L’invasion des chenilles légionnaires menacent la biodiversité, l’équilibre des écosystèmes naturels et agricoles et, à terme, la sécurité alimentaire. L’Afrique subsaharienne est considérée comme particulièrement vulnérable face à ces espèces invasives, en raison de sa grande dépendance à l’égard de l’agriculture.
En Afrique subsaharienne, 208 millions de personnes dépendent du maïs pour assurer leur alimentation. Ces cultures sont également essentielles aux petits agriculteurs de la région qui en tirent la majorité de leurs revenus.
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), la chenille légionnaire d'automne fait perdre à l'Afrique jusqu'à 18 millions de tonnes de maïs par an ; représentant une perte économique allant jusqu’à 4,6 milliards de dollars.
Les producteurs de maïs à travers l’Afrique pourraient bientôt trouver un soulagement au sujet de la dévastation causée par la chenille légionnaire d’automne (CLA) suite aux résultats encourageants de l’utilisation d’ennemis naturels indigènes pour lutter contre ce ravageur. Notons que la CLA se nourrit des feuilles, des tiges et des parties reproductrices de plus de 100 espèces végétales telles que le maïs, le riz, le sorgho et la canne à sucre, ainsi que d’autres cultures, notamment le chou, la betterave, l’arachide et le soja, les herbes de pâturage et le millet, causant des dommages importants aux plantes cultivées.
Des chercheurs du Centre international de physiologie et d’écologie des insectes (ICIPE) ont identifié trois parasitoïdes ou espèces d’insectes indigènes dont les larves vivent comme des parasites qui finissent par tuer les hôtes. Les scientifiques ont noté des résultats prometteurs après leur libération massive dans des champs de maïs envahis par la chenille légionnaire d’automne au Kenya.
« Les premières évaluations sur le terrain après la libération ont révélé que les taux de parasitisme sur la chenille légionnaire d’automne avaient augmenté de 55%, 50% et 38%, respectivement pour Trichogramma chilonis, Telenomus remus et Cotesia icipe », déclare l’ICIPE dans un communiqué publié le mois dernier. «Les parasitoïdes libérés agissent en synergie pour réduire la population de chenille légionnaire d’automne en attaquant différents stades de développement (œufs et larves) du ravageur. »
Selon le communiqué, au cours du dernier trimestre de 2020, les chercheurs de l’ICIPE et les partenaires nationaux au Kenya ont commencé à libérer 140 000 guêpes T. remus et T. chilonis qui parasitent les œufs de la CLA et 5 000 guêpes C. icipe qui parasitent les premiers stades larvaires de la chenille. Les activités de terrain ont été menées entre décembre 2020 et février 2021 dans cinq comtés : Taita-Taveta, Machakos, Embu, Meru et Nyeri.
Source : scidev.net
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