'explication vont bon train et partagent les esprits entre plusieurs options :



√ croire à l'offrande aux différentes Divinités terrestres ( messager de Dieu suprême) ?



√ céder à la thèse du changement climatique ?



√ n'y a-t-il pas de complémentarité entre les deux, du fait que l'un se sert de l'autre pour sa résidence avant d'être un bienfaiteur ?





#Météo