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Mko Aristide

Faut-il fabriquer de la bière à base du maïs ?

#mais Si la pratique est déjà courante dans certains pays de la sous-région (Bénin, Côte d’ivoire, Ghana etc.), l’opinion agricole au Togo se montre prudente et divisée sur la question.

Pour certains, la production locale de maïs est insuffisante, pour d’autres cela relève du business plan des entreprises brassicoles mais plus encore, l'État se doit de réglementer le secteur.



Globalement, les divers avis recueillis par agridigitale.net, sur la question stipulent que la production locale ne peut pas garantir totalement une production industrielle régulière.



Et donc, les entreprises implantées sur le territoire sont obligées de faire recours à l’achat de matières étrangères.



Il serait illusoire, en l'état actuel de nos productions agricoles, de vouloir bannir l'importation de certains produits par les industriels installés au Togo, en l'occurrence les brasseries.



Néanmoins, la filière maïs se distingue particulièrement par sa production massive et surtout l’installation récente de la SITRAPAT, une usine de transformation de cette denrée en son, semoule et farine.



S’il faille intégrer cette céréale dans la production de la bière, les producteurs agricoles et la SITRAPAT se doivent de produire en quantité et en qualité.

La problématique de la bière à base du maïs suscite beaucoup de questions qui enrôlent tous les acteurs : l’industriel, l’Etat, les producteurs agricoles, les consommateurs etc.



Si les sociétés brassicoles décident aujourd'hui de se verser dans la production de la bière à base de maïs, quel impact cela aura sur l'autosuffisance alimentaire ?



A cette question, le réel problème proviendrait de la volonté de développer le secteur de l’agriculture.



Pour que la production agricole passe à l’étape d’industrialisation, il faudrait qu’elle soit produite en qualité et en quantité, elle doit d’abord couvrir les besoins de la population et générer des excédents qui seront transformés par les industriels.

Le Togo balbutie entre l’agriculture familiale destinée à l’autosuffisance alimentaire et une production intensive tournée vers le marché.



"Le problème majeur des producteurs togolais est relatif à l'écoulement de leurs produits et le maïs est l'une des cultures la plus maîtrisée. Si les brasseurs peuvent être d'une aide, alors pourquoi pas ? Aujourd'hui, il y a une usine qui produit des semoules à l'échelle industrielle, au lieu de demander si elle peut assurer dans l'approvisionnement des matières premières, ou de la qualité, les brasseurs devraient prendre contacts avec les responsables de l'usine", réagissent certains panélistes.

D’autres intervenants pensent que les deux géants brasseurs du Togo (BB et SNB) ont déjà un business plan calqué sur un modèle économique à succès.



Ils se retiendront de tenter de substituer ce qui marche déjà au détriment de ce qu’ils n’ont pas encore essayé.



"Pour l’industriel, quand il considère le coût de son investissement pour installer son outil de production, l’amortissement de ces coûts, les coûts d’exploitation, le coût du démarrage ou du redémarrage de son usine après un arrêt, etc., il ne peut s’amuser à hypothéquer l’approvisionnement régulier et suffisant de son usine en matières premières et consommables nécessaires tout au long d’une campagne de production. Tant qu’il n’a pas une assurance ferme basée sur des essais probants qu’il aura réalisés, l’industriel ne prendra pas le risque de changer ce qui marche déjà pour lui et qu’il maîtrise bien", analysent-ils.



Il revenait donc à la nouvelle société de faire son marketing et d'aller démontrer aux brasseries qu'elle dispose en qualité et peut produire en quantité suffisante, selon leur besoin présent et futur, un sous-produit (semoule) pour la fabrication de la bière. Elle doit être disposée à conduire les essais avec ces brasseries en fournissant des échantillons au besoin.


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