CHROMOLAENA ODORATA : BONNE OU MAUVAISE RESSOURCE VÉGÉTALE POUR L’AGRICULTURE
Chromolaena odorata (ou Eupatorium odoratum), encore appelé herbe du Laos, fausse ramie ou fleurit-Noël ; est une adventice qui fait l'objet d’une grande préoccupation en agriculture dans les régions tropicales d’Afrique. En effet, cette plante fait partie des espèces les plus invasives au monde ; ceci laisse déduire les soucis qu’elle peut engendrer au agriculteurs. Mais à côté de son hostilité, elle a aussi des vertus que beaucoup ignorent. Entre bienfaits et inconvénient quoi privilégier ?
GÉNÉRALITÉS SUR CHROMOLAENA ODORATA
Beaucoup connu sous le nom d'«herbe du Laos» ou encore «herbe de Siam» ; la plante lors de sa dissémination en Afrique a reçu plusieurs autres noms à l’image de sa réputation. Ainsi, en Afrique de l'Ouest, l’on la désigne par “arracheur de champs” ou “chasseur de paille” ; en Centrafrique, il est surnommé “Sékou Touré” et au Cameroun “putschiste”. Elle de la famille des Asteraceae
Originaire d'Amérique latine, elle s'implante en Asie au XIXe siècle grâce aux transports de produits agricoles. Sa présence est constatée dans les années 30 en Afrique de l’Ouest ; du côté de l’Afrique centrale, elle est introduite intentionnellement dans les années 60 ; dans le but de lutter contre Imperata cylindrica et d’empêcher la dégradation des sols.
Chromolaena odorata a une faculté de croissance rapide, entraînant la diminution de la valeur fourragère des pâturages ; une situation qui peut handicaper l'élevage en savanes.
Sa propagation rapide est due au fait que la plante n'a ni parasites ni prédateurs. En outre, elle produit beaucoup de graines (plus de 80 000 graines par plante et par saison) très légères qui volent au vent ou s'accrochent au pelage des animaux. L'herbe du Laos pousse 20 mm par jour ; elle repousse rapidement après un incendie, un coupage ou une taille chimique.
Finalement, la faculté de colonisation rapide de cette herbe, nourrit des désappointement ; quand bien même il lui est reconnu un rôle de plus en plus bénéfique.
ASPECT POSITIF DE CHROMOLAENA ODORATA
Même si elle est décriée, l’herbe de Laos regorge plusieurs mérites. En effet, elle est une bonne plante de couverture, qui assure une protection efficace des sols contre l'érosion ; restitue au sol une énorme quantité de matière organique ; améliore la structure du sol ; qui sous climat humide, reste verte et ininflammable et garde le sol humide et frais pendant la saison sèche ; qui bloque le lessivage des éléments minéraux en limitant les mouvements descendants de l'eau dans le sol.
Ainsi, d’une part, l'utilisation de C. odorata comme engrais vert sur des sols peu fertiles a montré une croissance substantielle du rendement des cultures, notamment pour le riz irrigué et le manioc.
L’herbe de siam a montré d'importantes propriétés nématicides ; précisément dans les cultures de poivre et de tomate.
C. odorata a montré en Afrique ses capacités à contrôler et à supplanter Imperata cylindrica, cette graminée envahissante qui pose d'énormes problèmes pour l'agriculture.
Sur le plan forestier, Eupatorium odoratum a plus d’une vertu. La saison sèche, elle retient l'eau et reste verte ; elle brûle donc difficilement et constitue un pare-feu efficace. Et aussi, elle protège de son ombre les espèces colonisatrices de la forêt, favorisant l'installation d'arbustes. Ainsi, participe-t-elle activement à la progression de la forêt sur la savane. En effet, sous certaines conditions, elle génère un enrichissement dû à la reforestation des savanes.
Plusieurs études ont prouvé que Chromolaena odorata est d'une importance capitale dans la pharmacopée traditionnelle.
Par un protocole d’essai présenté, le 12 juin 2019, la chercheuse junior spécialisée en santé animale, Pierrette Ngo Bahebeck, démontre à partir des travaux scientifiques disponibles que le recours à Chromolaena odorata peut efficacement contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des animaux.
