Dans plusieurs régions d’Afrique subsaharienne, le maïs est la principale céréale cultivée. Comme toutes les cultures, cette céréale au champ n’est pas exempte d’agression au cours de son développement. Il est toujours possible pour les agriculteurs dans la plupart des cas de contrôler facilement certaines maladies , quand ils sont informés ne serait-ce qu’à minima sur entre autres la nature, les symptômes et le cycle des attaques.
POURRITURE DES SEMENCES RACINES, FONTE DES SEMIS
En maïsiculture, les principaux agents responsables des pathologies sus évoquées sont Pythium, Fusarium, Gibberella, Trichoderma et Penicillium. N’en demeure pas moins que des champignons tels que Diplodia et Rhizoctonia soient aussi responsables.
Les semences, plantules et racines infectées par Pythium sont le plus souvent molles et sombres, alors que les racines infectées par Fusarium, Gibberella, Diplodia et Rhizoctonia sont fermées ou ont l’aspect du cuir.
La couleur des racines est souvent un bon indicateur de l’organisme ou des organismes présents : un blanc grisâtre correspond à Diplodia; une couleur allant du chamois au rose, à Fusarium ou à Gibberella ; un brun rougeâtre, à Rhizoctonia ; et un bleu-vert, à Penicillium ou à Trichoderma. Tous ces agents pathogènes vivent et prospèrent dans le sol et ont d’autres hôtes au-delà du maïs. À l’exception de Pythium, tous ces organismes peuvent vivre sur la semence de maïs ou à l’intérieur de celle-ci.
L’ANTHRACNOSE (COLLETOTRICHUM GRAMINICOLA)
L’anthracnose est l’une des grandes maladies du maïs, elle est plus vigoureuse en temps chaud et pluvieux. L’agent responsable de l’anthracnose provoque non seulement une brûlure des feuilles, mais aussi une pourriture de la tige. Les symptômes apparaissent sur les feuilles inférieures et progressent vers le haut du plant ; il disparaissent souvent à mesure que le plant de maïs amorce sa phase de croissance rapide. Il est fréquent que les tissus entourant les zones infectées jaunissent
Les méthodes de travail du sol qui laissent une épaisse couche de résidus de végétaux infectés à la surface du sol peuvent aggraver la maladie et en augmenter l’incidence.
L’enlèvement des résidus de maïs par le travail du sol diminue les risques d’infection. Dans les champs en semis direct ou soumis à des méthodes de travail réduit du sol, la rotation des cultures et l’utilisation d’hybrides résistants sont des meilleurs moyens de lutter contre la forme foliaire de l’anthracnose. L’application de fongicides n’est pas rentable dans les champs de maïs, étant donné qu’un seul traitement ne suffit pas à maîtriser la maladie, mais elle peut l’être dans les champs de maïs de semence.
LA MALADIE DE DESSÈCHEMENT DU MAÏS (L’HELMINTHOSPORIOSE)
C'est une maladie grave répandue dans les terres tropicales où est cultivé le maïs. Causée par Helminthosporium ; elle se manifeste par de longues stries elliptiques vert grisâtre ou brun clair/jaune foncé, apparaissant habituellement d’abord sur les feuilles inférieures. Lorsque les feuilles au-dessus des épis sont atteintes durant ou peu après la pollinisation ; ceci peut entraîner de graves pertes. La maladie est souvent confondue avec la maladie du flétrissure de Stewart. Les plants infectés constituent une source d’infection secondaire qui peut se propager à d’autres champs. Les températures douces et de longues périodes de temps humide ou pluvieux favorisent la progression de la maladie.
Pour la lutte, utiliser les hybrides résistants ou tolérants limitait les pertes de rendement attribuables à cette maladie. Notons que la majorité des hybrides de maïs commerciaux ont une résistance ou une tolérance aux races les plus communes des agents pathogènes. Fondamentalement, le travail du sol et la rotation des cultures réduisent la quantité d’inoculum dans les résidus présents au sol. Dans la pratique de travail réduit du sol, la rotation et l’utilisation d’hybrides résistants sont une nécessité. L’emploi de fongicides foliaires peut être avantageux dans les champs de maïs.
LA ROUILLE DU MAÏS
La rouille, causée par le champignon Puccinia polysora, est une maladie qui se reconnaît par des taches surélevées comme des dépôts sur les deux faces. Les taches sont jaunes au départ et deviennent rouge-brique par la suite. Au toucher, elles salissent la main. Une forte pluie lessive le dépôt et laisse apparaître de nombreuses petites taches blanches.
LA CERCOSPORIOSE DU MAÏS
Elle est causée par Cercosporazeae-maydis, est une maladie qui attaque les feuilles. Elle cause de fines petites taches allongées grises ou sombres et humides, encerclées par une mince couche jaunâtre.
LA CURVULARIOSE
Causée par Curvularia Lunata ou C. pallescens est une maladie qui se reconnaît par de petites taches brunes sur les feuilles encerclées par une mince couche jaunâtre. Ces taches sont de forme circulaire ou ovale. L’épi et la tige du maïs peuvent être aussi attaqués.
LA STRIURE DU MAÏS
C’est une maladie qui se reconnaît par la présence de lignes fines jaunâtres ou blanchâtres qui sont sous forme de tirets le long de la nervure des feuilles. Elle est causée par MaizeStreak Virus (MSV). Les tirets peuvent se rejoindre et donner des lignes continues qui couvrent toute la surface des feuilles. Lorsque les jeunes plants sont infectés, ils restent rabougris, ne se développent plus et ne produisent pas d’épis. Ce virus est transmis aux plants de maïs par un insecte appelé cicadelle
Notons que la liste des maladies sus évoquées n’est pas exhaustive. Finalement, il est évident que la prévention demeure le meilleur moyen de lutte. Rappelons que, la régie de culture favorise la présence des champignons. En termes de pratiques générales à adopter, il faut non seulement semer le maïs dans les meilleures conditions ; mais il est recommandé d’utiliser des semences de qualité, utiliser un traitement de semences fongicide, adopter des pratiques pour améliorer la structure et le drainage des sols, bien gérer les résidus de culture et installer la rotation.
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