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Traore Phénix Mensah

IDENTIFIER LES ATTAQUES DES INSECTES RAVAGEURS DE L’IGNAME



En Afrique de l'Ouest, les attaques des insectes ravageurs de l'igname sont susceptibles d'affecter le rendement. Effectivement, les boutures, les feuilles et les tubercules sont, de temps en temps, pris à parti par différentes espèces d'insectes. En fait, certains de ces organismes, mis à part les dégâts visibles qu’ils infligent à la culture, participent à l'infiltration des maladies. Ainsi, Talkag, dans sa mission de vulgarisation agricole, fait un aperçu sur les ravageurs fréquemment associés à la culture de l’igname en Afrique de l'Ouest.











DIFFÉRENTES ATTAQUES DES RAVAGEURS DE L’IGNAME







ATTAQUE DES BOUTURES DE L’IGNAME





Les cochenilles portées par les semenceaux peuvent se développer dans le sol et bloquer les jeunes pousses. Ainsi, en culture, la cochenille Aspidiella hartii réduit et retarde la germination des semenceaux, perturbe le développement de l’appareil végétatif et la productivité de l’igname.

En effet, à la levée de dormance des tubercules, les jeunes pousses (Surtout sur l’espèce D. alata) sont susceptibles d’être attaquées par les Cochenilles. Celles-ci sont des pichons blancs cotonneux, recouverts d’une laine blanche (cochenilles farineuses), ou d’une sorte de bouclier brun (cochenilles à bouclier). Ainsi donc, l’attaque peut se poursuivre au long de la végétation.

En outre, on peut observer ces parasites associées à des fourmis au collet de la plante. Par conséquent, la plante s'affaiblit par succion de sa sève ; ceci est peu préjudiciable en cas d’attaque limitée. Par contre en cas de forte attaque, on assiste à l’épuisement de la plante, au ralentissement de sa croissance, puis à son dépérissement.











RAVAGEURS FOLIAIRES



Parmi les ravageurs attaquant les feuilles on a le Crioceris livida. En effet, celui-ci est un coléoptère, chrysomèle de couleur brun ou noir qui détruit les feuilles. En effet, ses larves rongent les feuilles et les bourgeons de l’igname en début de végétation.



La cochenille Aspidiella hartii est aussi destructrice des feuilles d’igname comme évoqué dans la section précédente. Suite à leur attaque, les feuilles des jeunes pousses jaunissent et la plante végète.



Citons aussi les criquets qui sont distribués dans toutes les zones de production de l’igname en Afrique de l’Ouest. Ils sont responsables de taches foliaires brunes évoluant en nécroses verdâtres.



On peut rencontrer aussi des chenilles défoliatrices, qui mangent d’abord le limbe puis s’attaquent aux tiges avec parfois des dégâts sévères. Seulement sur l’espèce D. alata.



Notons aussi l’attaque des Scarabées (Heteroligus meles), un coléoptère vivant dans la terre humide au bord de l'eau. Effectivement, dès le début de la saison des pluies, les adultes migrent vers les cultures d'ignames dont ils consomment les boutures. Sa voracité atteint son maximum à partir d'août jusqu'à ce qu'ils retournent pondre dans un sol humide. Les dégâts sont imputables aux adultes qui, en se comportant en phyllophages, affaiblissent la plante, altérant ainsi la qualité des tubercules. Les premières attaques peuvent être constatées peu avant la récolte, en octobre en Afrique de l’Ouest.











RAVAGEURS DES TUBERCULES



Les insectes endommagent les tubercules d'ignames tant dans leur activité alimentaire (occasionne des pertes de substance), que dans leur capacité d'amoindrir le pouvoir germinatif du tubercule. L’endommagement de l'épiderme du tubercule, permet notamment à des saprogènes de s'y introduire et de causer des dommages secondaires.

En outre, les mammifères tels que les souris, les rats, les agoutis et certains oiseaux comme les perdrix sont responsables d'énormes pertes aussi bien sur les plantes en développement que sur les tubercules.





Le ver blanc de l'igname (Heteroliaus spp.)



Il est le principal insecte parasite de l'igname dans l'Ouest de l'Afrique. Le ver blanc de l'igname entame le tubercule dès la phase de croissance, ce qui n'entraîne toutefois que rarement son flétrissement intégral. L'activité alimentaire a pour effet de détruire l'épiderme, ouvrant ainsi la voie à des infections secondaires, lesquelles résultent à leur tour dans des moisissures susceptibles d'occasionner des pertes de stockage considérables.







