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Traore Phénix Mensah

La crise due au Covid-19, ravages de la chenille légionnaire et l’invasion des criquets pèlerins; des entorses à l’agriculture en Afrique



Ces dernières décennies, l’Afrique a pris à bras le corps le défis de se donner les moyens d’améliorer la productivité agricole et par ricochet de répondre à la compétitivité du marché international. Le chemin pour l’atteinte de ces objectifs n’est pas sans embûches. Le Covid-19, les ravages de la chenille légionnaire et l’invasion des criquets pèlerins; mettent à mal l’agriculture africaine et ses secteurs connexes.



Vu sous un angle, l’on peut être tenté de dire que le continent africain reste encore aujourd’hui celui où les perspectives de la sécurité alimentaire demeurent dubitatives à court et à moyen terme pour la majorité de sa population. L’Afrique n’a pas réussi dans la seconde moitié du 20ème siècle, à capitaliser son riche patrimoine en technologies agricoles pour hisser la production et la productivité de son agriculture au niveau requis pour nourrir ses habitants. Il n’en a pourtant pas toujours été ainsi. Mis à part ces antécédents historique, il convient de porter un regard sur les catastrophes naturelles qui impactent durement les efforts menés pour la développement agricole en Afrique. En effet, en l’espèce, les pays de la CEDEAO font face à une bombe à retardement. L’arrivée du Covid-19 a provoqué -d’une part- le confinement partiel ou intégral des populations, une limite de la mobilité, la fermeture des frontières et des marchés. Ces mesures, utiles au ralentissement de la propagation du virus, ont causé des hausses de prix des denrées de premières nécessité et un faible accès aux vivres pour les personnes vulnérables. D’autre part, les producteurs agricoles subissent une chute importante de la commercialisation des produits maraîchers ainsi que des fruits périssables, des transports plus coûteux, une raréfaction des semences et des engrais et une main d’œuvre beaucoup plus chère. Une situation critique à laquelle il faut ajouter les ravages de la chenille légionnaire et l’invasion prochaine des criquets pèlerins. En conséquence, plus de 15 millions de personnes sont touchés chaque année par une situation alimentaire difficile, ce chiffre pourrait -au mieux- atteindre les 50 millions de personnes entre les mois de juin et août prochain. C'est pour traiter de l'ensemble de ces question que dès le 31 mars, les ministres de l’Agriculture, de l’Elevage et des Pêches de la CEDEAO (hormis le Ghana, la Guinée, la Guinée Bissau, le Libéria, le Mali, le Niger, le Nigeria, la Mauritanie, le Tchad) se sont entretenus par vidéo conférence. Les recommandations réclament l’accès à tous à une alimentation abordable, et la poursuite des investissements dans le secteur agro-sylvo-pastoral. Il est demandé de préparer la campagne agricole 2020/2021 en approvisionnant tous les producteurs en kits d’intrants agricoles, en développant les capacités de stockage et de conservation de produits frais, ainsi que les capacités de transformation (lait, fruits et produits maraîchers). Il est demandé de préserver la libre circulation des camions transportant des produits agricoles tout en renforçant la surveillance épidémiologique des maladies transfrontalières animales. Et la poursuite des projets de fourniture d’eau aux populations vulnérables et déplacées.

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SOURCE: www.commodafrica.com


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