La problématique commune pour tous les tubercules réside en la conservation. Igname, taro, patate douce, pomme de terre, manioc… ; ont besoin d’être bien conservés afin de ne pas pourrir. Quant au manioc, avec la récolte effective en Afrique, le défi majeur pour l’agriculteur et de garder les tubercules frais après la récolte. Ainsi, la conservation du manioc est un sujet de réflexion pour ce dernier. Cependant, il existe des techniques que peut pratiquer ce dernier pour une bonne conservation de ses tubercules. Des techniques permettant de conserver plus longtemps et d’autres moins longtemps. Quitte à choisir une technique en fonction de ses objectifs.
Technique de conservation du manioc sur tige : Conservation sur pied
La conservation du manioc sur pieds est la technique qui permet de maintenir la fraîcheur des racines tubéreuses plus longtemps.
En effet, elle consiste à laisser volontairement dans le sol, les racines de manioc ayant atteint la maturité physiologique. Quelques jours avant la récolte, la tige doit être dépourvue de toutes les feuilles. Ensuite, la tige principale est sectionnée tout en laissant un bout d’au moins 20 cm au-dessus du sol. Le fait de préserver cette partie de la tige, encore attachée aux racines, permet de diminuer les risques de détérioration de celles-ci. L’objectif de cette technique est de différer la récolte tout en conservant les racines de manioc dans les conditions édaphiques originelles.
Mais, cette technique a bien des inconvénients. Outre le fait qu’il implique une occupation sur une longue durée de l’espace cultivable, elle conduit à une baisse du rendement en amidon. Il faut aussi noter qu’avec cette technique, le manioc n’est pas à l’abri des ravageurs (rats, termites…).
Conservation du manioc dans un courant d’eau : Une technique efficace mais sur courte durée
Il s’agit d’une technique qui permet de conserver le manioc dans une eau renouvelée. Elle consiste à immerger les racines de manioc dans un cours d’eau (rivière en général). Pour cela, des aménagements sous forme d’enclos en bois, sont réalisés sur une partie du cours d’eau pour maintenir les racines dans l’espace ainsi délimité. Cette technique, tout en préservant les racines de manioc, a l’avantage de les détoxiquer et les ramollir.
Conservation en silo-fosse avec abri : limiter la transpiration, la respiration du manioc et l’attaque des prédateurs
Cette méthode de conservation consiste à creuser sur 1,5 mètre de profondeur, une tranchée de 4 mètres de longueur et de 2 mètres de largeur dans un sol non hydromorphe afin de protéger les racines contre l’infiltration des eaux souterraines. Après la fouille, l’on expose la fosse aux rayons du soleil pour la rendre sèche. Le fond du silo est tapissé d’herbe sèche avant le rangement des racines de manioc. La fosse, contenant du manioc, se recouvre de terre. La tranchée se surmonte d’un abri couvert d’un toit en chaume. C’est une technique qui prolonge la durée de vie de 6 à 8 semaines. De plus, elle diminue les risques de pourriture des racines de manioc.
En définitive, il faut savoir que le manioc contrairement aux autres produits agricoles est difficile à conserver en l’état avant la transformation. Sa conservation sur une plus ou moins longue durée nécessite des dispositions particulières afin de les mettre à l’abri des insectes, des rongeurs et des moisissures.
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