Les Cochenilles



Aspidiella hartii Ckll (Coccidae) et Planococcus dioscorea Will (Pseudococcidae) sont les deux espèces de cochenilles communes sur les tubercules de D. cayenensis rotundata et D.alata. Ce sont des insectes piqueurs. Les cochenilles farineuses forment des colonies blanchâtres recouvrant les tubercules d’igname. Ces insectes suceurs se nourrissent du jus des tubercules, ce qui peut entraîner une certaine perte de poids. Ces derniers se ratatinent souvent suite aux piqûres et perdent leur valeur marchande.

Rappelons que les actions nuisibles des cochenilles peuvent se poursuivre en plantation à partir de semenceaux contaminés. En cas de forte infestation, la cochenille provoque un retard ou un blocage de germination. Une attaque sévère peut provoquer la destruction du tubercule. A. hartii ne se développe pas sur les organes végétatifs de la plante.

suceurs de sève, également appelées « poux collants », « kermès », ou « pichons »





Les Coléoptères (Heteroligus meles)



Ce scarabée forme des trous plus ou moins profonds dans les tubercules. Les blessures sont susceptibles d'être rapidement associées à des agents de pourriture bactérienne et fongique. Les infestations entraînent aussi la perte de la valeur commerciale, l’altération du goût et la baisse du pouvoir germinatif du tubercule d’igname.

Les larves (H. meles) se développent sur les racines d'autres plantes (graminées) dans les zones humides près des champs d'igname ou directement sur les racines des ignames (H. appius).







Les lépidoptères : La pyrale (Euzonherodes vapidella) et la teigne (Tineidae sp.)



D'abord, les lépidoptères ou papillons nuisibles de l’igname (Euzopherodes vapidella) déposent leurs œufs sur les tubercules ; leurs chenilles pénètrent dans la chair et y forment des galeries nutritives. L’adulte de ce papillon mesure 12 à 15 mm d’envergure, ses ailes antérieures sont brunes, ornées de lignes claires ; les ailes postérieures sont blanches, avec une bordure brune. La ponte a lieu de préférence sur les plaies à la surface des tubercules. Son cycle complet dure de 30 à 40 jours. Euzopherodes vapidella est surtout nuisible aux tubercules fraîchement récoltés.

Ensuite, en ce qui concerne la teigne, elle préfère les variétés D. cayenensis, qui contiennent davantage d'amidon. Cette teigne apparaît par ailleurs fréquemment comme ravageur secondaire à la suite de la pyrale, après que la teneur en humidité du tubercule ait déjà baissé suite à l'activité parasitaire de la pyrale. Les larves de la teigne peuvent dévorer tout l'intérieur des tubercules infestés pour ne laisser subsister que l'épiderme tubérisé. Il semble que les deux espèces citées se répandent de plus en plus en Afrique occidentale.





Les termites



Notons que les dégâts des termites sur les tubercules restent une contrainte majeure à la production de cette culture dans nombreuses zones productrices en Afrique de l’Ouest. Ces insectes voraces pénètrent dans l'épiderme et creusent des galeries à l'intérieur du tubercule. Les termites sont capables de vider entièrement des tubercules d'igname en l'espace de quelques semaines.

L’utilisation de variétés locales d'igname naturellement tolérantes/résistantes aux attaques des termites reste la méthode la moins coûteuse pour les producteurs

De façon générale, ces ravageurs se rencontrent dans toutes les zones de production de l’igname en Côte d’Ivoire. Ils se transmettent par les débris de culture et par les semenceaux contaminés de larves. (Culture continue, parcelles non tuteurées, etc.)













En somme, disons que les insectes prédateurs en culture d’igname sont peu nombreux. Parmi les espèces décrites en Afrique de l'Ouest, les plus significatives sont les coléoptères (Heteroligus sp ; Crioceris sp) et les cochenilles qui provoquent de nombreux dégâts. La quantification précise des pertes de stockage d'igname dues aux insectes est très difficile. Mais une chose est sûre, ceux-ci ont tout de même un impact économique non négligeable. Découvrez dans notre prochaine publication, les méthodes de lutte contre ces ennemis de la culture d’igname.







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