Plus les agriculteurs sont nombreux, moins il y a à manger ; ce schéma historique est devenu une loi économique mondiale et continue d’être la réalité en Afrique.
La densité de population dans quelques pays d’Afrique subsaharienne est encore inférieure à celle de l’Asie. Cependant, la vitesse de croissance de la population est bien plus grande en Afrique subsaharienne que dans n'importe quelle autre région du monde. Aussi, dans beaucoup de pays et de régions d’Afrique subsaharienne, il y a une pression plus forte pour passer des systèmes traditionnels à faibles intrants vers des systèmes plus productifs. Les sols et les climats imposent également de grandes contraintes à l'intensification. La production doit augmenter, mais les méthodes doivent être économiquement viables et socialement acceptables. Parmi les principaux problèmes, figure la gestion de la fertilité du sol, qui est liée à la disponibilité des terres arables, l'utilisation d’engrais minéraux, la restauration de la fertilité du sol (FAO). Aujourd'hui, la plupart des pays agricoles, c'est-à-dire ceux où l'agriculture est le secteur ou l’un des secteurs qui contribuent le plus au revenu national, sont touchés par la pauvreté et une grave insécurité alimentaire. Le ratio consommateurs/producteurs est défavorable ; faute de revenus suffisants, les agriculteurs n’ont pas les moyens d’investir dans des systèmes plus productifs. Les facteurs agroécologiques se révèlent avoir une moindre influence sur le niveau actuel de développement agricole. Néanmoins, dans tous les pays, la pauvreté des sols et leur appauvrissement sont responsables du faible rendement naturel des cultures. Le climat, en particulier les précipitations et la température, ne revêt qu’une importance secondaire. Si la quantité annuelle moyenne d'engrais utilisée dans le monde est de 140 kg/ha, elle n’est que de 20 kg/ha à peine en Afrique, raison pour laquelle les rendements céréaliers moyens sont de 1 300 kg/ha en Afrique, contre une moyenne mondiale de 4 000 kg/ha. Les auteurs du livre voient donc les engrais comme la solution miracle pour améliorer la productivité agricole en Afrique et appellent les gouvernements, entrepreneurs et organisations paysannes à mettre en place un environnement favorable à une utilisation optimale des engrais afin de stimuler la révolution verte en Afrique. Une politique visant à promouvoir l’agriculture pluviale en Afrique sera un premier grand pas vers cette transition. La productivité des sols et de la main-d’œuvre serait améliorée ; sur le plan économique, cette politique se révèlerait également plus rentable que les investissements dans l’irrigation. De surcroît, elle atteindrait un plus grand nombre d’agriculteurs.
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SOURCE:
www.cta.int