Voir plus de contenu
ou




Bonnet Aurélien

LA PRÉSERVATION ET L’AMÉLIORATION DE L'ÉTAT DES SOLS AGRICOLES, UN ENJEU DE SOCIÉTÉ

Les matières organiques et l’activité biologique sont intimement liées et ces deux composantes sont au cœur de la qualité des sols. Toutes les pratiques apportant des matières organiques au sol et rendant celles-ci disponibles pour nourrir les microorganismes sont à favoriser. On dénote le retour au sol des résidus de culture, apport de fumiers et d’autres matières organiques résiduaires, culture d’engrais verts, couverts végétaux. En effet, pour préserver et améliorer l’état des sols agricoles, il faut avant toute chose développer la recherche et l’expérimentation sur les pratiques agronomiques favorables à la qualité des sols.





Développement de la recherche et l’expérimentation sur les pratiques agronomiques favorables à la qualité des sols



Pour préserver et améliorer les sols, il ne suffit pas cependant d’augmenter les entrées de matières organiques. Il est parallèlement souhaitable d’en limiter les pertes par minéralisation trop rapide. Pour cela, les chercheurs s’accordent sur l’intérêt d’éviter les perturbations physiques ; le non-labour concentre les matières organiques en surface par exemple, ce qui présente un grand intérêt pour les vers de terre ou en termes de résistance des sols à la battance. Diminuer l’intensité et la fréquence du travail du sol, optimiser le recours à l’irrigation qui peut provoquer une minéralisation estivale trop rapide, installer des inter-cultures, favoriser l’agroforesterie, organiser le compostage de tous les déchets fermentescibles, diminuer la fréquence de cultures qui exportent la plus grande partie de la matière organique, allonger les rotations, privilégier les cultures adaptées au contexte pédoclimatique et celles qui apportent du carbone au sol. C’est autant de pratiques agronomiques qui permettent de préserver et améliorer la qualité des sols agricoles. C’est l’occasion d’encourager leur développement car elles présentent plusieurs intérêts à savoir : elles valorisent des gisements potentiels de matières organiques ainsi apportées aux sols ; elles nourrissent la biodiversité qui y vit ; elles augmentent le stockage du carbone et améliorent la structure du sol notamment en matière de rétention d’eau.



La diversité végétale réintroduite par les haies, les arbres et les plantes de couvert, encourage toutes les synergies et les symbioses qui se déroulent dans un sol riche en biodiversité. De plus, ces végétaux favorisent le biocontrôle et nourrissent les insectes pollinisateurs. Les couverts végétaux, les arbres et les haies limitent l’érosion des sols ainsi que les phénomènes de battance ; ils présentent un intérêt général significatif en captant le carbone et, par ailleurs, sont sources de productions alternatives complémentaires. Toutes ces pratiques peuvent être compatibles avec la productivité agricole. Elles sont néanmoins le fruit des recherches et de l’expérimentation qui ne cessent, dans le but d’améliorer et préserver les sols. Autant de pratiques qui ne demandent qu’à être améliorées.





Développement des stratégies d’interaction et d’implication des différents acteurs



La préservation et l’amélioration de l’état des sols passe également par le développement des stratégies et d’implication des différents acteurs. Les agriculteurs sont souvent les premiers à même d’imaginer les solutions qui conviennent pour assurer la pérennité de leurs sols et donc la viabilité et la pérennité de leurs exploitations. Et ils réussissent d’autant mieux qu’ils échangent sur le sujet et partagent leurs savoirs et leurs expériences. Il est donc important d’encourager l’implication des agriculteurs dans le processus d’innovation et de recherche et le développement des stratégies d’interaction entre les agriculteurs et les chercheurs.



Constatant la diminution des matières organiques dans leurs terres et parfois leur dégradation du fait de l’érosion, qui induisent une baisse de la fertilité et à terme des revenus, mais aussi face à l’augmentation du coût des intrants minéraux, un nombre croissant d’agriculteurs revoient leurs pratiques, allongent les périodes de couverture des sols et s’évertuent à régénérer et protéger leur outil de travail. Ce faisant, ils souhaitent redonner du sens à leur métier et être en phase avec les attentes de la société et leur vision de l’agriculture. Des coopératives agricoles ont aussi développé des outils de connaissance, d’aide à la décision et d’accompagnement des agriculteurs sur la bonne qualité des sols.



In fine, les pratiques favorables à la bonne qualité des sols doivent être soutenues. Elles permettent une fertilité biologique, physique et chimique et sont favorables à la lutte contre l’érosion et le changement climatique. Au regard de l’enjeu que représente la fertilité des sols, ces mesures et pratiques doivent devenir un axe des futures politiques agricoles. Il faut également inciter les agriculteurs à développer les pratiques de couverture des sols, d’assolements et de création de bandes enherbées.



#Gestion_des_sols #Conseil_agronomique


          LA PRÉSERVATION ET L’AMÉLIORATION DE L'ÉTAT DES SOLS AGRICOLES, UN ENJEU DE SOCIÉTÉ