Fiche technique de production du citron
# Limettiers .
- Lime de Tahiti: riche en jus très parfumé, peu ou pas de pépins, fruit d’excellente
qualité au Sénégal, convient pour l’exportation, première production hâtive
(septembre - novembre), deuxième production tardive (mi janvier - février).
Les porte-greffe.
- Citrange carrizo: confère une haute productivité et une bonne qualité aux fruits
du greffon, bonne résistance aux maladies, moins sensible aux nématodes des
agrumes (Tylenchulus semipenetrans).
- Citrus volkamériana: bonne résistance aux maladies, très bonne productivité, vigoureux, s’adapte bien à différents types de sol, mais diminue la qualité des fruits.
# Le_choix_du_terrain
Les arbres fruitiers exigent le meilleur sol que l’on puisse leur réserver. Ils réagissent à un sol fertile par une croissance saine et vigoureuse, une production hâtive, une résistance relative aux maladies et aux parasites, et une longue existence productive. Les sols très lourds, à forte teneur en argile sont à éviter, ainsi que les sols sablonneux.
On choisira un sol homogène jusqu’à 80 cm de profondeur, et évitera de choisir un ancien emplacement de verger; on évitera les sols très humides, même s’ils ne sont inondés que pendant une courte période de l’année.
Une légère pente convient aux vergers d’arbres fruitiers.
# Aménagement_du_terrain
Toute plantation fruitière demande une étude préalable qui prévoit l’aménagement
du terrain. Cet aménagement comprend la plantation de brise-vent, l’irrigation, le
drainage si nécessaire, le nivellement si nécessaire et possible. L’étude préalable de la qualité de l’eau et de sa quantité disponible est indispensable.
# Brise_vent
Dans presque toutes les conditions climatiques du Sénégal les brise-vent sont nécessaires pour protéger la culture. Les agrumes sont très sensibles aux vents et d’autre part ces brise-vent permettront d’éviter la diffusion de certaines maladies
ou ravageurs.
Les brise-vent permanents seront constitués d’arbres à développement rapide et de bon ancrage au sol, par exemple filaos (Casuarina), Leucena, Gbelina, Cajanus
cajan, etc.)
Les brise-vent, comme les autres aménagements, doivent être implantés
longtemps avant plantation et de préférence dans un délai d’un an qui précède cette
opération, ceci afin de permettre une protection efficace des arbres dès le départ.
Un bon brise-vent protège une surface de 10 fois sa hauteur, dans un verger à
grande superficie il peut être nécessaire d’implanter plusieurs brise-vent. Dans tous
les cas, il est recommandé de recouper la parcelle par des brise-vent temporaires en
cassi implantés selon deux directions perpendiculaires dans les intervalles entre les
plants, ne nécessitant donc pas d’emplacement particulier, et destinés à disparaître lorsque les plants seront suffisamment développés.
On prendra soin d’approvisionner les brise-vent en eau et en éléments nutritifs
et on laissera un espace de l’ordre de 7 à 8 mètres entre le brise-vent et le premier rang de plantation pour ne pas concurrencer la culture.
Par la suite, une taille régulière, voire un éclaircissage, sera effectué périodiquement
pour garder toute son efficacité au brise-vent.
# Irrigation_Drainage
Ces deux opérations sont également considérées comme des aménagements du
terrain car elles doivent être étudiées dès le départ d’une façon rationnelle et,
d’autre part, sont souvent très liées l’une à l’autre: il est parfois délicat de faire l’irrigation sans drainage.
Pour ces deux opérations, l’avis de techniciens spécialisés est indispensable. Leur
intervention permettra:
- de définir les quantités d’eau nécessaires pour irriguer correctement la parcelle en fonction de la zone climatique.
- de choisir le système d’irrigation compatible à l’exploitation et aux disponibilités
en eau.
- pour le drainage, de situer les zones où les risques d’accumulation d’eau sont possibles et donc de prévoir des drains à ciel ouvert pour collecter ces excédents d’eau (rappelons que les arbres fruitiers sont très sensibles à l’asphyxie).
# Approvisionnement_en_plants
Les arbres ont été commandés depuis plus d’un an chez un pépiniériste et les choix
de porte-greffes et de variétés ont été effectués à ce moment-là avec l’aide d’un technicien du service développement. Quelques jours avant la date prévue pour
la plantation on prendra livraison des plants .