L'HERBE DE SIAM, UNE HERBE CONSIDÉRÉE COMME UNE PESTE
Quand bien même l’on arrive à dégager l’'aspects positifs de la plante ; on l'assimile de plus en plus à une peste. Cela dit, le principal caractère répulsif de l'herbe de Siam est son envahissement rapide. En effet, d’une part, aujourd’hui l’un des problèmes que rencontre l’agriculture est la pression foncière. Alors, si à ceci, doit s’ajouter la gestion d’une adventice qui envahit à une grande vitesse, la mission des agriculteurs devient donc doublement pénible. Il semble que l’expansion du criquet puant (Zonocerus variegatus), soit liée à la présence de Chromolaena odorata.
D’autre part, en ce qui concerne l'élevage, en réduisant les aires de pâturage, l’herbe du Laos accentue le souci de fourrage qui existe déjà ; quand on sait aussi qu’elle est toxique pour le bétail.
En outre, dans les systèmes d'agriculture itinérante, quand les terres mises en jachères avec l’introduction de Chromolaena odorata sont pauvres en espèces, la plante remplace très rapidement les jachères arborées classiques. Ceci entraîne une réduction de la biomasse. À cet effet, cette adventice n’accélère-t-elle pas le processus de réduction de la biodiversité forestière sous la pression croissante des activités agricoles, elle-même liée à l'intensification de la pression démographique?
Côté santé humaine, C. odorata peut causer des troubles cutanés et de l'asthme chez les personnes sujettes aux allergies. Aussi, l'arrachage manuel de cette plante aurait provoqué une allergie cutanée chez un certain nombre de travailleurs. Les souches sèches laissées après l'opération de désherbage ont causé des blessures toxiques aux pieds des travailleurs.
Somme toute, l’on pourrait penser que l'appréciation de Chromolaena odorata dépendrait de sa situation géographique ; quand bien même les inquiétudes concernant la célérité de son envahissement sont à bien des égards justifiées. Ainsi donc, sous un autre regard, elle ne constitue pas une peste absolue. Alors n’existerait-il pas des pratiques agricoles permettant de bénéficier de ses qualités tout en limitant ses effets négatifs?
#Jachère #Adventices #Chromolaena_odorata #Fertilisation_des_sols
GÉNÉRALITÉS SUR CHROMOLAENA ODORATA
Beaucoup connu sous le nom d'«herbe du Laos» ou encore «herbe de Siam» ; la plante lors de sa dissémination en Afrique a reçu plusieurs autres noms à l’image de sa réputation. Ainsi, en Afrique de l'Ouest, l’on la désigne par “arracheur de champs” ou “chasseur de paille” ; en Centrafrique, il est surnommé “Sékou Touré” et au Cameroun “putschiste”. Elle de la famille des Asteraceae
Originaire d'Amérique latine, elle s'implante en Asie au XIXe siècle grâce aux transports de produits agricoles. Sa présence est constatée dans les années 30 en Afrique de l’Ouest ; du côté de l’Afrique centrale, elle est introduite intentionnellement dans les années 60 ; dans le but de lutter contre Imperata cylindrica et d’empêcher la dégradation des sols.
Chromolaena odorata a une faculté de croissance rapide, entraînant la diminution de la valeur fourragère des pâturages ; une situation qui peut handicaper l'élevage en savanes.
Sa propagation rapide est due au fait que la plante n'a ni parasites ni prédateurs. En outre, elle produit beaucoup de graines (plus de 80 000 graines par plante et par saison) très légères qui volent au vent ou s'accrochent au pelage des animaux. L'herbe du Laos pousse 20 mm par jour ; elle repousse rapidement après un incendie, un coupage ou une taille chimique.
Finalement, la faculté de colonisation rapide de cette herbe, nourrit des désappointement ; quand bien même il lui est reconnu un rôle de plus en plus bénéfique.
