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Traore Phénix Mensah

ADOPTER LES BONNES PRATIQUES PRÉ- ET POST-RÉCOLTES POUR RÉDUIRE LA CONTAMINATION DE L’ARACHIDE PAR L’AFLATOXINE

Aujourd’hui la filière Arachis hypogaea représente incontestablement une grande économie pour bon nombre de pays ouest africains. Mais la problématique de la contamination de l’arachide par l’aflatoxine, constitue régulièrement une entorse à l'harmonie de la chaîne de production. L'infestation est possible à différents moments pendant le processus de production ou de commercialisation. Alors, l’aflatoxine qu’est-ce que c’est ? Comment prévenir ou réduire le risque ? Talkag, la bibliothèque du savoir s'emploie à répondre brièvement à ces différentes interrogations.









ANALYSE DE LA PROBLÉMATIQUE LIÉE À LA CONTAMINATION DE L’ARACHIDE PAR L’AFLATOXINE





Généralité sur l’aflatoxine





Produite par des espèces de champignons du genre d'aspergillus, l'aflatoxine est une mycotoxine. Sa fructification a lieu lors de son stockage à des températures avoisinantes les 25°C-40°C.

Mis à part l’arachide ; il s’attaque à plusieurs autres denrées alimentaires à l’instar des grains de soja, des grains de sorgho, du riz, du mil, du blé, des grains de tournesol. Ne sont pas du reste les amandes, les noisettes, les noix, les pistaches, les figues, les fèves de cacao, les grains café, les piments, le poivre noir, le safran, la coriandre, le gingembre, la noix de coco, le lait et ses dérivés. La contamination des produits est possible à différents moments pendant le processus de production ou de commercialisation.

Parmi les champignons produisant les mycotoxines dans les arachides, Aspergillus parasiticus semble être plus adapté au sol. En effet, il est principalement présent sur les gousses. Alors que Aspergillus flavus semble être plus adapté à l’air, donc présent sur les feuilles (dominant dans le maïs, coton et les noix). Du fait de leur ressemblance morphologique, Aspergillus flavus est souvent confondu avec Aspergillus nomius.

En outre, il faut rappeler que l'aflatoxine est une toxine cancérigène mutagènes et tératogènes. Elle peut causer divers types de cancers, notamment celui du foie chez l’homme.





FACTEURS FAVORISANT LA CONTAMINATION DE L’ARACHIDE PAR L’AFLATOXINE





La contamination de l’arachide peut se produire à tous les stades de la chaîne de production (Pré- et post-récolte). Précisons que les facteurs contribuant à la contamination par ce champignon sont présence dans le sol et dans l’air.





Durant les étapes pré-récoltes





La non application rigoureuse des différentes recommandations inhérentes à la bonne conduite des opérations culturales ; constitue l’un des principaux facteurs de risque. En effet, aucune étape culturale ne doit être exemptée de bonnes pratiques.

Ainsi, il convient de rappeler qu’à partir du choix de la parcelle jusqu’à la détermination de la date de récolte ; aucun levier culturales ne doit être négligé. Concrètement, lors de la production, l’utilisation de variétés sensibles à ce champignon ; une températures comprises entre 25 °C et 31 °C ;un déficit en eau au cours des six dernières semaines du cycle de production ; la reconduction de la culture sur la même parcelle ; la présence de dégâts d’insectes dans les gousses ; des fissures et des dégâts mécaniques sur les gousses ; l’incidence élevée des maladies foliaires constituent entre autres des prédispositions à une contamination.







Durant la récolte et les opérations post-récoltes





D’abord, il convient de rappeler que l’arachide est de nature sensible à la contamination par les aflatoxines. Après la récolte, le produit subit plusieurs traitements qui aboutissent au stockage. Ainsi, d’une part le séchage et l’égoussage en particulier sont des étapes qui requièrent veille et rigueur.

D’autre part, certains autres facteurs liés à la qualité du stockage peuvent également contribuer à la contamination de l’arachide par l’aflatoxine. Ainsi, l’humidité est le principal facteur qui détermine la contamination des grains par les champignons en stockage.

Concrètement, les températures proches de 30 °C dans les structures de stockage ; le stockage des grains avec une humidité supérieure à 11% ; la présence de poussière et de saletés ; la présence d'insectes et acariens et le mélange de matériaux ayant différents niveaux d’humidité; sont aussi des prédispositions.

En outre, n’oublions pas que l’opération de récolte elle même peut receler des risques quand elle est mal conduite.







