Le choix d’une espèce à utiliser comme couvert est une étape assez complexe. Il n’est pas toujours aisé de trouver le couvert idéal pour sa culture, car, chaque famille et espèce a sa spécificité. Le défi pour l’agriculteur est alors de trouver le couvert le plus adapté à la situation en sélectionnant une espèce ou bien un mélange d’espèces. Cependant, le choix d’un couvert s’effectue en trois temps, un premier pendant lequel il faut identifier et définir les contraintes de la parcelle, puis un deuxième temps qui permet de hiérarchiser les objectifs de l’agriculteur. Enfin, la dernière étape vise à adapter ses choix selon les ressources disponibles sur l’exploitation (matériels, semences, temps de travail).
Choix du couvert en fonction des contraintes imposées par le sol
Les couverts dans la rotation de cultures : Les couverts participent à la diversité de la rotation. Ainsi, pour des rotations avec tournesol, il faut éviter les composées si la rotation est courte. L’introduction de légumineuses en interculture est à raisonner en prenant en compte la proportion de la légumineuse dans la rotation, qui atteint couramment 30% des systèmes biologiques. Dans la rotation, il faut faire attention à la pression des bioagresseurs. Pour cela, il faut par exemple éviter d’implanter de l’avoine ou du seigle en cas de présence de nématode du collet. Ou encore, éviter de multiplier l’aphanomyces dans les parcelles contaminées en implantant des espèces sensibles comme le pois, la vesce ou la lentille. Dans de nombreux cas, le couvert peut au contraire avoir des effets positifs sur la culture suivante, le cas le plus connu est celui des légumineuses qui peuvent fournir de l’azote à la culture suivante. Des effets positifs d’une implantation de crucifères sur des blés à précédent blé donne de bons résultats.
Choisir le couvert en fonction des périodes : Les périodes de semis varient selon les régions, l’espèce et les pluviométries. En climat sec ou au printemps, il faut éviter les semis sous couvert de céréales et attendre la fin d'été et, afin de profiter des pluies d’orage. De la même façon, si l’été est généralement sec, il faut alors privilégier des semis sous couvert. Néanmoins, certains couverts résistent bien au stress hydrique. Aussi en cas d’été trop sec, ils peuvent quand même lever. La levée tardive permet encore d’avoir un bon développement et une bonne couverture du sol. Ces recommandations sont à adapter si l’agriculteur dispose d’un système d’irrigation, un passage facilitera la levée et permettra au couvert de se développer dans de bonnes conditions.
Choisir son couvert en fonction de la durée de l’interculture : Selon le couple précédent-suivant, la durée de l’interculture varie et ainsi exclut certains couverts qui ont un cycle de développement non adapté à cette durée. Pour une interculture courte (entre deux céréales à paille par exemple), l’agriculteur n’aura pas le temps d’implanter en semis post-récolte des légumineuses qui ont un cycle de développement plus long. En revanche, si le climat lui permet de réaliser un semis sous couvert au printemps, les légumineuses telles que le trèfle blanc ou violet ont leur place. Dans certains cas, l’implantation d’un couvert n’est pas possible, par exemple entre un tournesol et une céréale à paille, la durée de l’interculture est beaucoup trop courte et le semis sous couvert de tournesol présente peu de réussite.
Choisir le couvert en fonction du type du sol : Le type de sol joue sur le choix de l’espèce. En effet, les espèces sont adaptées à un pH et une texture particulière. De plus, selon la réserve utile disponible, les espèces se comportent différemment.
En définitive, il convient de souligner que le choix d’implanter un type de couvert végétal ne se fait pas au hasard. Selon les critères susmentionnés, l’agriculteur sait quand et comment choisir son couvert. Cependant, il n’en demeure pas moins qu’il faut aussi choisir son couvert selon les objectifs poursuivis par l’agriculteur.
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