Nonobstant son essor, le karité africain doit composer avec de nombreux défis qui pourraient déterminer dans les prochaines années son évolution. La durabilité de la ressource est ainsi un aspect majeur du développement du secteur du karité.
Les problèmes que pose la mise en exploitation rationnelle du Karité sont de deux ordres : les uns tendent à une amélioration immédiate de la situation, les autres intéressent l'avenir. Étant donné le long délai nécessaire à la croissance du Karité, la situation actuelle ne peut être rapidement améliorée qu'en tirant le meilleur parti des peuplements naturels existants. L’arbre à karité est une espèce menacée d’extinction. En cause, l’exploitation de l’arbre pour son bois utilisé dans la construction de maisons et de palissades ou encore la production de charbon ainsi que le défrichage des terres au profit des cultures comme le coton. L'exploitation et le commerce du Karité sont commandés par la répartition géographique de ce végétal. Cette situation reste compliquée, à cause des difficultés de régénération des parcs arboricoles de karité, liées notamment aux caractéristiques intrinsèques de l’arbre lui-même. Il faut ainsi près de 15 à 20 ans à l’arbre pour donner des noix, avec un pic du rendement après 40 à 50 ans. Pour ne rien arranger, la production de fruits varie d’une année à l’autre, d’un endroit à l’autre, voire d’un arbre à l’autre, en fonction notamment des facteurs climatiques et de l’impact des activités humaines.
Le Centre du commerce international (ITC) estime que les conditions difficiles de production découragent les agriculteurs qui voudraient planter des arbres à karité. La population d’arbres à karité existante est aujourd’hui considérée comme stagnante et vieillissante, ce qui représente une menace sérieuse pour le futur de l’industrie. Mis à part ce défi majeur, plusieurs rapports ont également mis en lumière la nécessité pour l’industrie d’améliorer ses pratiques afin de livrer un produit de qualité supérieure, en quantité commercialement acceptable sur le marché international. Cela implique de s’attaquer aux nombreux goulots d’étranglement qui affectent directement la performance de la filière. Il s’agit, entre autres, de la pénibilité et de la charge de travail des femmes qui limitent l’augmentation significative de la production. De plus, le déficit de structures d’entreposage reste aussi problématique pour les transformateurs et groupements désirant vendre rapidement des volumes importants de beurre, en réponse aux besoins des acheteurs. A cela s’ajoutent le manque d’information concernant les normes de qualité et l’organisation encore insuffisante de la filière dans certains pays producteurs. Par ailleurs, les gouvernements gagneraient à véritablement promouvoir la filière, à travers des plans de valorisation de la noix comme un produit naturel contribuant au développement national et représentant un moyen de lutte contre la pauvreté rurale, notamment chez les femmes.
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SOURCE: www.agenceecofin.com