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Bonnet Aurélien

LE COLZA ET LES PLANTES COMPAGNES : QUE FAUT-IL SAVOIR ?

Les plantes compagnes sont des plantes associées au colza ou toutes autres cultures pour permettre la croissance de ces dernières. Les experts Terres Inovia nous font le point sur les idées reçues vis-à-vis de la pratique du colza associé pour l’utiliser à bon escient et éviter les déceptions.





En conditions sèches, les plantes compagnes pénalisent davantage les colzas !



L’intérêt d’associer le colza avec des légumineuses est d’utiliser des plantes qui auront une croissance active plus tardive que le colza. En effet, le colza débutera sa croissance active à partir de 400 °C cumulés (base 0) depuis le semis (avant, il installe principalement son système racinaire) alors que les légumineuses (lentille, fénugrec, trèfle d’Alexandrie…) auront une phase de croissance active dès 500 à 700 °C cumulés. Le colza aura donc le temps de s’installer avant le développement des plantes compagnes, même en conditions sèches où le colza sera prioritaire sur la ressource en eau.

Les situations où les plantes compagnes peuvent avoir un effet négatif sur le colza sont les cas où :



- la densité de plantes compagnes serait trop importante (repousses de précédents légumineuses par exemple) ;

- le colza est associé avec des espèces non légumineuses (croissance active simultanée voire plus précoce que celle du colza, comme le sarrasin) ou à des pois protéagineux qui en couvrant le sol durant l’hiver peuvent pénaliser la reprise du colza en sortie hiver.





En l’absence de gel hivernal, les plantes compagnes peuvent être pénalisantes au printemps ?



Certaines plantes compagnes, si elles ne gèlent pas durant l’hiver, peuvent occasionner une gêne au printemps, soit en montant le long du colza (cas de la vesce), soit en augmentant le taux d’impuretés dans la récolte (gousses ou tiges encore vertes dans le cas de la féverole).

Pour éviter ces désagréments, il est recommandé de choisir des espèces de légumineuses très sensibles au gel comme le trèfle d’Alexandrie. Attention, prenez du trèfle d’Alexandrie monocoupe qui ne repartira pas après destruction par le gel, à la différence du trèfle d’Alexandrie multi-coupe. D’autres espèces, même en l’absence de gel seront moins impactantes car ne monteront pas le long du colza comme la lentille ou le fenugrec.

Pour augmenter la sensibilité au gel, il est conseillé de semer le colza et les plantes compagnes 10 jours plus tôt que la normale pour avoir des légumineuses plus développées durant l’hiver et donc plus sensibles au gel. À contrario, si vos plantes compagnes lèvent après le 1er septembre, il est recommandé de prévoir un herbicide pour sécuriser leur destruction (Ielo/Biwix/Mozzar/Callisto).





Les plantes compagnes n’ont pas d’effet sur la pression des ravageurs d’automne ?



Les plantes compagnes ont surtout un effet sur les larves de grosses altises ou de charançon du bourgeon terminal. Les mécanismes sont encore peu identifiés (répulsion, barrière, …) mais ils participent à diminuer la quantité de larves par plante. Attention, il s’agit malgré tout d’un levier à effet partiel qui doit obligatoirement être combiné à d’autres techniques pour améliorer l’efficacité (nutrition des plantes, …), surtout dans les secteurs où la pression insectes est importante (plusieurs dizaines de larves par plante). Par ailleurs, pour être efficace, la biomasse produite par mètre carré doit atteindre au minimum 300 g voire 500 g début décembre !



Avec des pluviométries faibles ou très hétérogènes les deux étés précédents, les biomasses obtenues étaient en dessous des objectifs.



#Colza #Culture_en_association



Source : Terre-net


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