Face à l'appauvrissement du sol au Bénin dû aux diverses actions humaines et naturelles, les chercheurs réfléchissent de plus en plus à trouver des formules nouvelles, moins agressives sur l'environnement afin de limiter par ailleurs l'importation de solutions plus dangereuses que profitables. Ainsi l'idée des toilettes écologiques conçues par le Prof Placide CLEDJO, enseignant chercheur à l'université d'Abomey-Calavi. Installées grâce à l'accompagnement des structures de gestion du stade de l'amitié, elles permettent de recueillir ainsi l'urine pour la fertilisation du sol.



Plus d'un mois après leur installation, retour au centre Valdera pour suivre le procédé proposé par le directeur du centre. Le déchet liquide humain est stocké après la collecte, pendant une période qui varie de 03 à 05 semaines. Ce temps permet d'après Dr Joël Hounguè "de tuer les microbes dont la présence dans l'urine pourrait affecter la qualité des productions. C'est en quelque sorte, l'étape d'hygiénisation de l'urine avant l'utilisation".



Après cette étape, on passe à l'application. La solution obtenue avec un litre d'urine diluée dans 05 litres d'eau est appliquée au pied des plantes. Sur une période ainsi définie, le Directeur du centre a comparé l'évolution de croissance entre trois différents types de planches. "Les premières arrosées avec de l'eau simple ont présenté des plants dont la croissance est très modeste. Les deuxièmes tenues avec du compost ont eu des croissances relativement plus avancées alors que les troisièmes, dernières de la catégorie expérimentale où l'urine a été utilisée, les plantes ont montré un développement assez intéressant, nettement différent des autres" a déclaré le Prof CLEDJO, concluant du coup, des résultats positifs sur le plants de l'amendement du sol. Le chercheur envisage déjà étendre cette expérience à une échelle plus élevée. Mais avant, il veut bien s'assurer de la qualité des plants ainsi obtenus pour la sécurité de la consommation. Le directeur de l'école doctorale a alors sollicité l'expertise d'un laboratoire sur le campus pour analyser des échantillons prélevés. Selon Dr Victorien Dougnon de l'unité de recherche en microbiologie appliquée, "les tests sont en cours pour la recherche d'éventuels agents pathogènes présents dans ces plantes".



Avec ces résultats pour le moins prometteurs, le Professeur Placide CLEDJO estime déjà qu'il est possible de faire beaucoup de chose désormais avec le rejet urinaire. L'enseignant chercheur pense à l'amendement des sols dans les régions de forte production cotonnière ou autres pour soulager un sol appauvri avec le temps par des pratiques humaines très peu respectueuses de l'environnement.



Inf'au Zénith (Page Facebook de Tanguy AGOI)



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