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Traore Phénix Mensah

LA MOSAÏQUE AFRICAINE DU MANIOC : LA MALADIE LA PLUS IMPACTANTE DE LA CULTURE DU MANIOC



Le manioc est l’une des cultures les plus résilientes aux attaques abiotiques au cours de sa croissance. Cependant, des agressions biotiques à l’instar de la mosaïque africaine du manioc (causée par les mouches blanches) peuvent faire vaciller ce caractère résilient. Des précautions de lutte doivent être prises à titre préventif que curatif. Ainsi la plateforme Talkag, consciente des dégâts de ladite maladie ; se propose d'apporter à sa communauté, les informations basiques sur ce bioagresseur.









GÉNÉRALITÉ SUR LA MOSAÏQUE AFRICAINE DU MANIOC







D’abord rappelons que pour cette culture, c’est l’Afrique qui détient la plus grande superficie cultivée. Faisant du continent le plus grand producteur au monde avec le Nigeria en tête. En effet, le manioc est cultivé dans une quarantaine de pays en Afrique. Les plus gros producteurs sont le Nigéria, le Ghana, la République Démocratique du Congo, l’Angola, Mozambique, Cameroun, Malawi, Tanzanie.



Ensuite, s’agissant du sujet principal ; disons que la maladie virale de la mosaïque du manioc est l’un des bioagresseurs des plantes le plus grave et le répandu en Afrique occidentale. Il est généré par l'aleurode (mouche blanche). Quand l’infestation est grande, la maladie peut occasionner jusqu’à 90% de pertes sur la production escomptée. Son attaque sur le manioc en particulier, peut causer de grands dégâts. Il peut attaquer dans toutes les régions productrices de manioc en Afrique. En outre, les régions les plus humides seraient les plus affectées.



Enfin, il est indispensable de ce fait, de connaître la cause de cette maladies ; ses symptômes et le mode de propagation sur les plants de manioc.





Agent causal de la mosaïque africaine du manioc



La mosaïque du manioc (Cassava Mosaic Disease, CMD) avec la mosaïque des stries brunes du manioc (Cassava Brown Streak Virus, CBSV) ; sont les deux maladies virales du manioc les plus impactantes économiquement. Elles sont transmises à la fois par les boutures et par un insecte vecteur, la mouche blanche (Bemisia tabaci), un hémiptère de la famille des Aleyrodidae.

Ces insectes minuscules allant de 1 à 3 mm de longueur ; n’ont rien à avoir avec la mouche commune. De couleur blanchâtre, dotés d’ailes apparemment farineuses ; ils sont aptes à s'envoler dès que l’on bouge la plante. Les larves pondues éclosent même en l’absence des adultes .

Munie d’une pièce buccale piqueuse suceuse; l’aleurode se nourrit de la sève des plantes qu'elle suce en la piquant. Des piqûres qui peuvent transmettre la maladie. En outre, les cicatrices et les excrétions que ces insectes laissent affaiblissent la plante.





Symptômes et propagation de la mosaïque africaine du manioc



Quand une plante s'infecte, l’on constate une déformation et une forte décoloration des feuilles. En effet, le virus appartenant au groupe des geminivirus provoque des taches jaunes ou vert-pâle et des déformations foliaires ; la réduction de l’appareil végétatif ; des entre-nœuds courts conduisant au rabougrissement de la plante et une réduction significative de la taille des racines. Plus la plante est jeune, plus les dégâts sont assez marqués.



Aussi, il faut rappeler que dans certaines conditions, les symptômes de la maladie peuvent être difficile à remarquer. C’est ainsi, lorsqu'en période sèche la croissance des cultures est au ralenti ; ou quand les plantes sont symptomatique de carence en minéraux ; ou encore dans le cas où la cochenille du manioc ou l’acarien vert du manioc a sévèrement attaqué la plantation.

La mouche blanche, agent vecteur du virus, pilule en début de saison pluvieuse et disparaît en saison sèche. Mis à part ce vecteur, la persistance de la mosaïque tient de l'emploi des boutures infectées. Ainsi nous pouvons déduire que la maladie de la mosaïque se transmet de deux manière : la plantation de boutures de tiges infectées et l’action des mouches blanches. Ces dernières transfèrent la maladie des boutures infectées aux plants sains avoisinants dans les champs nouvellement plantés.













LUTTE CONTRE LA MOSAÏQUE AFRICAINE DU MANIOC



D’entrée, il est important de préciser que la lutte préventive est porteuse de plus de résultat. Ceci attribue donc un rôle capital à la mission de veille de l’agriculteur et par ricochet à la surveillance régulière des plants. Les principaux moyens de lutte sont : l’utilisation des variétés résistantes et l'application des mesures sanitaires.



En effet, l’utilisation de variétés tolérantes ou résistantes a fait ses preuves en matière de réduction des pertes dues à la mosaïque africaine du manioc. Les programmes de sélection en Afrique travaillent depuis longtemps à développer lesdites variétés.



La recommandation consiste donc à sélectionner des boutures pour plantation provenant de plantes exemptes de symptômes. Ce moyen de lutte peut s’avérer très efficace si les plantes mères ont une croissance vigoureuse et ne présentent aucun symptôme de la maladie. Aussi, il faut acheter des boutures dont l’on connaît la provenance.



En cas de propagation lente de la maladie, l’agriculteur peut également lutter contre elle en déterrant les plants malades peu de temps après la germination. Cela peut rompre la chaîne de propagation.















En définitive, il est évident que la mosaïque africaine du manioc peut être endémique en Afrique et est responsable d’énormes pertes. Selon la FAO, près de 50 millions de tonnes de manioc sont perdues chaque année en Afrique de l’Est à cause de la mosaïque du manioc (Patil et Fauquet, 2009). Les espoirs se tournent vers la génie génétique, en ce qui concerne la proposition de variétés plus résistantes et tolérantes. Pour l’instant, Talkag prône la lutte intégrée et appelle les agriculteurs à la vigilance.



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          LA MOSAÏQUE AFRICAINE DU MANIOC : LA MALADIE LA PLUS IMPACTANTE DE LA CULTURE DU MANIOC