Respecter autant que possible une transition alimentaire, maintenir une minéralisation, éviter les parcelles fraîchement amendées, apporter suffisamment d’eau, désinfecter bétaillères et éléments de contention, gérer le parasitisme : voilà autant de points à ne pas négliger pour une mise à l’herbe des ruminants réussie.
Au sortir de l’hiver, la flore digestive des animaux n’est plus adaptée à consommer de l’herbe fraîche et jeune. Il faut donc une certaine période pour que ces «bonnes» bactéries s’acclimatent à la nouvelle ration. Pour ce faire, l’idéal est de respecter une transition alimentaire progressive, c’est-à-dire, si possible, de sortir les animaux d’abord quelques heures par jour, avant de les laisser au pré totalement au bout de deux à trois semaines.
Bien sûr, cette transition alimentaire progressive n’est pas toujours possible d’un point de vue des infrastructures. Dans ce cas, il est possible de limiter les effets de cette transition brutale en proposant un rouleau de paille aux animaux et en continuant de leur apporter quelques céréales, dans les premiers jours de la mise à l’herbe. L’idéal est de sortir les animaux avec le ventre plein de la ration hivernale, afin qu’ils ne se jettent pas sur l’herbe jeune. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce ne sont pas les mêmes bactéries digestives qui dégradent la ration hivernale et l’herbe jeune. Il faut un certain temps pour que la flore bactérienne s’adapte. Si la transition alimentaire est trop brutale et mal maîtrisée, on risque donc que des bactéries pathogènes puissent s’implanter et se développer entraînant des fortes diarrhées, des chutes de rumination, voire des entérotoxémies.
L’entérotoxémie est une pathologie liée à la libération de toxines par des bactéries pathogènes, pouvant entraîner la mort de l’animal. Les risques d'entérotoxémie sont d’autant plus importants chez les veaux, et encore plus si ceux-ci sont nés à l’automne dernier. Car, lors de la mise à l’herbe, ils sont suffisamment grands pour ne presque plus téter leur mère et privilégier la consommation d’aliments solides. Ce qui rendra la transition alimentaire plus brutale pour eux que pour des veaux plus jeunes qui tètent encore leurs mères. Pour limiter les effets des diarrhées, il est possible de complémenter les vaches en argile (50 à 100 g/vache/jour) lorsque les diarrhées commencent à la mise à l’herbe.
Il est primordial de stopper l’apport d’argile lorsque les diarrhées cessent. Dans les élevages à risque d’entérotoxémie, il est possible de vacciner les mères et les veaux avant la mise à l’herbe. Pour éviter de choquer encore plus la flore digestive, à la mise à l’herbe, il faut éviter de mettre les animaux sur des prairies très riches en légumineuses, afin de limiter les risques de météorisation (quand le rumen se remplit de mousse, ce qui empêche l’animal d’éructer les gaz produits en continu).
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