Le choix de la culture à implanter sur une parcelle ne se fait pas au pif. L’agriculteur doit normalement baser sa décision sur plusieurs éléments dont l’un des plus importants est la nature du sol de la parcelle à exploiter. C’est donc dans l’optique de faciliter cette prise de décision qu’est mise en place au Togo une carte de fertilité des sols. Après les régions des savanes et de la Kara, voyons à quoi ressemble la carte de fertilité de la région centrale.
PRÉSENTATION ET POTENTIEL AGRICOLE
Avec pour chef-lieu Sokodé, la région Centrale couvre une superficie d'environ 13 500 km2 (soit 23,8% de l’espace national) ; dont plus de 20 % sont des réserves et des forêts classées parmi lesquelles la réserve du parc national du Fazao qui couvre près de 2 000 km2. Berceau d’espèces animales de tous genres (éléphants, buffles, antilopes, primates et oiseaux), la région est un lieu d’association végétale naturelle.
La majorité des ménages de la région associe l’agriculture à l’élevage et à d’autres activités génératrices de revenus, tout en s’adaptant aux opportunités qu’offrent les deux saisons.
L’agriculture occupe une grande proportion de la population régionale. A l’image de l’agriculture nationale, celle de la région centrale demeure au stade rudimentaire. Les techniques et outils d’exploitation sont traditionnels (coupe-coupe, houe, daba, bâton à fouir, etc.), avec un faible taux de mécanisation. Les agriculteurs déploient de grands efforts physiques pour les travaux champêtres.
Cette agriculture est de type familiale et dominée par l’exploitation des produits vivriers (maïs, le sorgho, le mil, l’igname, le manioc, le niébé, le haricot, le riz, le soja, le sésame, l’arachide etc…). En 2010, la production vivrière de la région s'élevait à 711 241 tonnes. Bien qu’il s’agisse d’une agriculture de subsistance, une partie de la production est destinée à la vente.
Les produits de rente (coton, anacardes, etc.) sont faiblement exploités. Si la région dispose d’atouts considérables pour le développement du secteur agricole (disponibilité de terres cultivables, bonne pluviométrie, existence de bas-fonds humides avec possibilité d’exploitation des cultures irriguées, existence d’une main-d’œuvre jeune et active), elle est parallèlement confrontée à des difficultés principalement liées à l’enclavement des zones à fort potentiel agricole, à l’exode rural, au non accès au crédit, aux aléas climatiques et aux conflits liés à la transhumance.
La transformation des produits relève du domaine des femmes dans cette zone du pays. Les produits localement transformés sont : le manioc (gari et tapioca), les grains de néré (moutarde), le karité (beurre), le soja (moutarde et fromage), la noix de palme (huile de palme) et le sorgho.
L’élevage est associé à l’agriculture et est aussi de type traditionnel.
Les principales espèces élevées sont : la volaille (pintades, poules, pigeons, canards, etc.), le petit ruminant (moutons, chèvres, porcs) et les bovins.
RELIEF
Les montagnes sont caractérisées par des zones peu élevées, inférieures à 700 m, allant du plateau d'Adélé au sud-ouest, passant par le mont Fazao jusqu'au nord-est de la région. Ces zones constituent une suite de la chaîne de l'Atakora qui se prolonge vers le Bénin. Les principales rivières sont l'Anié, l'Assoukoko, l'Ogou, le Kové, l'Aou, le Na, le Mo, le Mono. En effet, les plaines de Mô et du Mono sont dominées par les savanes tandis que les zones montagneuses sont couvertes de forêts sérieusement dégradées par les activités humaines. On rencontre également des forêts de galeries sous forme de peuplements ligneux denses et linéaires sur les abords des rivières.
SOLS
Les études pédologiques révèlent cinq ensembles de sols dans la région. Il s’agit des sols peu évolués ou lithosols, des vertisols, des sols ferrugineux tropicaux, des sols ferralitiques et des sols hydromorphes (zones marécageuses, bordures des rivières).
CLIMAT
La région centrale jouit d'un climat tropical semi-humide influencé par la circulation atmosphérique en vigueur dans l’espace ouest africain. Les températures varient entre 20 °C et 32 °C. Les mois de juillet, août et septembre sont les plus froids de l'année (les minima pendant le harmattan, et des maxima entre février et avril.).
Il y a deux saisons distinctes : une saison pluvieuse, d'avril à octobre, et une saison sèche, de novembre à mars. Les précipitations annuelles varient entre 1100 mm et 1500 mm de pluie pour un nombre de jours se situant entre 100 et 120. Les totaux pluviométriques vont de 1200 à 1500 mm par an. La durée d’insolation oscille autour de 2500 heures par an, déterminant une évaporation moyenne de 1600 mm d’eau. L’évaporation varie sensiblement d’une année à l’autre. Elle atteint parfois 1600 mm par an ce qui est au-dessus des précipitations annuelles de pluies dans la région
Lire aussi : LES CARTES DE FERTILITÉ DU TOGO (partie 2) : RÉGION DE LA KARA =>>
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SOURCE : fertitogo.tg ; togopolitique.org
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