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Bonnet Aurélien

FUSARIOSE SUR BLÉ, FAVORISE PAR UN CLIMAT HUMIDE PENDANT LA FLORAISON

La fusariose de l’épi est une maladie qui affecte toutes les céréales à paille. Il existe différentes espèces de fusarium et microdochium pouvant s’attaquer à l’épi du blé, avec un impact potentiellement fort sur le rendement et, parfois, la production de mycotoxines. Les productions de blé et d’orge sont particulièrement affectées par cette maladie. A l'approche de la floraison des céréales, il est important d'évaluer le risque de contamination des épis par la fusariose pour intervenir si besoin.





Période à risque et symptômes de la fusariose



Sur blé, le risque d’apparition des fusarioses sur épis résulte de la combinaison de trois facteurs : des épisodes pluvieux autour de la floraison, de la présence sur le sol de résidus de cultures contaminés et du choix des variétés implantées et leur sensibilité à cette maladie. À ce stade de la culture, le critère le plus pertinent reste bien évidemment le climat. C’est un indicateur précieux pour estimer le risque. En ces temps humides, la vigilance est donc de mise. Il faut régulièrement surveiller ces cultures. La période de floraison s'achève dans les régions les plus méridionales et devrait s’étaler jusqu’à début juin pour les régions les plus septentrionales. Notons tout de même que les symptômes n’apparaissent qu’après la floraison. Comment les identifier ?



Chez le blé, les grains fusariés sont petits et ridés. Ils ont souvent un aspect crayeux. La présence de grains fusariés ne signifie pas nécessairement qu'il y a présence de toxines ; l’absence de grains visiblement fusariés ne garantit pas non plus qu'il n’y ait pas de toxines. Dans un champ de blé, la présence d’un ou de plusieurs épillets décolorés sur les épis verts indique la présence de la maladie. Sur ces épillets, on peut parfois observer une coloration rose ou orangée qui correspond aux fructifications du champignon. La distribution et le nombre des épillets infectés sont variables; ils peuvent être regroupés sur une section de l’épi, la presque totalité de l’épi peut être affectée ou encore, on peut observer des symptômes qui sont plutôt limités à de rares épillets décolorés.





Comment prévenir cette maladie ?



Le choix variétal est essentiel. Choisissez les cultivars les plus résistants. Éviter de trop miser sur les cultivars de blé de qualité marginale, lesquels risquent davantage d’être déclassés en cas de forte infestation. La lutte culturale passe par l’enfouissement ou le broyage de façon fine des résidus de maïs et sorgho. Il est déconseillé fortement d’ensemencer du blé ou de l’orge l’année qui suit une culture de céréales ou de graminées fourragères. Le maïs en particulier peut laisser une grande quantité de résidus contaminés à la surface du sol qui constituent un important réservoir d’inoculum, qu’un labour ne peut même pas complètement éliminer. Un semis hâtif peut permettre à la céréale d’épier avant que le Fusarium ne produise une grande quantité de spores à partir des débris de culture, mais cette situation dépend des conditions climatiques. La verse est un facteur de risque très important, puisque les plantes versées sont placées dans des conditions extrêmes d’humidité qui sont très favorables au Fusarium. Une fertilisation adéquate et l’utilisation d’un cultivar approprié sont donc de mise.





La lutte phytosanitaire



Le choix fongique dépend du risque de présence entre les Fusariums et les Microdochiums. Pour F. graminearum le positionnement du traitement au début de l’apparition des premières étamines est essentiel pour assurer la meilleure efficacité. Celle-ci n’excède pas 60 % avec un bon positionnement. Plusieurs molécules sont efficaces : prothioconazole, metconazole, tébuconazole et thiophanate méthyl. Pour Microdochium spp, le nombre de solutions chimiques est restreint et c’est essentiellement le prothioconazole avec sa polyvalence qui présente un intérêt. Le prochloraze en association avec un triazole efficace sur les Fusariums peut également être une solution dans le cadre du complexe fusariose sur épis. Les strobilurines ne présentent plus d’activité sur Microdochium sans toutefois montrer un effet négatif sur la qualité sanitaire. Ces produits ont une efficacité préventive et incomplète. Attention, à l'apparition des premiers symptômes, il est trop tard pour intervenir !



Afin de ne pas dépasser le stade d’intervention optimal, demeurez vigilant. Lorsque le blé commence à épier, suivez très régulièrement le développement de votre culture. On suggère une visite toutes les 12 heures, soit une en début de journée et une autre en fin de journée. À l’épiaison, les épis sont en train de sortir de la gaine de la feuille étendard. Si les épis sont complètement sortis au-dessus de la dernière feuille, soit la feuille étendard, le blé est probablement entré en floraison. Il peut être déjà trop tard pour l’application d’un fongicide si la culture a dépassé le stade de la mi-floraison.



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          FUSARIOSE SUR BLÉ, FAVORISE PAR UN CLIMAT HUMIDE PENDANT LA FLORAISON