Le choix de la nature et la définition de la succession des cultures dans l’établissement d’une rotation culturale (sans oublier la détermination de sa durée) n’est pas un processus hasardeux. Quand bien même les agriculteurs sont aujourd’hui bien informés et connaissent les bienfaits de la rotation des cultures ; TalkAg juge important le partage d’information à propos des technique de mise en place d’une rotation.
CHOISIR ET DÉFINIR L’ORDRE DES CULTURES ; DÉTERMINER LA DURÉE DE LA ROTATION CULTURALE
Mise à part les critères pédoclimatiques, le choix de certaines cultures peut être influencé par des considérations financières. De toutes façons, la mise en oeuvre des rotations doit prendre en compte le fait que la production doit rester suffisamment rentable pour l’agriculteur.
En ce qui concerne la durée de la rotation; elle peut varier. Ainsi, dans le système de culture conventionnel, les rotations fréquemment pratiquées durent en moyenne 3 à 4 ans. L’on peut y noter la récurrence des céréales (peuvent inclurent du maïs, des racines et des oléagineux) et l’absence des légumineuses; du fait que la fertilité des sols est assurée majoritairement par les intrants chimiques azotés. Mais en agriculture biologique, les rotations durent en moyenne 6 à 12 ans; elles sont donc plus longues. Elles présentent une plus grande diversité de cultures telles que des légumineuses, des céréales, des oléagineux, des racines, du maïs (Mudgal, 2010). L’absence de produits phyto en agriculture force l’adoption d’une rigueur quant au respect des facteurs fondamentaux auxquels est soumise la mise en place d’une rotation culturale.
Concernant l’ordre de succession des cultures dans une rotation ; la connaissance de l’écologie des plantes cultivées s’avère indispensable afin de pouvoir créer le parfait équilibre.
CONCEPTION D’UNE ROTATION CULTURALE
La sensibilité des cultures au salissement et leurs exigences en Azote constituent les principaux soubassements de la construction d’une rotation. C’est ainsi, dans le respect de ces précautions, la rotation peut être segmenté en 4 parties à savoir : la tête, le corps, le relais et la fin de rotation.
Tête de rotation
Elle constitue la première culture dans la succession établie pour une rotation culturale. La culture qui y est choisie, contribuera à régénérer les sols en éléments fertilisants induisant l’enrichissement de ceux-ci par les sénescences. En effet, le sol sera structuré et aéré. L’activité biologique du sol sera stimulée ; favorisée par l’apport de matière organique et le temps de repos. Nettoyante pour les cultures suivantes ; la famille de plante choisie permettra de réduire la pression des adventices ; réduire la pression des maladies inféodées à la parcelle.
Ainsi pour en arriver à ces résultats, l’agriculteur pourra implanter des prairies temporaires riches en légumineuses. Il faudra dans ce cas détruire très tôt la prairie, pour éviter l’attaque de ravageurs de matière organique fraîche. Il peut s’agir aussi d’implanter des cultures sarclées à l’exemple du soja, des légumes, du tournesol.
Corps de rotation
Dans ce fragment du processus de rotation, la culture à implanter pourra être sensibles au salissement. Ceci tombe bien si la prairie a précédé ; car les conditions de propreté sont le plus souvent optimales après la prairie. L’on pourra opter alors pour les plantes de la famille des Amaranthaceae. En effet, leurs besoins minéraux coïncident avec la forte minéralisation du précédent prairie. La culture installée profitera de l’azote disponible et du faible enherbement. La grande partie des poacées sont compatible à cette étape de la rotation ; mais il faudra choisir des variétés résistantes aux maladies et efficaces avec des niveaux bas d’intrants.
Relais de rotation
La culture choisie à ce niveau permettra de rompre la succession des pailles et enrichit le sol en azote. L’agriculteur peut donc opter pour les protéagineux à graines comme le pois, la lentille ou le soja.
À cette étape, le désherbage se gère par le processus suivant : dans les rotations avec une grande partie de cultures de printemps, on insère des cultures d’hiver, et inversement dans les rotations avec une majorité de cultures d’hiver, on insère des cultures de printemps sarclées.
Ce relais de rotation est indispensable dans les exploitations biologiques, à dominante cultures, utilisant moins d’engrais minéraux.
Fin de rotation
Ici la culture Permettra de valoriser le regain de fertilité azotée ; maîtriser l’enherbement par l’alternance de périodes de semis, printemps comme
Il faudra pour atteindre l’objectif de cette étape, des plantes pour lesquelles l’implantation et démarrage est rapides, des plantes à paille haute qui constituent des atouts concurrentiels par rapport aux adventices présentes en fin de rotation. Des culture à système racinaire développé pourront être implantées ; permettant une meilleure exploration du sol. Ces cultures sont moins sensibles au sol délavé par les cultures précédentes.
En définitif, il faut dire que l'agriculture de conservation en générale, bien menée, elle a la capacité d’améliorer les moyens de subsistance et la résilience de certains agriculteurs, mais il demeure une question : Peut-elle fonctionner pour tous les petits exploitants agricoles en Afrique ? Quoi qu’il en soit Talkag prône la pratique de la rotation culturale.
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