De la famille des Sapindacées, l’Akée ou Aki ou encore Blighia sapida (nom scientifique) est une espèce originaire d’Afrique centrale et occidentale. Ce fruit assez méconnu a été répandu dans toute la région tropicale. L’aspect de son fruit lui confère aussi le nom de fausse anacarde ou pommier d’aki. C’est le fruit emblématique de la Jamaïque.







PRÉSENTATION ET DESCRIPTION DE L’AKI



L’Aki est couramment planté dans son aire naturelle comme arbre fruitier et arbre ornemental d’ombrage. C'est un arbre moyen, pouvant atteindre 10 à 18 mètres de haut, avec un tronc court et un houppier dense. En Afrique on peut le retrouver dans les pays suivants : Cameroun, Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Nigeria, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Togo.



La croissance initiale de Blighia sapida est rapide sur des sols moyennement fertiles. C’est dans les trouées du couvert forestier que les semis poussent le mieux, avec un accroissement annuel moyen en hauteur de 70 cm. On a observé que Blighia sapida fleurissait deux fois par an, une première fois à la fin de la saison sèche et une seconde fois à la fin de la saison des pluies. Les fruits mûrissent 6 mois environ après la floraison



En ce qui concerne la multiplication, les graines sont sujettes à la dessiccation et ont la réputation d’avoir une vie courte. Il est conseillé de les semer dans les quelques jours suivant l’extraction du fruit. Cependant, on peut les conserver pendant 3 mois dans un endroit humide à 21°C. La germination débute au bout de 2-4 semaines, avec un taux de germination de 80%. En moyenne, les premiers fruits des jeunes arbres ( issues des graines ou des semis) peuvent apparaître au bout de 3 à 6 ans.







LE FRUIT DE L’AKÉE



Le fruit est dénommé arille du pommier d’aki en forme de poire rouge brillant à jaune orangé est une capsule à trois loges s’ouvrant à maturité pour laisser apparaître un à trois grosses graines oblongues à sphériques, de couleur noir luisant, surmontées d’un arille mou, crémeuse ou spongieuse, à chair blanc jaunâtre. Seule cette dernière partie du fruit est comestible.



La composition de 100 g d’arille cru est approximativement la suivante : eau 58 g, protéines 9 g, lipides 19 g, glucides 10 g, fibres 3,5 g, Ca 83 mg, P 98 mg, Fe 5,5 mg, thiamine 0,1 mg, riboflavine 0,2 mg, niacine 3,7 mg et acide ascorbique 65 mg.





Attention ! 🚫



Les fruits non mûrs contiennent deux toxines à savoir les hypoglycines A et B. Hypoglycine A est aussi présent dans la graine ainsi que dans les tissus rosés à rougeâtres qui se trouvent à la base de l’arille (Une partie du funicule unie à l’ovule anatrope, qui est fibreuse et amère, et qui reste souvent adhérée à la graine) ; tandis que hypoglycine B ne se trouve que dans les graines.



Rappelons que l'hypoglycine est un acide aminé dérivé de l'alanine qui est transformé dans l'organisme en acide méthylènecyclopropylacétique (MCPA) qui est également toxique, notamment pour le foie. Outre la diminution de la glycémie, l’hypoglycémie provoque un syndrome digestif fait de vomissements incoercibles, sans diarrhée, pouvant entraîner des convulsions et la mort, en particulier chez les jeunes enfants.



Ainsi, les arilles qui sont destinés à être consommés à l’état frais doivent être ramassées sur des fruits ouverts, ce qui est la garantie que les graines et les arilles sont totalement mûrs et que ces derniers ne contiennent pas d’importantes quantités de toxine. À ce propos, signalons que l’arille de graines arrivées à pleine maturité après la déhiscence naturelle du fruit ne contient pratiquement plus de composé toxique.







USAGE DE L’AKÉE



Mis à part son fruit, le bois de Blighia sapida est utilisé pour la construction légère et la confection de meubles ; mais également parfois de tonneaux, de caisses et de cageots, de récipients alimentaires, d’emballages, de manches d’outils, de pagaies, de pilons, de mortiers, d’objets d’artisanat, d’objets sculptés et tournés. Il est moyennement durable et résiste assez bien aux attaques de termites.



L’arbre est réputé pour améliorer la fertilité du sol et réduire l’érosion grâce à son fort enracinement. Certains de ses organes tels que les feuilles, les écorces, les graines sont utiles en médecine traditionnelle



Les fruits verts moussent dans l’eau ; ainsi, par endroit, ils servent de savon pour la lessive et comme mordant en teinture. Les coques des fruits secs étant riches en potasse, on utilise les cendres pour en faire du savon.



Les graines de Blighia sapida contiennent environ 26% d’huile qui se prête aux applications industrielles. Extraite, elle est jaunâtre et serait comestible. Les graines servent aussi à fabriquer une encre utilisée dans la réalisation des tatouages.









Des campagnes de sensibilisation s’imposent pour prévenir les accidents mortels dus à la toxicité des composés de ce fruit. L’huile de la graine est pleine d’avenir pour l’usage industriel, en particulier comme lubrifiant et tensio-actif. C’est donc un arbre utile, mais il faut aussi connaître le danger que représente certains de ces organes.





#Akée