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Traore Phénix Mensah

LEVIERS AGRONOMIQUES POUR RÉTABLIR LA MATIÈRE ORGANIQUE DANS LE SOL : ROTATION DES CULTURES, CULTURES FOURRAGÈRES ET LABOUR RÉDUIT/ LABOUR ZÉRO (Partie 2)



On peut augmenter la teneur du sol de son potager en matière organique (MO) sans apport d’amendement synthétique. Alors, mis à part le compostage, les cultures de couverture et le paillage ; ils existe bien d'autres leviers agronomiques entretenant la MO, à l'instar de la rotation des cultures, l’implantation des cultures fourragères pérennes, Labour réduit ou Labour zéro …





PRATIQUE DE LA ROTATION DES CULTURES



En résumé, la rotation des cultures est l'alternance de subsistance entre les espèces de cultures et les engrais verts avec les cultures de couverture possédant des caractéristiques différentes, cultivées sur le même terrain au cours des années successives ; suivant une séquence préétablie. (Lire notre article : LA ROTATION DES CULTURES, UN LEVIER AGRONOMIQUE FONDAMENTALE => www.talkag.com



Principalement, la rotation des cultures à pour but de contribuer à la réalisation d'une production qui est rentable et durable ; au maintien de la fertilité et la santé des sols.



Cette pratique culturale est avantageuse à plusieurs égards. En effet, elle permet de :

parvenir à une couverture du sol plus abondante et durable ;

maintenir ou rétablir la teneur en matière organique du sol ;

stabiliser l'extraction de substances nutritives ; ce qui favorise l'équilibre dans le profil du sol, en alternant avec des systèmes racinaires de caractéristiques différentes.



Pour planifier la rotation des cultures, les effets d'une culture sur les récoltes suivantes doivent être pris en compte. Toujours inclure engrais vert/Cultures de couverture, la priorité est la production de la biomasse pour améliorer la couverture du sol et la teneur en matière organique.





IMPLANTATION D’UNE CULTURE FOURRAGÈRE PÉRENNE





Difficultés d’introduction des cultures fourragères en Afrique tropicale



Avant tout, il est important de souligner que des tentatives d'introduction de plantes fourragères cultivées ont été faites dans de nombreux pays d'Afrique tropicale. Mais l’on remarque que la vulgarisation pose problèmes et les villages où l'on peut observer des cultures fourragères en place et en bonne forme sont rares. Ceci s’explique par l'existence d’un certain nombre d’obstacles qu'il faut connaître avant de tenter l'introduction d'une culture fourragère.



En Afrique tropicale, les agriculteurs ne sont pas familiarisés avec les techniques culturales des plantes fourragères. Les espèces fourragères cultivées se répartissent en 2 grandes familles, les graminées et les légumineuses, dont la biologie et les exigences techniques sont différentes.



Comparées aux céréales qui sont aussi des graminées, les graminées fourragères sont souvent plus difficiles à installer. Aussi, la récolte des semences est souvent délicate.



Concernant les légumineuses herbacées, elles ont toutes un bon pouvoir germinatif ; mais, leur inconvénient réside dans la faible pérennité. Elles sont sensibles au broutage, se laissent envahir par les adventices et ne résistent généralement pas plus de 2 ou 3 ans en système pâturé. Il faut préciser que les légumineuses sont plus économiques que les graminées.



Pour les ligneux fourragers, la plupart qui sont cultivés appartiennent à la famille des légumineuses. Leur multiplication est relativement facile, mais elles demandent une protection efficace contre le broutage dès qu'elles sont en place.



Côté humain, la mise en place d'une culture fourragère nécessitant un gros travail, constitue l’une des difficultés.



En ce qui concerne les difficultés d’ordre économique, il faut dire que le coût d'implantation reste élevé face au prix de vente des produits animaux. Aussi, le travail du sol, les semences, une fertilisation minimale sont nécessaires pour assurer la réussite de la culture. Une fois en place, la surveillance et la gestion ont aussi un coût.



