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LA CÉCIDOMYIE ORANGE DU BLÉ : UN RAVAGEUR QUI NÉCESSITE UNE SURVEILLANCE ACCRUE DANS LES CHAMPS

Au fil des années, les cécidomyies oranges élargissent leur aire de nuisibilité et, sans protection, les rendements de blé tendre décrochent nettement. Les conséquences peuvent être importantes. Ils sont en recrudescence depuis plusieurs années en France et particulièrement dans l’est, le centre et l’ouest. Comment éviter l’insecte et ses dégâts ?





Que sait-on de la cécidomyie orange ?



Si deux espèces de cécidomyies sont présentes sur céréales, la cécidomyie orange (Sitodiplosis mosellana) est beaucoup plus répandue en France. L’insecte présente une génération par an et ses cocons ont la capacité de rester viables dans le sol à l’état de repos plus de 10 ans. Après s’être développées dans les épis, les larves tombent au sol et entrent en diapause. Elles attendent la campagne suivante, voire plusieurs campagnes, pour émerger, se reproduire et recoloniser des épis. Le risque cécidomyies est donc en partie lié à la parcelle. Une parcelle largement touchée une année donnée par les cécidomyies a de fortes chances de l’être à nouveau les années suivantes, sous réserve que l’humidité du sol au mois de mai soit suffisante pour favoriser la sortie des adultes. De fait, les hivers longs et rudes favorisent les attaques massives. Les printemps secs sur le début et humides sur la fin sont aussi des facteurs favorisants.



Les adultes émergent au printemps. Les femelles rejoignent alors les épis, pour pondre dans les épillets, le soir, à partir de la mi-mai. Les éclosions auront lieu 5 à 10 jours plus tard. Les larves séjournent ensuite 3 à 4 semaines dans l’épi, avant de s’enfermer dans leurs cocons, qui tomberont au sol où ils entameront leur diapause. Le cycle de la cécidomyie montre que l’insecte est relativement inféodé à la parcelle. Les rotations avec un retour fréquent de céréales sont les plus exposées aux attaques.





Nuisibilité du ravageur sur les cultures de blé



Le blé est particulièrement sensible aux attaques de cécidomyies du début de l’épiaison jusqu’à la fin de la floraison. Les adultes s’observent en soirée (de 19 à 21 h), en particulier par vent faible et températures supérieures à 15 °C. Les infestations causées par la cécidomyie orangée du blé peuvent facilement passer inaperçues. Les épis doivent être examinés minutieusement.



Les infestations causées par la cécidomyie orangée du blé peuvent facilement passer inaperçues. Les épis doivent être examinés minutieusement. Les dégâts occasionnés sur la culture sont d’ordre qualitatif et quantitatif. Dès l’éclosion, la larve consomme les grains, provoquant par la suite le fendillement des téguments et des malformations de grains. Les attaques précoces peuvent même provoquer des avortements de grains. Les pertes sont estimées à 1 q/ha pour une larve par épi. En cas de forte attaque, le temps de chute de Hagberg peut décroître nettement, surtout si la récolte est tardive. Ce critère est utilisé pour déterminer l’activité amylasique qui peut devenir excessive en cas de début de germination de la récolte.





Moyens de lutte



Parmi les ennemis naturels de la cécidomyie orangée du blé, on retrouve deux guêpes parasitoïdes introduites d’Europe : Macroglenes penetrans et Platygaster tuberosula Kieffer. M. penetrans peut causer un pourcentage élevé de mortalité, mais ne parvient pas à assurer un contrôle efficace en cas de forte infestation. Quant à P. tuberosula, il n’a été introduit que récemment en Saskatchewan et ses densités ne sont pas encore assez élevées pour avoir un impact important sur les populations de la cécidomyie orangée du blé.



Il existe des différences de sensibilité variétale. Actuellement, quelques variétés de blé tendre sont résistantes. Un travail du sol en profondeur pour enfouir les cocons en diapause peut limiter le retour de l’insecte en surface. Les larves de cécidomyies se conservant plusieurs années dans le sol, il convient donc d’être vigilant dans les parcelles ayant subi des attaques par le passé ou limitrophes de parcelles touchées.





La lutte phytosanitaire vise, quant-à elle, la destruction des adultes en position de ponte entre l’épiaison et la floraison du blé. Ils peuvent s’observer en soirée, par temps lourd et orageux et en l’absence de vent. Dès les premières observations, il faut intervenir. L’utilisation de cuvettes jaunes entre l’épiaison et la floraison du blé peut faciliter le suivi des vols afin d’intervenir dès que les seuils sont atteints. Pour cela, quelques jours avant l’épiaison, il faut placer deux cuvettes jaunes de type « cuvette colza » par parcelle. Le bord supérieur de la cuvette doit être positionné au niveau de la base des épis. Une dizaine d’insecticides sont homologués mais quel que soit le produit utilisé, leur efficacité est moyenne et/ou irrégulière (35 % calculé sur le nombre de larves par épi). Plusieurs interventions peuvent donc être nécessaires. Vigilance dans vos parcelles de blé. Ce ravageur peut y être déjà présent.



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Source image : biowallonie


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