Qu'il y ait eu application d’insecticide ou pas à l’automne, il est toujours recommandé de réévaluer l’infestation de larves d’altises. Et ce bien avant la reprise du colza. Les larves de grosse altise apparaissent à n’importe quel moment et ont pu évoluer au cours de l’hiver.
Un ravageur qui doit constamment être surveillé
Certes à cette période, la pression exercée par les larves d’altises dans les champs est assez faible. Mais il faudrait garder à l’esprit que cela peut varier d’une parcelle à une autre. L’observation doit continuer dans la mesure où ce ravageur peut apparaître tardivement dans les champs. Cela doit se faire également au détriment des insecticides appliqués tardivement ou pas durant l’automne ; qui ont permis de réduire les populations des larves. Une réévaluation de l'infestation larvaire s’impose quelque soit les conditions, et ce avant la reprise du colza.
Pour rappel, les larves de stades 2 et 3 sont les plus nuisibles au colza. Les larves L1 comptées fin décembre - début janvier ne devraient pas évoluer en L2 ou L3 avant la reprise de végétation et le début de la montaison d’après les simulations réalisées sur les normales saisonnières dans les régions du Nord et Est. Il faut donc la prise en compte du nombre de L2 et L3 et évaluer dans le même temps le risque avec les seuils identiques de fin novembre - début décembre. Plusieurs situations sont donc possibles à savoir :
- Le nombre de larves L2 et L3 par plante est inférieur à 2-3 larves, il n’y a pas d’intervention à prévoir.
- Le nombre de larves L2 et L3 est intermédiaire et compris entre 2 et 5. L’intervention n’est pas systématiquement nécessaire. Si le colza est bien développé fin novembre début décembre et a été poussant, une impasse peut s’envisager. Si le colza est par contre moins développé et a été peu poussant à l’automne, il faut intervenir.
- Le nombre de larves L2 et L3 par plante est supérieur à 5, le risque est moyen à fort : il faut envisager une intervention. Pour les très gros colzas, plus de 80 g/plante, une impasse peut s’envisager.
En cas d’intervention, il faut veiller à ce que la parcelle soit viable (densité homogène, parcelle propre, colza en bon état végétatif) et que les conditions climatiques soient favorables à l’efficacité de l’insecticide (températures supérieures à 7 °C dans les jours suivants l’application).
Quelle est l’efficacité escomptée des interventions en sortie d’hiver ?
Le bien fondé d’un traitement avant la reprise sur le rendement ne dépend pas uniquement de la capacité de l’insecticide à réduire le nombre de larves, mais aussi du délai entre l’application et la reprise. Dans le même temps, si le colza redémarre rapidement après le traitement, son effet sera limité. L’intervention aura ainsi plus de chance d’avoir un effet sur le rendement que les larves continuent à creuser des galeries et à migrer vers le cœur des plantes avant le début de la montaison.
Les plantes qui repartiront tôt en sortie d’hiver seront moins sensibles à la présence de larves. L’arrivée du froid fin décembre et début janvier a entamé les arrêts des colzas. Lorsque la reprise sera engagée, si la biomasse du colza est faible (< 400 g/m²), un fractionnement de la fertilisation azotée en trois apports est vivement conseillé. En effet, un apport précoce à dose réduite (40 u d’azote) permettra une bonne efficience de l’azote et une reprise rapide de la plante.
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