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Traore Phénix Mensah

Intrants agricoles: Revaloriser les savoirs endogènes dans le développement des semences à haut rendement en Afrique (avis de Danièle Clavel du CIRAD)



Aujourd’hui les enjeux de la question alimentaire ne sont plus à démontrer. Le rendement agricole revêt plus que jamais une importance capitale. Le développement des semences à haut rendement est une imminence, puisque la semence reste l’intrant agricole le plus essentiel et sa maîtrise ne doit pas échapper aux producteurs au risque de les rendre plus vulnérables.



Il est vrai que l’augmentation durable de la productivité agricole nécessaire pour atteindre la sécurité alimentaire et une croissance économique inclusive en Afrique n’est pas possible sans un secteur semencier performant. Dans un contexte tels que présenté, l’on assiste à une bousculade de nombreuses firmes agrochimiques sur le marché semencier africain, au vu du fait que le marché est appelé à exploser dans les prochaines décennies. Selon Danièle Clavel, agronome et généticienne des plantes tropicales au CIRAD les institutions de recherche et les pouvoirs publics ont tout intérêt à revaloriser les savoirs endogènes afin d’éviter que les multinationales des semences ne captent les bénéfices du système semencier au détriment de la souveraineté alimentaire. En Afrique, la majorité des producteurs procèdent eux-mêmes à une sélection des semences et les filières paysannes font circuler le matériel génétique, contribuant au développement de variétés adaptées aux conditions locales et à la diversité des cultures. Ce système semencier traditionnel est-il en péril, en raison de la présence croissante des multinationales ? Selon Danièle Clavel, pour cette question, les avis sont partagés sur cette question, car cela dépend de quelles cultures et de quel contexte socio-économique l’on parle. Ce qui est sûr, c’est qu’il est impossible « d’appliquer » en Afrique le système « révolution verte » [basé sur des variétés améliorées à haut rendement de céréales, l’irrigation, les engrais et pesticides, et techniques agronomiques associées. La grande majorité des scientifiques s’accordent, en effet, aujourd’hui sur le fait que l’intensification agricole et la révolution verte, qui ont fait la puissance actuelle des grands groupes multinationaux de la semence, ont conduit à l’extinction de nombreuses variétés et espèces (biodiversité), à la surexploitation des ressources, notamment les ressources en eau, l’augmentation du réchauffement via les émissions de gaz à effet de serre (GES). La riziculture intensive par exemple est responsable de fortes émissions de méthane, au 2e rang après l’élevage, un gaz au pouvoir réchauffant 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone (CO2). Je ne parle ici que de la riziculture irriguée avec lame d’eau permanente résultant d’aménagement hydraulique, au demeurant fort coûteux, réalisé sur beaucoup de grands fleuves ou lacs africains.

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SOURCE: www.agenceecofin.com


          Intrants agricoles: Revaloriser les savoirs endogènes dans le développement des semences à haut rendement en Afrique  (avis de Danièle Clavel du CIRAD)