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IDENTIFIER ET LUTTER CONTRE LA MALADIE DE L’ANTHRACNOSE DE L’IGNAME



L’anthracnose de l'igname est une des maladies fongiques ayant un impact redoutable sur la production de tubercule de la filière Dioscorea spp. Elle est causée par Colletotrichum gloeosporioides. C’est l’une des maladies les plus sévères de l’igname notamment chez l’espèce Dioscorea alata. Talkag la plateforme de partage du savoir agricole se propose de présenter sommairement la maladie et les moyens de lutte.









SYMPTÔMES, FRUCTIFICATION ET PROPAGATION DE L’ANTHRACNOSE DE L’IGNAME



Les symptômes sont variables selon le cultivar, l’âge de la feuille, la qualité des pluies, la région et la souche du bioagresseur. D’une part, notons que la maladie se caractérise par des nécroses foliaires, pétiolaires, des tiges et même des tubercules.

En effet, les taches s'agrandissent à mesure que la feuille croît. Les tiges peuvent être atteintes ainsi que les bourgeons terminaux entraînant alors l’arrêt de la croissance. En cas d’attaque sévère, les plantes peuvent être complètement détruites.

La plante est fortement sensible entre la levée et 4 mois après la levée. Aussi, il faut noter que le champignon se développe dans des conditions d’humidité et de température élevées, donc surtout en saison des pluies (entre juillet et décembre). Concrètement, les jeunes feuilles sont plus sujettes à l'infection. Par conséquent, si les périodes de fortes pluies coïncident avec le stade de développement de la plante où beaucoup de jeunes feuilles apparaissent, la maladie peut se propager rapidement à tout le champ.

Enfin, en ce qui concerne les symptômes au sous-sol ; le champignon provoque une pourriture du tubercule de couleur brun-orangé qui se développe de celui-ci. De petites enflures disgracieuses naissent à la surface de l’igname et la peau se détache facilement de la couche inférieure. Ensuite la pourriture s'approfondit et laisse





Agent pathogène et propagation de l’anthracnose de l’igname



L’agent pathogène de l’anthracnose, Colletotrichum gloeosporioides possède différentes souches pathogènes plus ou moins résistantes aux fongicides. Le téléomorphe de ce champignon Glomerella cingulata se rapporte aussi comme agent causal.

Concernant la propagation ; elle se fait par les plants infestés ; la dissémination elle par la pluie (longues périodes de pluie). Le vent quant à lui permet les transferts entre zones contaminées et zones saines. Notons que l’organisme pathogène, sous terre, a une durée de vie limitée. Ainsi, les débris végétaux constituent des milieux d’incubation du virus. Ceci explique sa survie intersaison ; surtout sur des parcelles où il n’y a aucune rotation. En outre, signalons que la contagion peut se faire par le dépôt de spores d’une culture ou adventice hôte déjà infectée. De graves infestations surviennent sur les variétés sensibles à la suite de pluies d’orage.



MOYENS DE LUTTE CONTRE L’ANTHRACNOSE DE L’IGNAME



La lutte contre l’Anthracnose est possible. En effet, parmi les mesures de prévention, la rotation se révèle être l’un des soubassement. Les débris végétaux étant des potentiels abris de l’agent pathogène ; leur destruction s’impose ; car la plantation doit se faire dans un sol sain. À ceci s’ajoute l’importance du drainage de la parcelle, qui permettra de limiter l’humidité.

L'on conseille l’utilisation des variétés tolérantes à l’instar Dioscorea alata Belep ; toutes les Dioscorea cayenensis-rotundata (Grosse Caille, Igname Jaune) et toutes les Dioscorea trifida (Cousse Couche).

En outre, l’utilisation des plants sains ; l’association de plusieurs variétés, les sensibles avec des tolérantes ; l’installation des tuteurs dans les zones humides ; la lutte contre l’enherbement sont d’autres recommandations.

Enfin, il est recommandé de planter le plus tôt possible ; afin de permettre d’avoir des plantes non réceptives quand les attaques surviennent. En effet, il faut que les ignames atteignent leur hauteur maximum sur leur tuteur avant la grande saison des pluies. Notons qu'une plantation précoce n’empêche pas la maladie de survenir ; elle peut uniquement retarder l’apparition de lésions graves sur le feuillage. La veille est indispensable afin de détecter plus tôt les attaques.









En résumé, notons que pour cette pathologie dévastatrice de l'igname, les moyens de lutte proposés ne sont pas exhaustifs. En outre, les pertes de rendement, causées par la maladie s'expliquent essentiellement par une diminution du poids moyen des tubercules due à la réduction de la surface photosynthétiquement active des feuilles. Talkag souligne qu’il est courant de confondre les pourritures de l’anthracnose à celle due au nématode Pratylenchus coffeae.





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