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FUSARIOSE SUR BLÉ, FAVORISÉ PAR UN CLIMAT HUMIDE PENDANT LA FLORAISON

Une des difficultés pour analyser l'état des connaissances sur les réactions des plantes à la sécheresse est la grande diversité de définitions. Pour le grand public, mais aussi pour une majorité des études de biologie moléculaires, sécheresse implique symptômes sévères et mort possible de la plante. Une plante tolérante à la sécheresse est, dans cette acception, celle qui survit à ces situations de stress sévère. Connaît-on l’impact qu’a ce déficit sur la qualité des produits récoltés de la plante tolérante ? Les conséquences qu’il peut avoir sur les caractéristiques physiques et les composantes nutritives et autres de la graine ou du fruit ?





Conséquences sur les caractéristiques physiques du produit



Chez beaucoup d'espèces, notamment chez les légumes et les fruits consommés en frais, les propriétés physiques représentent un premier critère de qualité par l'attractivité qu'elles exercent sur le consommateur. Chez les espèces à graine, les caractéristiques physiques d'un grain ont une importance moindre, mais la masse d'un grain de blé et sa dureté sont des critères importants car ils déterminent le rendement meunier et la dépense énergétique. Si la sécheresse intervient avant la floraison, on observe une diminution du nombre d'organes, graines ou fruits, mais la masse des organes récoltés reste stable ou peut même augmenter en raison d'une augmentation de la disponibilité en assimilat pour chaque organe. Les conséquences sur la qualité sont donc limitées.



Les conséquences sont en revanche maximales pour des sécheresses qui interviennent après la fécondation. En général, la phase de division cellulaire qui détermine le volume de l'organe, et ainsi son poids potentiel, est plus sensible que la phase ultérieure de remplissage des cellules. Hormis la taille du fruit, d’autres modifications d’ordre physiologique ou pathologique sont causées par un déficit hydrique pendant la phase post-floraison. C’est le cas des craquelures du fruit chez la tomate ou chez le clémentinier. De même, une déficience en calcium, souvent liée au flux d’eau, produit des désordres morphologiques qui affectent la commercialisation des fruits.





Effets de la sécheresse sur la composition primaire des graines et des fruits



La composition primaire est représentée par les trois composants majeurs, hydrates de carbone, lipides et protéines, qui représentent la plus grande partie de la masse des organes récoltés. Chez les plantes à graines, les teneurs en amidon, protéines et huile sont des critères majeurs de qualité. Une variation forte est enregistrée sous l’effet du climat, interannuelle ou géographique. Pour les qualités physiques des organes récoltés, l'effet d'un déficit hydrique dépend fortement du stade végétatif auquel il survient. Cet effet est faible pour des déficits survenant avant la floraison et des augmentations de teneurs en protéines ou en huile peuvent même être observées. Un déficit hydrique post-floraison diminue la disponibilité en carbone pour le grain, affectant ainsi les teneurs en amidon et en huile. Au contraire, les teneurs en protéines sont souvent augmentées car les métabolismes liés aux protéines sont moins affectés que ceux liés à l'accumulation de carbone.



Chez les fruits consommés en frais, les deux composants principaux sont les glucides solubles et les acides organiques. Le rapport sucre/acidité est un critère principal de qualité. Une sécheresse précoce pendant le développement du fruit induit une amélioration de la qualité par augmentation de la concentration en sucres et de l’intensité de la couleur rouge du fruit. Une sécheresse plus tardive, pendant la phase de croissance rapide du fruit, diminue non seulement la taille du fruit mais aussi sa teneur en glucides.





En sommes, l'effet du déficit hydrique sur la qualité des produits récoltés est complexe et ne peut pas être résumé par des règles générales comme : la sécheresse augmente la qualité. Les effets dépendent très largement du stade pendant lequel le déficit hydrique se produit. En général, la taille de l’organe et donc la quantité des composants stockés diminue avec le déficit hydrique. Ces changements diminuent aussi la dilution des composés étudiés par l'eau ou le carbone, avec des conséquences positives ou négatives selon l’utilisation du produit. La production d’assimilats carbonés étant plus touchée que celle des protéines, les teneurs en amidon ou en lipides tendent à baisser et celles en protéines tendent à augmenter avec le déficit hydrique. Les teneurs en composés secondaires varient aussi avec le déficit hydrique, d'une façon qui dépend de l'intensité du déficit et du stade auquel il est appliqué.



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