ASPECT POSITIF DE CHROMOLAENA ODORATA
Même si elle est décriée, l’herbe de Laos regorge plusieurs mérites. En effet, elle est une bonne plante de couverture, qui assure une protection efficace des sols contre l'érosion ; restitue au sol une énorme quantité de matière organique ; améliore la structure du sol ; qui sous climat humide, reste verte et ininflammable et garde le sol humide et frais pendant la saison sèche ; qui bloque le lessivage des éléments minéraux en limitant les mouvements descendants de l'eau dans le sol.
Ainsi, d’une part, l'utilisation de C. odorata comme engrais vert sur des sols peu fertiles a montré une croissance substantielle du rendement des cultures, notamment pour le riz irrigué et le manioc.
L’herbe de siam a montré d'importantes propriétés nématicides ; précisément dans les cultures de poivre et de tomate.
C. odorata a montré en Afrique ses capacités à contrôler et à supplanter Imperata cylindrica, cette graminée envahissante qui pose d'énormes problèmes pour l'agriculture.
Sur le plan forestier, Eupatorium odoratum a plus d’une vertu. La saison sèche, elle retient l'eau et reste verte ; elle brûle donc difficilement et constitue un pare-feu efficace. Et aussi, elle protège de son ombre les espèces colonisatrices de la forêt, favorisant l'installation d'arbustes. Ainsi, participe-t-elle activement à la progression de la forêt sur la savane. En effet, sous certaines conditions, elle génère un enrichissement dû à la reforestation des savanes.
Plusieurs études ont prouvé que Chromolaena odorata est d'une importance capitale dans la pharmacopée traditionnelle.
Par un protocole d’essai présenté, le 12 juin 2019, la chercheuse junior spécialisée en santé animale, Pierrette Ngo Bahebeck, démontre à partir des travaux scientifiques disponibles que le recours à Chromolaena odorata peut efficacement contribuer à l’amélioration de la santé et du bien-être des animaux.
L'HERBE DE SIAM, UNE HERBE CONSIDÉRÉE COMME UNE PESTE
Quand bien même l’on arrive à dégager l’'aspects positifs de la plante ; on l'assimile de plus en plus à une peste. Cela dit, le principal caractère répulsif de l'herbe de Siam est son envahissement rapide. En effet, d’une part, aujourd’hui l’un des problèmes que rencontre l’agriculture est la pression foncière. Alors, si à ceci, doit s’ajouter la gestion d’une adventice qui envahit à une grande vitesse, la mission des agriculteurs devient donc doublement pénible. Il semble que l’expansion du criquet puant (Zonocerus variegatus), soit liée à la présence de Chromolaena odorata.
D’autre part, en ce qui concerne l'élevage, en réduisant les aires de pâturage, l’herbe du Laos accentue le souci de fourrage qui existe déjà ; quand on sait aussi qu’elle est toxique pour le bétail.
En outre, dans les systèmes d'agriculture itinérante, quand les terres mises en jachères avec l’introduction de Chromolaena odorata sont pauvres en espèces, la plante remplace très rapidement les jachères arborées classiques. Ceci entraîne une réduction de la biomasse. À cet effet, cette adventice n’accélère-t-elle pas le processus de réduction de la biodiversité forestière sous la pression croissante des activités agricoles, elle-même liée à l'intensification de la pression démographique?
Côté santé humaine, C. odorata peut causer des troubles cutanés et de l'asthme chez les personnes sujettes aux allergies. Aussi, l'arrachage manuel de cette plante aurait provoqué une allergie cutanée chez un certain nombre de travailleurs. Les souches sèches laissées après l'opération de désherbage ont causé des blessures toxiques aux pieds des travailleurs.
Somme toute, l’on pourrait penser que l'appréciation de Chromolaena odorata dépendrait de sa situation géographique ; quand bien même les inquiétudes concernant la célérité de son envahissement sont à bien des égards justifiées. Ainsi donc, sous un autre regard, elle ne constitue pas une peste absolue. Alors n’existerait-il pas des pratiques agricoles permettant de bénéficier de ses qualités tout en limitant ses effets négatifs?
#Jachère #Adventices #Chromolaena_odorata #Fertilisation_des_sols