Les mauvaises herbes sont sources de pertes de rendement dans les cultures. Dans la mesure où elles entrent en concurrence direct avec la culture mis en place par rapport à la lumière, les ressources minérales et de l’eau. Un bon désherbage garantie donc l’élimination de ces adventices, et par ricochet permet d’éviter des réservoirs de parasites. C’est une action qui doit se faire sur le long terme à travers des solutions durables et rentables. Et cette solution n’est autre que le désherbage durable. Qui parle de désherbage durable parle des différents leviers utiles et efficaces : le désherbage mécanique, la rotation de culture, herbicides, la lutte intégrée, travail du sol,... Focus sur le désherbage mécanique.
Pourquoi adopter le désherbage mécanique?
Pour lutter contre les mauvaises herbes, des solutions existaient bien avant l’arrivée des produits phytosanitaires. Elles servaient de mesures préventives (travail du sol, paillage ou encore rotation) ou curatives (désherbage mécanique pour certaines cultures sarclées, désherbage manuel, etc.). Après les années 1945, les herbicides ont rendu le désherbage plus efficace et plus rapide. Néanmoins, après usages massif, leurs limites est beaucoup frappant de nos jours. Utiliser le désherbage mécanique est une solution efficace pour limiter l’emploi des produits phytosanitaires.
Le désherbage mécanique, en complément ou non du désherbage chimique, apporte une solution plus rentable et plus efficace. Les substances actives contenues dans les produits phytosanitaires et les molécules issues de leur dégradation sont susceptibles de se retrouver dans les différents compartiments de l’environnement à savoir : air, sol, eau, sédiments, etc. Avoir recours au désherbage mécanique est un moyen efficace de réduire leur impact sur l’environnement, aussi d’éviter la pollution des eaux. Il permet ainsi, en pré-levée, de limiter l’utilisation d’herbicides racinaires. Ces derniers sont considérés comme les plus nuisibles et risquant d’être entraînés dans les nappes.
L’objectif du désherbage mécanique n’est pas seulement de lutter contre les adventices. Il présente également des avantages agronomiques reconnus. Le passage d’un outil permet, en fonction du matériel et des conditions au moment de l’intervention, de stopper le ruissellement par la destruction de la croûte de battance, d’aérer et de déblayer le sol, de réduire l’évaporation de l’eau, de positionner les fertilisants ou encore de favoriser la minéralisation de la matière organique. Les débits de chantier, longtemps considérés comme un frein au désherbage mécanique, ne le sont plus. De nos jours, les innovations technologiques ont rendu les outils performants. Grâce à ces nouvelles technologies, notamment le guidage, l’utilisation et les performances des outils de désherbage mécanique sont désormais optimisées, capables de s’adapter à un grand nombre de cultures et de situations. Ces systèmes innovants permettent de gagner en précision et en rapidité de travail.
Le choix de l’outil de désherbage doit être adapté au contexte de l’exploitation
La herse étrille, la houe rotative et la bineuse sont les trois (3) principaux outils de désherbage mécanique. Le choix des outils de désherbage mécanique s'effectue selon les cultures, leurs stades, le type de sol et également les adventices.
La herse étrille est un outil utilisable sur une majorité de cultures à des stades précoces d’adventices. La composition de la herse est la suivante : de panneaux articulés, munis de longues dents flexibles dont l’agressivité est réglable par inclinaison ou tension de ressorts. Sa largeur varie de 6 à 24 m. 2-3 cm de profondeur en ce qui concerne le travail des dents : elles déracinent les adventices en vibrant et épargnent la culture enracinée plus profondément. Sa vitesse de travail est à adapter en fonction du stade de la culture. Les premiers passages sont souvent lents, tandis que les derniers peuvent atteindre 7 à 8 km/h. Une herse de 12 m a des besoins en puissance de 100 cv. Il faut prévoir un tracteur léger à pneus larges pour limiter le tassement. Veiller également à une force de relevage suffisante.
La houe rotative est également un outil utilisé sur une majorité de cultures à des stades précoces d’adventices. Elle est composée de roues en forme de soleil dont les extrémités ressemblent à des cuillères. Sa largeur varie de 3 à 10,5 m. La houe possède une cuillère dont la profondeur de travail se situe entre 2 et 5 cm. En tournant à haute vitesse, les roues dentées projettent les particules du sol et permettent d’arracher les adventices, tout en respectant la culture en place. Sa vitesse de travail est comprise entre 15 et 18 km/h ; une vitesse inférieure est peu efficace. Une houe de 6 m a des besoins en puissance de 100 cv. Pour limiter le tassement, il faut prévoir un tracteur léger à pneus larges. Toujours veiller à une force de relevage suffisante. De plus, la capacité du tracteur doit atteindre rapidement les 15 km/h, sinon l’efficacité en bout de champ ne sera pas optimale.
Le dernier outil, la bineuse, est un outil de désherbage entre rangs. Elle est utilisable sur les plantes sarclées, ou toute autre culture dont l’inter-rang est suffisant. Pour utiliser une même bineuse pour plusieurs cultures, il faut l’harmonisation des inter-rangs en semis. On arrive couramment à utiliser la même bineuse pour les betteraves, le maïs et le colza avec un interrang de 45 cm. La bineuse se compose d’éléments indépendants pour chaque inter rang. Afin de s’adapter à la culture, les socs sont ainsi changeables. Sa largeur varie selon l’inter-rang, généralement de 3 à 6 m, mais peut atteindre jusqu’à 12 m pour les plus grands modèles. Sa vitesse de travail dépend du stade de développement de la plante, des socs montés et de la profondeur de travail choisie. Les passages précoces se réalisent de 3 à 5 km/h, tandis que les passages tardifs peuvent atteindre 10 à 12 km/h. Cette vitesse peut être limitée par la projection de terre et le recouvrement de la culture. L’autoguidage par palpeur ou trace au semis permet une précision correcte pour les plantes sarclées avec un inter-rang supérieur à 35 cm. L’autoguidage par caméra est le plus polyvalent et le plus précis, même en inter-rang de 15 cm. Il peut être complété par le guidage du tracteur par satellite (RTK) afin de faciliter la conduite lorsque la vitesse dépasse les 10 km/h.
Les conditions de réussite du désherbage mécanique
Réunir toutes les conditions, en désherbage mécanique, est un élément important pour optimiser son efficacité. Pour éviter le salissement des parcelles, il faut revoir le système de culture dans son ensemble pour essayer de réduire le stock de semences. L’alternance labour/non labour et les répétitions de déchaumage en période estivale sont des facteurs qui permettent d’épuiser les stocks semenciers de certaines espèces, plus particulièrement les graminées.
Le désherbage mécanique des céréales doit être une priorité dans les travaux de la sortie d’hiver. En ce qui concerne les passages en céréales, lorsque les conditions climatiques permettent, à l’automne, un passage à l’aveugle, l’efficacité sera accrue. Puis, recommencer le désherbage mécanique à la sortie de l’hiver, dès que le sol est suffisamment ressuyé. TalkAg, le site de partage du savoir fait le lien entre professionnels de l’agriculture du monde qui désirent échanger, s’informer et partager des expériences. C’est la plateforme idéale peut vous permettre de réapprendre à limiter l’emploi des produits phytosanitaires au profit du désherbage. Talkag prône un désherbage rentable et durable pour une agriculture biologique.
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Source image : lafermedeletang.com