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Traore Phénix Mensah

LA TECHNIQUE DE JACHÈRE AMÉLIORÉE AVEC LE POIS D'ANGOLE (CAJANUS CAJAN)

Le pois d'Angole ; encore appelé pois de pigeon est une légumineuse vivace à graine cultivée en agriculture pluviale dans les régions tropicales semi-arides. Originaire de l’Inde, cet arbuste, en dehors de ses multiples fonctions ( lutte anti-érosive, plante médicinale, fourrage, bois de chauffage, nourriture), a une utilité agronomique ; celle de fertiliser le sol. Quel que soit le désintérêt constaté vis-à-vis de la culture de cette plante ; il n’en demeure pas moins qu’elle peut être utile.







GÉNÉRALITÉ SUR LE POIS D’ANGOLE



Pouvant atteindre 0,5 à 4 m de hauteur, le Cajanus cajan a une durée de vie variant entre 1 et 5 ans. Ses racines peuvent aller jusqu’à 2 m de profondeur, elles sont peu nombreuses.

La plante est adaptée aux zones tropicales avec des pluviométries optimales comprises entre 600 et 1000 mm de pluie par an. Tout de même, elle se développe bien dans les zones humides avec des pluviométries de 2500 mm de pluie par an et dans les zones semi-arides avec des pluviométries de 400 mm de pluie par an.

Le pois de pigeon est donc largement cultivé dans toutes les régions tropicales et semi-tropicales.

D’une part, les gousses et les graines de la plante entrent dans l’alimentation humaine et animale.

D’autre part, côté médicinal, les jeunes feuilles du Cajanus cajan lutteraient contre les démangeaisons; leur décoction interviendrait dans le traitement de la diarrhée. Il est aussi attribué aux graines plusieurs fonctions médicinales. En outre, les fleures naturellement sont utiles dans l’apiculture ; les branches sont utilisées comme







LE POIS D’ANGOLE DANS L’ÉLABORATION DE LA JACHÈRE AMÉLIORÉE : EXEMPLE D’ASSOCIATION AVEC LE MAÏS





De la préparation du terrain au semis du pois d’Angole



Pour commencer disons que le pois d’Angole s’établit bien par semis direct dans un champ bien préparé. Ainsi, la préparation du terrain se fait soit par labour à plat ; soit par labour en billons ; soit en défrichant et en brûlant la végétation (les mauvaises herbes).

Premièrement si la préparation du terrain se fait par labour à plat, le maïs est semé à écartement de 1m x 1m et le cajanus est intercalé par semis direct à écartement de 1m x 0,40 m.

Deuxièmement, si la préparation du terrain s’est faite par le labour en billon ; alors, chaque billon portait une ligne de maïs et une ligne de cajanus. Sur chaque billon, le maïs est semé à écartement de 1 m et le cajanus à écartement de 0,40 m.

Dans le cas où le maïs et le pois d’Angole sont semés au même moment ; il est nécessaire de procéder d’abord au piquetage pour s’assurer que les différents écartements sont respectés.

Généralement, il est conseillé de semer le cajanus 2 à 3 semaines après le semis du maïs ; quand ce dernier porte 2 à 3 feuilles. Alors le maïs prend une avance de croissance par rapport au pois ; minimisant donc la compétition entre les deux cultures.







Lien entre la densité du semis et la mise en place de la jachère améliorée



L’étape du semis est capital. Ainsi, pour une bonne mise en place d’une parcelle de jachère améliorée, il est recommandé de semer 2 à 3 graines de maïs par poquet et 1 à 2 graines de cajanus par poquet.

Lorsque cette recommandation est respectée, elle permet d’obtenir au bout du compte une densité comprise entre 20.000 à 30.000 tiges de maïs par hectare et 25.000 à 50.000 tiges de pois d’Angole par hectare. Pour information, 1kg de pois d’Angole contient 5000 à 14.000 graines.







LES OPÉRATIONS CULTURALES AVANT ET PENDANT LA PÉRIODE DE JACHÈRE



Au cours du développement des deux cultures, les seules opérations d’entretien sont le sarclage et le buttage comme cela se fait naturellement dans un champ de maïs. Cependant, après la récolte du maïs, au cours de la période de jachère ; les plantes de cajanus restées en champ ne nécessitent aucun entretien.

En effet, le pois d’Angole continue son développement après la récolte du maïs. Les gousses sont récoltées quand elles atteignent la maturité physiologique. À cet effet, les graines sont mûres lorsque les cosses commencent à perdre leur couleur verte. les gousses une fois sèchent en champ, elles éclatent et laissent tomber les graines. Alors, l’on conseille de récolter les graines au fur et à mesure qu’elles atteignent leur maturité physiologique.

À la fin de la période de jachère, les tiges de cajanus sont enlevées et étalées sur place ; afin de laisser tomber toutes les feuilles sous l’effet du soleil. Celles-ci sont enfouies dans le sol lors du labour et participent donc la régénérescence de la fertilité. En outre, les tiges peuvent être incinérées et la cendre répandue comme fertilisant.

Enfin, pour accélérer la restauration de la fertilité du sol, le maïs et le cajanus doivent d’abord être cultivés en association dans le même champ pendant au moins 3 années consécutives. Ensuite, après la troisième année, le maïs peut être cultivé en association avec l’arachide ou avec une autre culture.







La technique de jachère améliorée avec le pois d'Angole suggérée dans le cadre de l'abrègement des jachères et de l'amélioration de la fertilité des sols n'est pas vraiment adoptée par les paysans. Ceci, pour plusieurs raisons(agronomique et socio-économique). En effet, la plante pousserait mal sur les sols très pauvres où le rendement du maïs est inférieur à 500 kg à l'hectare. Côté alimentaire, les graines de pois d'Angole ne sont pas adoptées à cause de leur longue durée de cuisson et les attaques dont elles font l'objet au champ. Sur le plan agronomique, l'effet précédent de sa jachère ne dure qu'une à deux saisons. Tout ceci n'enlève pas pour autant à la plante ses vertus.



Source de l’image : researchgate.net



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          LA TECHNIQUE DE JACHÈRE AMÉLIORÉE AVEC LE POIS D'ANGOLE (CAJANUS CAJAN)