# Distance_de_plantation
distance entre les arbres dans un verger peut varier avec les variétés utilisées, le
climat, le sol, etc.
Les distances préconisées sont en règle générale:
- limettiers: 7 x 7 mètres.
# Préparation_du_terrain
Si la plantation doit se faire derrière une défriche de terrain boisé, le terrain devra être soigneusement débarrassé de tout débris de souche ou de racine. En effet ces débris permettent aux pourridiés, parasites incurables actuellement, de se propager dans le sol et de détruire progressivement la plantation. En tout état de cause, il vaut mieux cultiver le terrain défriché pendant un ou deux ans avec des cultures maraîchères avant d’y implanter le verger .
Prélever des échantillons de sol pour analyse. Ceci est indispensable pour
déterminer s’il y a lieu d’apporter des amendements ou d’effectuer des corrections minérales.
Si la mécanisation est possible: sous-soler profondément (60 à 80 cm) l’ensemble
du terrain. Faire les apports éventuels d’amendements. Dans tous les cas où cela
sera matériellement possible apporter 30 à 40 T de fumier à l’hectare. Labourer profondément toute la parcelle en formant des ados centrés sur l’emplacement des
rangs. Briser les mottes et régulariser la surface au pulvérisateur à disques.
Si la culture n’est pas mécanisée, il sera nécessaire de planter au trou.
# Le_piquetage
Chaque emplacement d’arbre est matérialisé par un piquet, en veillant au bon alignement des rangs et des diagonales ainsi qu’à la perpendicularité des alignements.
Lors de la trouaison pour ne pas perdre le bénéfice d’un bon tracé, le piquet
marquant l’emplacement de chaque arbre sera remplacé par deux autres piquets à l’aide d’une règle à planter. Ceci permettra de planter l’arbre à l’emplacement exact piqueté lors du tracé.
# La_plantation
On procédera de la manière suivante:
- creuser un trou de 80 x 80 x 80 cm (volume 500 litres).
° 50 litres de fumier bien décomposé,
° sulfate de potasse, (quantités à apporter selon résultats d’analyse)
° phosphate tricalcique ( --- « --- )
- reboucher le trou avec le mélange, par suite des apports de fumier et du
foisonnement de la terre, celle-ci forme une butte qui doit être bien élevée par rapport au niveau du sol.
- sortir le plant de son sachet ou pot.
- gratter la terre à la périphérie de la motte pour dégager les racines et couper celles qui dépassent (rabattre éventuellement la partie aérienne si les racines ont été fortement diminuées.
- poser le plant sur une butte et le chausser en tassant moyennement avec de la terre de surface prélevée au centre des interlignes, jusqu’à former une butte de 1,40 m de diamètre à la base et de 0,5 m de diamètre au sommet et une hauteur d’environ
40 cm.
- ménager au sommet de la butte un canal circulaire permettant d’arroser sans que
l’eau ne touche le collet (double cuvette).
- arroser avec 30 litres d’eau par plant quel que soit le climat pour tasser correctement la terre
et supprimer les poches d’air.
- si l’on craint des vents violents, les plants peuvent être tuteurés dans un premier temps à l’aide d’un piquet planté en oblique à côté de la motte. Le lien sera serré fortement sur le
tuteur mais formera une boucle lâche sur le plant pour ne pas le blesser.
- durant la saison sèche on paillera le pied des arbres pour diminuer l’évaporation.
# Entretien_du_verger
# Entretien_du_sol
Effectué de façon régulière, il est peu coûteux et facile à réaliser.
Désherbage sur le rang d’arbre.
Le désherbage sur le rang d’arbre offre de nombreux avantages:
- facilité d’observations,
- suppression de la concurrence avec les adventices (eau - fumure),
- limitation des populations d’insectes,
- limitation d’un microclimat humide qui provoque souvent diverses attaques
fongiques.
Le désherbage chimique sur le rang est appliqué de façon quasi systématique
un peu partout et a prouvé son efficience, de plus il évite de blesser les arbres avec
les outils. En cas de possibilité d’utiliser les produits, cela ne se fait pas avant la
quatrième année après plantation.
