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Traore Phénix Mensah

Quel est l’impacte de la covid-19 sur la filière mangue en Afrique de l’ouest? ( Vincent Omer-Decugis, donne son avis)



La campagne de la mangue en Afrique de l’Ouest a démarré en plein confinement en Europe. Quel a été l’impact de la Covid-19 sur la consommation de la mangue sur le marché européen, la logistique a-t-elle été ébranlée, la production a-t-elle suivie ?



D’après Vincent Omer-Decugis, directeur général de la Société internationale d’importation (SIIM), concernant l’impact de la pandémie sur la consommation européenne de fruits exotiques et sur celle de la mangue en particulier, il déclare; «Du côté du consommateur nous avons vécu des modifications des configurations commerciales. Le marché dans les produits frais est subdivisé en plusieurs grandes catégories : la grande distribution (retail), le marché grossiste spécialisé, la restauration collective et hors foyer, et l’industrie de la transformation. Nous avons vécu, durant la période de confinement, des reports de consommation d’un segment à l’autre avec la fermeture des restaurants hôtels et traiteurs, qui a également impacté fortement les acteurs de la fraîche découpe (transformation), puis la fermeture des marchés de plein vent et le développement des volumes d’achat auprès des enseignes de la grande distribution et des réseaux de distribution spécialisés» .

Il a fallu néanmoins un ajustement à ces nouvelles considérations commerciales, ce qui était d’autant plus compliqué que le travail a trait aux produits périssables. En d’autres termes, le 15 mars, il a fallu que toute l’industrie réinvente l’ensemble de ses schémas de fonctionnement, avec une agilité et une capacité d’adaptation extrêmes. Pour surmonter la nouvelle donne dans la logistique, les transports, afin de pouvoir néanmoins préserver des capacités de fret nécessaires, (acheminement de produits sanitaires, etc..) des avions dé-commercialisés transformés en avions cargos ont été mis en place. Le coût de l’acheminement par avion représente un coût supplémentaire mais pour une qualité supérieure, le temps d’acheminement réduit permettant de préserver au mieux les qualités du fruit. L’essentiel du marché (plus de 97%) est néanmoins approvisionné par fret maritime, le fruit acheminé par containers, puis affiné dans son marché de destination pour un rapport qualité / prix optimal.

L’impact de la Covid-19 a donc été neutre pour les expéditions d’Afrique de l’Ouest, pour ce qui est du consommateur. Il a fallu néanmoins ajuster les moyens d’acheminement du personnel, les moyens de production, dé-densifier les unités de production et donc déployer des équipes supplémentaires. Il faut noter que que dans l’industrie agro-alimentaire toutes les pratiques d’hygiène que cela soit en Afrique ou en France étaient déjà mises en place avant la Covid-19. Alors, la mangue est arrivée sensiblement plus chère, avec des coûts de production et de transport plus élevés, des baisses de productivité en station liés à la mise en place d’équipes supplémentaires, de dispositifs particuliers, etc. Il est estimé que l’augmentation de coûts est de l’ordre de 15 à 20% suivant les pays. Cette hausse des coûts de production n’a pas été un frein à la consommation en Europe, car la construction de coût de revient pour arriver jusqu’au consommateur final comporte énormément d’éléments.

Au niveau du volume et de la qualité, globalement, il y aura moins de volume par rapport à l’année dernière, de l’ordre de 15 à 20%, mais c’est une estimation. Ce qu’il y a d’essentiel pour une bonne organisation des exportations dans ces périodes difficiles, c’est que finalement la filière s’organise autour d’acteurs professionnels. Ce qui pose souvent problème dans tout le commerce des matières premières est la présence d’acteurs opportunistes et spéculateurs. Ces acteurs, moins organisés, ne peuvent gérer les défis liés à une crise comme celle de la pandémie de la Covid-19. Rappelons que la société SIIM, leader dans la production, l’exportation et la distribution de fruits et légumes tropicaux. La mangue représente environ 18% de son chiffre d’affaires annuel, après la banane (30%) et l’ananas (25%). Elle vient de lancer avec le Comité de Liaison Europe-Afrique-Caraïbes-Pacifique (Coleacp) une blockchain sur la mangue ouest-africaine.

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SOURCE: www.commodafrica.com





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