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Bonnet Aurélien

LA FÉVEROLE D’HIVER, UN BON RELAIS DANS LA ROTATION DE CULTURE

En France, la culture de la féverole s’est développée pour atteindre de nos jours à peu près 75.000 hectares. Encore appelée fève, la féverole est une culture riche en énergie et en protéines. En Europe, elle est principalement consommée par les animaux d’élevage et en alimentation humaine dans les pays méditerranéen ainsi qu’en Chine. La féverole d’hiver est considérée comme un bon relais dans la rotation de culture. Au sein d’un système de culture, les intérêts de la féverole sont nombreux. Quels sont-ils?



Avantages et inconvénients de la féverole d’hiver



Comme toute légumineuse, la féverole ne nécessite aucune fumure azotée ou minérale. C’est dû au fait qu’elle fixe l’azote de l’air, bénéfique pour les cultures qui suivront dans la rotation : un bon précédent à céréales. Ainsi, l’azote leur seront restitué pour un meilleur rendement. L'intégrer dans la rotation permet de diversifier les cultures ; aussi de faciliter la gestion des mauvaises herbes et maladies. La féverole d’hiver présente plusieurs alternatives. Elle peut servir en alimentation animale comme humaine. C’est une culture riche en protéines et qui nécessite un travail réduit. Sur le plan environnemental, la féverole d’hiver a des besoins faibles en azote. C’est également bénéfique dans la réduction des besoins en énergie fossile, des émissions de gaz à effet de serre et de gaz acidifiants. Les fleurs de cette plante sont attrayantes pour les pollinisateurs qui s’en servent.



Cependant, la féverole d’hiver ne supporte pas le gel hivernal et les sols superficiels. Elle n’offre pas grandes possibilités de désherbage. Comparé à la féverole de printemps, c’est une plante plus sensible aux maladies. C’est également une culture salissante en fin cycle. Le délai minimum entre deux féveroles est de quatre (4) ans. Comme le pois, le semis de cette légumineuse demeure une étape clé de sa réussite.



La conduite de la culture



La féverole d’hiver affectionne les parcelles à cailloux contrairement au pois protéagineux. Les précédents apportant beaucoup d’azote sont à proscrire car ils risquent de provoquer le développement d’une végétation exubérante au détriment de la production de graines. Ils freinent également voire arrêtent la fixation symbiotique. Dans les parcelles où il y a un problème d’aphanomyces affectant la culture du pois, la féverole y trouve sa place, car elle n’y est pas sensible. Comment semer cette légumineuse?



Les conditions de semis de la légumineuse



La féverole d’hiver est une plante rustique n’étant pas trop strict au niveau sol. Elle est généralement implantée à l’automne, entre le 20 octobre et le 10 novembre. Un semis trop précoce accroît le risque de destruction par le gel si les plantes sont trop développées avant l’hiver. La densité de semis quant à elle, sera de 25 à 30 graines/m². C’est une culture qui ramifie beaucoup, raison pour laquelle elle doit être semée beaucoup moins dense que la féverole de printemps. Le semis se fera à une profondeur de 7 à 8 cm. Le critère de choix de la variété doit se baser sur la résistance au froid. La précocité à maturité ne doit pas être également à négliger.



Protection contre les ravageurs et les maladies



Parmi les ravageurs de la féverole d’hiver, on trouve essentiellement des insectes et des pigeons. Le sitone, les pucerons noirs et la bruche constituent les principaux ravageurs rencontrés en culture de féverole. La lutte contre les pucerons noirs veillera à utiliser des produits spécifiques contre ces derniers telles que la pyrimicarbe, protégeant la faune auxiliaire. Pour lutter contre les ravageurs pendant la floraison de la féverole, il faut veiller à tenir compte de la présence d’insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons,…) et à intervenir en dehors des heures de butinage.



En ce qui concerne les maladies de la féverole, l’humidité est le facteur qui les favorise. Le botrytis (taches chocolat) et l’anthracnose sont les principales maladies. En cas de périodes chaudes, la rouille est la principale maladie rencontrée. Si les conditions climatiques le justifient, la protection fongicide devra veiller à couvrir toute la période de floraison, car il s’agit de la période la plus sensible de la culture aux maladies. La durée d’action d’un traitement étant limitée à 8-10 jours, il conviendra de répéter l’opération, si nécessaire, tant que la floraison est présente, pour couvrir toute la biomasse produite.







TalkAg, le site de partage du savoir, accompagne les agriculteurs dans la mise en place d’une culture, y compris la féverole d’hiver. En effet, c’est la plateforme qui vous propose de partager vos inquiétudes, ainsi que vos connaissances avec le monde agricole. Quand et comment semer la féverole ? Quelle variété choisir? Sur quel type de sol?... Autant de questions qui obtiendront autant de réponses de la part la communauté agricole présente sur le site, pourquoi pas vous suivre dans tout le processus du semis jusqu’à la récolte. La récolte de cette légumineuse s'effectue à mi-août. Les normes de commercialisation sont de 14 % d'humidité et les graines bruchées doivent représenter moins de 10 %. La date de récolte dépend de la date de semis, soit environ 180 jours après le semis.



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Source image : paysan breton


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