RECOMMANDATIONS POUR LIMITER OU PRÉVENIR LES RISQUE DE CONTAMINATION DE L’ARACHIDE PAR L’AFLATOXINE





Prévenir la contamination de l’arachide durant la production





À cette étape, tout commence par le choix de la zone de culture. Le choix du terrain doit tenir compte du fait que les sols sableux sont plus sensibles à la sécheresse. Ensuite il est question d’opter pour les bons cultivars. En ce sens, les variétés avec dormance des graines sont à privilégier. La détermination de la date de semis, doit se faire de façon à éviter la sécheresse dans la période précédant la récolte. Toutefois, rappelons que le semis précoce réduirait l’incidence des maladies telles que la rosette.

Aussi pour renforcer la formation des gousses l’apport en Calcium est recommandé dans la mesure du possible. Enfin le contrôle des insectes nuisibles, des mauvaises herbes et des maladies est capital.





Prévenir la contamination de l’arachide durant la récolte





L’opération de récolte dans la filière arachide, incorporant la détermination de la maturité convenable des gousse ; il est important de planifier la récolte de sorte qu’elle se fasse à maturité optimale.

Dans la même veine, il faudrait pour les cultivars sans dormance des graines ; récolter avant le début de la germination spontanée.

Aussi, éliminer les plantes qui sont morts suite à des attaques par les insectes ou les microorganismes pathogènes est une exigence non négligeable.

Enfin, pour les plantes touchées par les insectes et les maladies parasitaires, et les gousses endommagées ; il faudra les écarter.





Prévenir la contamination de l’arachide durant l’étape de séchage sur place





Usuellement, après le soulèvement des plants, les fanes portant leurs gousses sont séchées sur place dans le champ. Ainsi durant cette étape, il est recommandé de sécher les gousses le plus tôt possible. Et l’opération se fait en plaçant la plante complètement à l’envers ; de sorte à exposer les gousses au soleil et au vent.

Bref, le lieu de stockage doit se situer sur un site surélevé, bien drainé. Il doit être à l'abri de l’humidité, de l’excès de chaleur, des insectes, des rongeurs et des intempéries. Son choix doit se faire en fonction de la quantité d’arachides à stocker.

Aussi, il faudra manipuler soigneusement les gousses pour éviter de les endommager. Enfin notons que les fanes se gardent avec moins de 10% d’humidité.









Prévenir la contamination de l’arachide durant le transport





L’on peut à cette étape dire que les risques sont faibles. Tout de même, cette phase comporte aussi des exigences. Ainsi, c'est souhaitable d'utiliser des transports propres, qui protègent correctement le produit, et qui est exempt de contaminants ; tout en protégeant la charge de l’humidité.









Prévenir la contamination de l’arachide durant le stockage





D’abord il faut rappeler que l’opération de battage peut générer de grands risques de contamination. En effet, l'endommagement des gousse durant ces manœuvres conditionne le produit à une éventuelle contamination.

En ce qui concerne le stockage ; il est capital d’éviter la réhydratation des graines ; car l’humidité est l'ingrédient majeur de la fructification du champignon. C’est pourquoi, il faut conserver les arachides dans un endroit sec et bien aéré, avec une bonne couverture de plafond, pour éviter l’infiltration des eaux de pluie. Aussi, la séparation des lots selon le niveaux d’humidité et dans les spécifications de stockage est souhaitable. Concernant la régulation de la température, il faut garder les arachides dans des endroits ayant des structures de refroidissement et de ventilation ; mais à l’abri d’insectes, d’oiseaux et de rongeurs.

En outre, il faut veiller à stocker seulement les gousses entières et bien développées, sans perforations ou autres dommages. Placez les sacs contenant les gousses sur des palettes en bois, loin des murs et empilés afin de garder les couloirs libres pour le nettoyage et le déplacement des sacs. L'on recommande de surveiller les niveaux d’aflatoxines par analyse chimique et séparés les lots sans aflatoxines ou avec des faibles niveaux de contamination des autres.















Enfin, au vu de la gravité des incidences sanitaires que peut engendrer l’aflatoxine chez l’homme. Il est indispensable que les technologies de gestion intégrée pré- et post-récolte de l’aflatoxine chez l’arachide soient transférées aux paysans. Ceci en passant par l’inculcation des pratiques culturales améliorées. Nous convenons que la qualité et la sécurité de la production exigent des connaissances sur la gestion des cultures et post-récolte, afin d’éliminer les conditions favorables aux champignons producteurs d’aflatoxine. C’est dans cette perspective que Talkag s’inscrit dans la vulgarisation agricole.



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