Le mildiou est une maladie du tournesol qui peut conduire à une perte quasi-totale de rendement en cas d’attaques graves. L’apparition simultanée de nouvelles races du champignon a rendu la parade contre le mildiou compliquée. La lutte est âpre contre ce phénomène dont les différentes races sont en constante mutation. La maladie est présente sur tout le sol français, avec toutefois des pics d’existence dans l’Ouest, le Sud-Ouest et le Centre.
Les symptômes de la maladie
Cette maladie du tournesol a été détectée pour la première fois aux États-Unis. Elle est présente dans tous les bassins de production du monde. Ce champignon systématique se caractérise par un feutrage blanc, localisé le plus souvent sur la face inférieure des feuilles et cotylédons. Une décoloration des faces supérieures est également possible. Les attaques précoces de mildiou peuvent provoquer une fonte de semis. Les contaminations entre le stade 2 et 4 feuilles du tournesol se traduisent par un nanisme des plantes très caractéristique de la maladie. Les attaques plus tardives n’entraînent le nanisme que de la partie de la plante qui se développe après la contamination. Les feuilles présentent des taches chlorotiques de taille plus ou moins importantes avec un feutrage blanc sur leur face inférieure. Les plantes touchées peuvent conserver une taille et un aspect normaux, mais le rendement est pénalisé. Il s’agit ici des plantes ayant dépassé le stade 8 feuilles. Retenons juste qu’en grandissant, les plantes ne sont pas à l’abri de cette maladie qui peut ne pas montrer de symptômes mais s’attaquer aux rendements.
Les facteurs favorisant le développement du mildiou
Pour que les spores soient libérés du sol où ils sont enfouis, ils ont besoin d'eau. Leur germination ne sera effective qu’après de fortes précipitations entraînant une humidité prolongée, notamment à l’époque des semis. Il faut donc des pluies abondantes et/ou fréquentes entourant le semis ; des températures moyennes comprises entre 15° et 18° ; et des sols compactés et mal aérés. Tous ces facteurs sont favorables au développement du mildiou sur tournesol. Il faut tout de même savoir que les oospores qui font la maladie mildiou peuvent vivre plus de dix ans dans la terre, même si le sol n’est pas cultivé. La présence est donc latente, même sans tournesol.
Lutte contre cette maladie du tournesol
La lutte contre le mildiou est obligatoire en France et fortement réglementée. Une parcelle contaminée à plus de 30 % ne peut plus être le socle d'une culture de tournesol durant trois ans. Pour lutter contre le mildiou, il faut allonger les rotations : le retour du tournesol une année sur trois (ou plus) permet de limiter la pression mildiou. Il faut également semer dans un sol bien ressuyé et réchauffé, et retarder le semis si de fortes précipitations sont annoncées les jours suivants afin d’esquiver les conditions favorables aux infections. Détruire dans les parcelles toutes les espèces pouvant héberger le mildiou. Soigner aussi son désherbage. Enfin éviter les plantes hôtes du mildiou en interculture, telles que le niger, susceptibles de multiplier le mildiou. Désormais, sous conditions et dérogations, il est possible de cultiver le tournesol deux années consécutives. Pour cela, il est obligatoire d’utiliser une semence de variété différente la seconde année, non traitée mais accompagnée d’une préparation phytopharmaceutique. Enfin, une parcelle ayant reçu deux années de culture de tournesol consécutive ne pourra pas en accueillir les deux années suivantes.
Les dommages liés à la maladie pouvant s'avérer considérables, il est important de canaliser au mieux son évolution. Il existe un réseau national de surveillance du mildiou du tournesol vers lequel il est nécessaire de se tourner en cas d’infestation, afin d’être guidé au mieux dans la lutte.
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