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Bonnet Aurélien

SÉCHERESSE ET AGRICULTURE : QUELS SONT LES EFFETS DE LA SÉCHERESSE SUR LA PRODUCTION AGRICOLE ?

Les épisodes de sécheresse sont de plus en plus récurrents ces dernières années. Dans ce contexte, marqué par des tensions entre utilisations concurrentes de l'eau, la question de l’utilisation de l’eau par l’agriculture n’a pas manqué d’être posée, notamment pour l’irrigation dans les situations géographiques les plus critiques. Il faut donc pour les pouvoirs publics préserver les capacités de production et de compétitivité d'une agriculture pour qui l'eau constitue un facteur de production majeur, et veiller à ce que l'eau, patrimoine commun de la nation, demeure accessible dans des conditions d'équité à l'ensemble de la collectivité. Quels sont les effets de la sécheresse sur la production agricole ?



Les effets sur la croissance et le développement des cultures



La croissance et le développement de la plante au sein du peuplement cultivé sont directement affectés par la sécheresse édaphique. Des arrières effets peuvent également pénaliser la culture suivante. Ces effets sont plus marqués dès lors qu’il s’agit d’espèces pérennes : effets sur la fructification des ligneux l’année suivant la sécheresse, évolution de la composition floristique des prairies… En grande culture, les effets le plus souvent observés au champ sont : une levée retardée, incomplète, irrégulière, qui crée un peuplement défectueux et hétérogène jusqu’à la récolte ; une implantation racinaire médiocre et superficielle ; une mauvaise utilisation des engrais azotés, due à des défauts de mise en solution des engrais puis de prélèvement par la plante ; une réduction du développement foliaire puis du nombre de grains due aux régulations internes de la plante ; une sénescence accélérée et un défaut de remplissage du grain. Les conséquences sont diverses pour le sol et le peuplement selon la période d’occurrence de la sécheresse.



En cultures pérennes fruitières, la période de sécheresse affecte : au printemps, la mise en place des organes végétatifs et l’élaboration du nombre de fruits ; en été, la croissance des fruits et l’élaboration de leur qualité, ainsi que l’induction florale qui détermine la fructification de l'année suivante ; à l’automne, l’activité de l’appareil végétatif et donc la reconstitution des réserves carbonées et azotées utiles au démarrage du cycle végétatif suivant.



Les conséquences sur la production des grandes cultures



La sensibilité des cultures à la sécheresse dépend de leur sensibilité intrinsèque mais aussi des conditions de culture qui leur sont appliquées et des choix variétaux opérés. La perte de rendement résulte in fine du stade où survient le déficit hydrique. Si de nombreux travaux expérimentaux ont renseigné la sensibilité intrinsèque des principales espèces cultivées à la contrainte hydrique, l’évaluation des conséquences réelles de la sécheresse dans les conditions agricoles françaises n’a pas fait l’objet d’études très détaillées. Les séries statistiques permettent de classer les cultures selon leur sensibilité à la sécheresse, en tenant compte des systèmes de culture pratiqués : le colza et le tournesol apparaissent peu sensibles, le blé moyennement sensible, le sorgho et le maïs assez sensibles. Notons que le sorgho est plus sensible si la sécheresse se manifeste tôt car l’implantation est alors pénalisée ; par contre, le sorgho tolère bien une sécheresse au cours du remplissage des graines. Le sorgho est souvent cultivé sur des sols plus superficiels que le maïs, ce qui le pénalise d’autant dans les statistiques. La sensibilité à la sécheresse évolue avec le déplacement des cultures vers certains sols ou avec l’adoption de l’irrigation.



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