La septoriose est une maladie foliaire du blé capable de causer de très fortes pertes de rendement (40 %). Elle peut être provoquée par deux espèces de champignons : Stagonospora nodorum et Zymoseptoria tritici. La septoriose est souvent compliquée à contrôler car aucune variété de blé ne lui est totalement résistante. De plus, l’épidémiologie du champignon est un facteur favorisant un développement rapide des résistances à la plupart des fongicides disponibles sur le marché.
Symptômes et dégâts de la septoriose dans les champs
Au cours des premières phases de croissance, on peut dors et déjà observer les premiers symptômes de la septoriose. Ils sont observables dès la fin de l'automne et durant tout l'hiver sur les feuilles de blé. Les principaux organes atteints sont les feuilles, les nœuds et les épis. Dans les jeunes parcelles de blé (semis d’automne), on peut déjà observer dès début décembre, des plaques aqueuses, qui prennent rapidement une apparence brune et nécrotique, ainsi que tout au long de l’hiver sur les étages foliaires inférieurs. Celles-ci contiennent des pycnides noires apparentes, la principale caractéristique de M. graminicola. La présence de pycnides est particulièrement fréquente sur les feuilles mortes hivernantes du blé d’hiver. Sur le plant mature, les lésions sont de couleur brune, et parfois limitées par des veines qui leur donnent une apparence rectangulaire. Les pycnides noires deviennent davantage visibles dans les lésions lorsque les symptômes se manifestent. Les lésions peuvent confluer, et créer ainsi de larges zones de tissu nécrotique de couleur brune.
La septoriose attaque principalement le blé de la germination à la maturité. On peut obtenir une réduction de rendement allant jusqu'à 40 % lorsque l'épi est attaqué, et 55 % lorsque la partie foliaire d'une plante est touchée dans son ensemble.
Conditions favorables
La progression des taches sur la feuille ainsi que l’apparition de plus de points noirs permet de lever le doute sur la contamination des feuilles par la septoriose. Généralement, la maladie se propage du bas vers le haut de la plante en fonction de la fréquence et de l’intensité des pluies. Un temps sec ralentit la progression de la maladie et permet de repousser le traitement jusqu’au prochain épisode pluvieux. Après un printemps humide, le champignon se manifeste de façon massive, combiné à 15 jours de temps humide au moment de l'épiaison. Une forte humidité pendant une à quatre heures suffit donc pour assurer l'infection. Si le stade de sensibilité du blé à la septoriose est atteint, le climat actuel limite le risque. Sur blé, la période de risque vis-à-vis de la septoriose débute au stade 2 nœuds.
Prévention et lutte contre la septoriose
Une large rotation de cultures peut, en effet, réduire le risque de contamination en enfouissant profondément les restes végétaux et en ne laissant aucune chance de développement aux repousses et aux adventices. Un semis peu profond diminue également le risque d'infection. L’utilisation de variétés de blé améliorées pour leur résistance au champignon Zymoseptoria tritici responsable de la septoriose contribue également à la lutte contre cette maladie. Les régulateurs de croissance doivent être utilisés de sorte que le raccourcissement des tiges soit minime. Il augmente en effet le risque d'attaque. La fumure azotée doit de préférence être fractionnée. L'important est que les deux feuilles supérieures soient préservées de l'infection.
Un programme fongicide réfléchi est souvent essentiel pour parvenir à un contrôle adéquat de la septoriose. En effet, il n'existe aucune variété avec une résistance totale. Lorsque la pression est élevée au début de la saison, un traitement initial peut être appliqué autour du stade 2 nœuds. Ce traitement a pour but de ralentir la progression verticale de la maladie. En cas d’application à ce stade, un autre traitement devra être appliqué maximum de 3-4 semaines plus tard pour protéger la dernière feuille, la plus importante à protéger. Si la pression de la maladie est faible au début du printemps, les applications de fongicides peuvent être reportées au stade dernière feuille ou même à l’épiaison. Cette situation est souvent observée avec des variétés tolérantes ou en cas de faibles précipitations lors de la première moitié du printemps (avril à mi-mai).
Au début du printemps, des conseils sur le contrôle de la septoriose doivent être donnés aux agriculteurs sur la base d'observations de la pression de la maladie. En ces temps-ci, il y a une réelle nécessité de mener une observation à la parcelle car cette maladie reste l’une des plus préjudiciables sur blé.
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