Les foins vont bientôt débuter, attention aux échauffements des bottes pressées trop humides ! C’est un phénomène qui malheureusement dégrade la valeur alimentaire du fourrage et peut, dans les cas extrêmes, conduire à un incendie. Les foins récoltés trop humides sont particulièrement sensibles à l’échauffement, surtout durant la phase de conservation.
Les causes de l’échauffement
L’échauffement du foin est favorisé en dessous de 80 % de MS et avec des densités de balles élevées. C’est dire que la principale cause de l’échauffement des foins est la teneur en matière sèche insuffisante lors du pressage. Néanmoins, d’autres facteurs entrent en jeu. De plus, un fourrage jeune contient encore du sucre et des protéines solubles qui représentent un carburant. Plusieurs facteurs peuvent expliquer l’intensité d’une fermentation menant à une combustion spontanée. En premier, la température durant la récolte. Cela peut également dépendre de l’espèce de fourrage cultivée, et du niveau de fertilisation de la prairie.
Pour éviter tout échauffement du foin, il faudrait contrôler la température avec une sonde. Penser à aérer le tas au-delà de 60°C à partir du sommet ou le déplacer tout simplement. À partir de 80°C, le risque d’incendie est maximal.
L'échauffement du foin et sa valeur alimentaire
Un échauffement traduit une perte d’énergie sous forme de chaleur. En d’autres mots, le fourrage perd de sa valeur énergétique et azotée. D’un autre côté, l’élévation de température au-delà de 40°C provoque la réaction de Maillard : les protéines se lient aux fibres et deviennent de moins en moins digestibles. Entre 50 et 60°C, on estime la perte de valeur énergétique entre 5 et 15 %. La diminution de la valeur azotée est, elle, comprise entre 10 et 30 %. Avec une température supérieure à 75°C, la perte de valeur énergétique est de 40 à 70 %. Et celle de la valeur azotée peut atteindre 80 à 100 %.
Notons qu’une température en deçà de 40°C, n’a pas de conséquence perceptible sur le foin. Les températures se situant entre 40 et 60°C produisent une odeur de pomme pourrie acide. Si l’échauffement s’arrête là, le foin sera poussiéreux et gris d’où la perte de 5 à 15 % de valeur énergétique (confère paragraphe précédent). Un foin se trouvant dans une température comprise entre 60 et 80°C, prend la couleur brune/tabac /caramel. Entre 80 et 90°C, le foin vire en couleur brun/café/noir. Le risque d’incendie dans cette situation est maximal. “ Différents micro-organismes sécrétant des agents toxiques peuvent se développer sur des foins humides. Leurs effets sont peu connus. Les conséquences peuvent toucher la santé des animaux et des éleveurs. En cas de doute et si cela est possible, il convient de ne pas distribuer les balles aux animaux “, affirme web-agri.
Quelques conseils pour éviter l’échauffement du foin
Pour éviter tout risque d’échauffement, il est préférable de viser 80 à 85 % de MS lors de pressage. Toujours privilégier l’enrubannage si les conditions météo ne le permettent pas. En cas de pressage dans des conditions limitées, il est préconisé de réduire la densité des balles, de limiter, si possible, leur diamètre à 1,50 m, et de surveiller leur température avec une sonde. Le premier point, pour éviter tout risque d’échauffement, est de viser 80 à 85 % de MS lors du pressage. Dans le même temps, lorsque le foin est pressé et si les conditions ne le de séchages ne sont pas optimales, il est conseillé d’attendre une semaine avant de le rentrer. Il faut également veiller à toujours suffisamment aérer son stock afin de permettre l’évacuation de l’excès de chaleur.
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