Le pastoralisme ne ménage pas la montagne. La pelouse naturelle supporte très mal les milliers de moutons. Les fleurs des hauteurs ne sont tout simplement pas faites pour être pâturées ainsi. Consommation, piétinement et déjections entraînent un effondrement du nombre d’espèces végétales. Nombreux sont les botanistes ayant décrit le phénomène. La flore est dévastée, parfois jusqu’à l’érosion des sols. Ravinement et même coulées boueuses : les dégâts au sol n’ont rien à envier à ceux de la culture intensive de plaine. A vrai dire, les grands troupeaux d’ovins raclant les sols de montagne ne relèvent pas tant d’un élevage extensif que d’un élevage intensif… dans la nature. Une autre conséquence est celle des traitements antiparasitaires des ovins. Les produits biocides se retrouvent dans leurs crottes et empoisonnent les insectes coprophages, eux-mêmes consommés par d’autres animaux. Les troupeaux transmettent aussi leurs maladies aux herbivores sauvages : pestivirose aux isards des Pyrénées, brucellose aux bouquetins des Alpes… C’est bien dans ce sens qu’a lieu la contamination.