Nous connaissons maintenant les contraintes imposées par la parcelle dans le choix des couverts végétaux. Cependant, il faut noter pour ceux qui ne s’y connaissent pas trop que le choix de l’espèce ou des espèces dépend des objectifs visés par l’agriculteur. Cela voudrait dire que le couvert à implanter n’est pas choisi au hasard. Selon les objectifs, certains critères et caractéristiques doivent être considérés en priorité. Quels sont les objectifs visés par l’agriculteur dans le choix de ses couverts ?
Choisir son couvert pour piéger l’azote dans le sol
Chaque espèce a sa capacité de piéger l’azote dans le sol. Les plus connues sont les crucifères qui se développent rapidement, produisent beaucoup de biomasse et ont un pouvoir d’absorption rapide de l’azote du sol. Les légumineuses jouent également ce rôle dans une moindre mesure. Il faut néanmoins veiller à la réglementation qui n’autorise souvent l’implantation de légumineuses qu’en mélange. L’association avec des crucifères ou des graminées est alors une bonne alternative.
Choisir son couvert pour fournir de l’azote à la culture suivante
Afin de fournir de l’azote à la culture suivante, il faut des espèces capables d’en fixer et le restituer au moment voulu. Globalement, la production d’une tonne de biomasse aérienne restitue jusqu’à quelques dizaines d’unités d’azote à la culture suivante selon les familles d’espèces. Aussi, plus le rapport C/N est élevé, moins la plante largue l’azote pour la culture suivante. Par exemple, un pois avec un C/N de 11 restituera 60 à 80 % de l’azote capté tandis qu’une moutarde fleurie (C/N=35) provoquera un effet dépressif sur la culture suivante en mobilisant momentanément au sol de l’azote pour sa décomposition.
Choisir son couvert pour lutter contre les adventices
La lutte contre les adventices peut se faire grâce à des plantes étouffantes, par concurrence, comme avec la moutarde par exemple. En poursuivant cet objectif, l’agriculteur se doit de réussir l’implantation et surtout de bien soigner son semis. En cas d’implantation non homogène et d’un mauvais développement du couvert, les adventices se développeront car elles auront accès à lumière, eau et nutriments. L’étouffement des adventices peut être accentué et assuré en cas de mélange des espèces. Certaines espèces montrent des propriétés de sécrétion de toxines empêchant la germination et la croissance d’adventices. En présence d’infestation de vivaces, le travail mécanique est à privilégier par rapport à la couverture du sol.
Choisir son couvert pour maintenir la matière organique dans le sol
Réussir son couvert, c’est arriver à maintenir la matière organique du sol. Il est aussi conseillé d’implanter des couverts à rapport C/N (Carbone/Azote) importants afin d’entretenir la matière organique. Pour atteindre cet objectif, les graminées sont bien adaptées.
Choisir son couvert pour apporter du fourrage d’appoint à l’éleveur
Un grand nombre d’espèces fourragères peuvent, cultivées en dérobées, apporter un complément intéressant pour les éleveurs (par exemple : moha et trèfle, millet, etc.) Les mélanges d’espèces associant graminées et légumineuses peuvent fournir des fourrages de qualité.
Choisir son couvert pour mieux structurer son sol
Le choix d’espèces selon leur système racinaire aident à structurer le sol. Les mélanges d’espèces montrent ici aussi des résultats satisfaisants sur la structure du sol : l’association d’espèces à systèmes racinaires complémentaires (systèmes fasciculés et pivotants) permet une structuration du sol sur plusieurs couches.
Choisir son couvert pour limiter les bioagresseurs
Les couverts végétaux peuvent participer à la maîtrise des bioagresseurs. En effet, certains couverts montrent des effets biocides sur quelques maladies. De plus, les couverts favorisant la biodiversité, ils permettent la venue d’auxiliaires de cultures (exemple : la phacélie attire les carabes, ou d’autres auxiliaires prédateurs de pucerons).
En définitive, il faut ainsi noter que l’implantation d’un couvert ne se fait pas au hasard. Mais après plusieurs réflexions sur les objectifs que l’on poursuit. Cependant, qu’en est il du mélange des espèces ?
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Source image : Paysan-breton
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