Notons que les difficultés évoquées ne sont pas exhaustives. Cependant, la réussite de l’implantation de cultures fourragères pérennes ne serait que bénéfique.







Les avantages des cultures fourragères pour la santé du sol



Plusieurs avantages justifient l’adoption des cultures fourragères. La nécessité d'améliorer la fertilité du sol est ressentie par tous les paysans, certainement d'une façon bien plus cruciale.



Ces cultures permettent entre autres de contrôler de la salinité, de gérer les ravageurs, d’améliorer le rendement des cultures et la rentabilité plus élevée de toute l'exploitation.



Fondamentalement, l’une des raisons cruciales de l’intégration des cultures fourragères vivaces dans une rotation est la fixation de l'azote pour la culture suivant le fourrage.



L’apport en matière organique à partir des cultures fourragères permet d'augmenter la stabilité des agrégats ; du fait que les microorganismes du sol produisent des composés de stabilisation comme sous-produits de décomposition. Ceux-ci contribuent à améliorer la structure et la productivité du sol grâce à un rendement élevé de nutriments à la terre.



Notons que, l’horaire et la durée du pâturage peuvent influer grandement sur les propriétés physiques du sol ; en raison du compactage et le mélange des matières fécales et des résidus dans le sol.



Enfin suite à des expériences, il est possible de réussir l'intégration des cultures et du bétail sans créer de la concurrence dans l'attribution des résidus de récolte.







ADOPTION DU LABOUR RÉDUIT OU LABOUR ZÉRO



Initialement destiné à préparer un milieu favorable pour le développement des plantes ; le travail du sol quand il est répétitif dégrade la structure du sol et sa capacité à retenir l'humidité ; réduit la quantité de matière organique dans le sol ; rompt les agrégats et réduit la population de la faune du sol, à l'instar des vers de terre (qui contribuent à recycler des éléments nutritifs et la structure du sol).



À cet effet, il convient de contourner autant que possible ce risque. Ainsi, il faut éviter la perturbation mécanique du sol. Ceci implique la croissance des cultures sans préparation du lit de semence mécanique ou la perturbation du sol (sans labour, NT).

Concrètement, l’adoption du labour zéro permet, dans un premier temps de minimiser les perturbations du sol en minimisant le labour mécanique afin de maintenir la matière organique du sol, la structure du sol et la santé générale du sol.



En second lieu, cette pratique améliore et maintient une couverture organique de protection sur la surface du sol. Avec l’utilisation des cultures de couverture ou des résidus de cultures ; la surface du sol est protégé ; l'eau et les éléments nutritifs sont conservés. Ceci permet de promouvoir l'activité biologique du sol et contribuer à la lutte intégrée et la lutte antiparasitaire.



Dans les systèmes labour zéro, l'avantage supplémentaire lié à l’augmentation de la matière organique et l'enfouissement de la matière organique dans le sol est la création d'une structure de sol stable et poreuse, sans perte de temps et du coût lié à la réhabilitation des sols gravement dégradés. En outre l'action de la macrofaune du sol incorpore progressivement les cultures de couverture et les résidus des herbes de la surface du sol dans le sol. De cette façon, les nutriments sont libérés lentement et peuvent fournir à la culture suivante des nutriments nécessaires.



Il faut noter que le brûlage des résidus de récolte peuvent inhiber l'introduction de systèmes labour zéro.









Il y a bien d’autres pratiques agricoles favorisant le rétablissement et le maintien de la matière organique dans le sol. L’on pourrait allonger la liste en citant l’agroforesterie qui couvre un large éventail de systèmes associant cultures vivrières, la foresterie et l’élevage de différentes façons. En somme, pour une bonne production agricole, le sol a besoin d’entretien et de protection.



#Gestion_des_sols #Conseil_agronomique



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