# Le_paillage
Le paillage du sol sous la frondaison empêche le dessèchement du terrain, gêne la croissance des mauvaises herbes et enrichit le sol en matière organique au cours
de sa décomposition. Ses effets sont donc extrêmement positifs. Lors de son
installation, veiller à laisser un espace dégagé autour de la base du tronc de l’arbre.
Le paillage peut toutefois favoriser les pullulations de petits rongeurs et de
termites mais aussi, dans les situations où les incendies sont à craindre, en aggraver les dégâts.
# Entretien_du_sol_entre_les_lignes .
Le sol entre ligne du fait du relief où sont plantés la majorité des vergers se doit d’être enherbé pour:
- protéger le sol contre l’érosion et en freinant le ruissellement de l’eau, favoriser son
absorption dans le sol:
- faciliter le passage de matériel,
- diminuer le tassement de sol,
- favoriser la porosité du sol,
- apporter de la matière organique.
# L ’irrigation
La pluviométrie, nécessaire au bon développement des agrumes est de l’ordre de 1500 mm/an, réparti sur 9 à 10 mois.
La dose mensuelle utile pour un bon développement des arbres est de 150
mm/mois pendant la période végétative, de la floraison à la récolte. La période hivernale correspondant par l’abaissement des températures au stress provoquant la floraison.
# Fertilisation
Les agrumes ont besoin d’une fumure copieuse pour une productivité élevée et régulière.
Les règles à respecter sont les suivantes:
- la fumure azotée détermine le rendement,
- la potasse a un rôle sur la qualité des fruits
° par une hausse de la taille et du nombre de fruits - productivité
° une peau plus fine
° des qualités internes améliorées.
- la quantité de phosphore apportée est fonction de la fumure azotée: environ 25 %.
# La_taille
Une taille de fructification n’étant pas nécessaire, la taille se limite à:
- la taille de formation: il est indispensable de former correctement l’arbre à partir du début
de sa croissance. Si le plant n’a pas été formé en pépinière, une charpentière à une hauteur de 60 cm doit être faite en choisissant trois branches maîtresses qui ne partent pas du même
point sur le tronc.
- la taille d’entretien: enlever les branches mortes, les branches se croisant, les gourmands, les branches encombrant le centre de l’arbre.
Un arbre bien formé et aéré sera plus productif, permettra de faire une récolte plus rapide et facile et sera moins susceptible aux attaques de maladies et ennemis.
# Protection_phytosanitaire
Les arbres fruitiers sont sujets à des attaques de très nombreux ravageurs et maladies, dont certaines sont très graves, puisqu’elles peuvent conduire à la mort
de l’arbre, certaines sont difficiles à contrôler.
La protection sanitaire des arbres met en jeu un ensemble de techniques, toutes indispensables:
- sélection sanitaire du matériel végétal (variété et porte-greffe sains),
- choix de la variété et du porte-greffe (peu sensibles aux maladies),
- choix du site (environnement défavorable aux maladies),
- lutte chimique : elle n’intervient qu’en dernier recours.
Dans le cas d’une lutte chimique, les meilleurs résultats seront obtenus par la démarche suivante:
- identifier correctement la maladie ou le ravageur à combattre,
- estimer l’importance de l’attaque (notion de seuil de tolérance) pour savoir s’il est
nécessaire de traiter ou non,
- choisir le bon produit, le plus sélectif possible afin de préserver l’action bénéfique des auxiliaires présents sur le verger (abeilles, coccinelles, chrysopes, etc...).
- l’efficacité d’un traitement dépend au moins autant de sa bonne répartition - litrage de la bouillie, dosage de la matière active, qualité de la pulvérisation - que de l’efficacité propre
du produit utilisé.
- remarque: on constate une accoutumance des parasites aux produits que l’on utilise pour
les combattre. Pour éviter la perte d’efficacité qui s’ensuit, on doit utiliser successivement
pour combattre un même parasite, des produits de familles chimiques différentes, même
s’ils n’ont pas tous le même niveau d’efficacité.
# Récolte
Récolte, conservation et utilisation du citron vert
Les citrons se récoltent verts mais s'ils restent sur l'arbre, ils jaunissent en atteignant leur maturité. Il faut compter 6 mois environ entre la floraison et la récolte des limes. Le citron vert n'est pas climactérique mais il se conserve bien.
Rendement. Les rendements moyens oscillent entre 14,6 et 25 tonnes à l'hectare.
#Formation_agricole