Connu pour être à la fois très agressif et persistant, Elymus repens (chiendent) mérite bien ce descriptif. En effet, la lutte contre le chiendent, sans produit chimique est une longue et fastidieuse tache , mais indispensable. Ainsi, contrôler cette herbe en attaquant ses rhizomes ou en pratiquant le labour et la jachère courte est une bonne résolution.
DÉTRUIRE LES RHIZOMES EN LES SÉCHANT ET EN LES ÉPUISANT
Pour détruire les rhizomes de chiendent, il existe deux grandes approches s’agissant des moyens mécaniques. La première approche consiste à les épuiser en découpant les rhizomes. Puis l’opération est répétée quand le chiendent recommence sa croissance de façon à vider les rhizomes de leurs réserves. La méthode réussit plus par temps frais et humide, mais elle requiert un plus grand nombre de passages. Notons que les rhizomes s’épuisent plus rapidement en sol fertile, d’où l’intérêt de fertiliser avant une jachère.
Deuxièmement, l’approche « dessiccation » consiste à ramener les rhizomes en surface ; ce qui les expose à l’air libre et les fait sécher, si le temps le permet. Cette méthode est à privilégier car elle demande moins de passages. Précisons qu’elle n’offre de bons résultats que par temps chaud et sec mais, dans ces conditions, les rhizomes peuvent mourir en quelques jours seulement. Cependant, la technique-ci marche difficilement dans les sols à structure grossière ; ceci dû au fait que les rhizomes sont parfois protégés du dessèchement complet dans les mottes de terre.
LA LUTTE CONTRE LE CHIENDENT EN GRANDE CULTURE
LA PRATIQUE DE LA JACHÈRE COURTE
C’est l’une des techniques à privilégier contre le chiendent en grandes cultures, ou en ferme d’élevage et de grandes cultures. Il s’agit d’un travail de sol effectué à répétition pendant une période de trois à six semaines. Concrètement, cette approche consiste à passer d’abord un instrument de travail du sol primaire, comme le chisel (une machine utilisée pour le déchaumage et pour le travail du sol sans retournement), jusqu’aux rhizomes, soit 10 cm typiquement dans les prairies. Ainsi, à cette étape, la charrue est à éviter ; car elle place une grande partie des rhizomes à une profondeur où ils sont difficilement atteignables par la suite. Ensuite on épuise ces rhizomes en les séchant. Mais il faudra opérer deux à quatre passages. Enfin, un engrais vert peut suivre la jachère ainsi qu’un labour.
Le meilleur moment pour effectuer une jachère courte est en juillet et en août, la période généralement la plus asséchante de l’année. Il est important de commencer la jachère courte le plus tôt possible. En outre, il n’est pas recommandé d’effectuer une jachère courte au printemps parce que les sols sont alors généralement plus humides qu’en été.
LE LABOUR
D’abord en soi, le labour représente une opération plus ou moins efficace contre le chiendent ou plutôt une opération incomplète. Pour ce moyen de lutte, le type de labour et le moment où il est effectué jouent un rôle important.
Ainsi, le labour peut se faire après la jachère courte pour la compléter. Dans ce cas, après l'épuisement des rhizomes, un labour conventionnel de 20 centimètres de profondeur à l’aide d’une charrue les enfouit en profondeur.
Cependant, un labour au début de la jachère courte enfonce les rhizomes à une profondeur intermédiaire et rend leur destruction plus difficile.
En somme, il faut dire que le labour peut être effectué à l’automne pour enfoncer les rhizomes en profondeur et limiter leur concurrence avec la culture au début de la saison suivante. Mais , il faut dire que cette pratique est faite sans la jachère courte ; elle ne résout pas le problème de chiendent. Le labour peut aussi s'effectuer avant le semis pour limiter la concurrence au premier stade de la repousse de cultures. Mais il est déconseillé dans un sol lourd.
AUTRE MOYENS DE LUTTE CONTRE LE CHIENDENT
Premièrement, il s’agit du brûlage. En effet, brûler les tiges de chiendent constitue une stratégie peu recommandable. D’une part, un seul brûlage en mai stimule la production de tiges du chiendent. D’autre part, le brûlage à plusieurs reprises au printemps (de mai à début juin) peut en revanche fortement affaiblir le chiendent. Notons que le chiendent est le plus sensible au brûlage tout juste avant la floraison.
Deuxièmement, il peut arriver que pour finir le travail entrepris l’agriculteur soit amené à détruire à la main les talles qui n’auraient pas été contrôlées mécaniquement ou autrement. En effet, le sarclage des cultures en rangs comme le maïs peut permettre de ralentir la progression du chiendent en début de saison. Mais il convient de noter que s’il n’est pas suivi ou précédé d’autres mesures de lutte, le sarclage peut simplement amener le chiendent à s’étendre davantage dans une parcelle.
Enfin, il est important de noter la grande partie de ces techniques se révèle difficile d’application dans le contexte des pratiques culturales traditionnelles ; où seule la houe est l’instrument de travail. Ceci appelle donc à la promotion de la mécanisation agricole. Rappelons aussi que plus le sol est lourd et mal drainé, plus le chiendent est difficile à contrôler ; moins le travail du sol est intensif, plus cette herbe persiste. Une grande quantité de pierres va aussi nuire à la destruction mécanique du chiendent.
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