La structure du sol correspond au mode d’assemblage des particules du sol en agrégats. Le volume d’un sol bien structuré est formé à 50 % environ de pores, occupés par de l’air et/ou de l’eau. Le tassement du sol correspond à une diminution de la porosité suite à l’application d’une pression sur le sol. Les interventions culturales en conditions humides peuvent dégrader la structure du sol. Un tassement se produit lorsque la résistance du sol ne permet plus de supporter le passage des engins sans dégrader profondément la qualité structurale du sol.
Définition et conséquences des tassements sur les cultures
Il est important de distinguer deux types de tassements : les tassements superficiels, qui vont concerner les 10 premiers centimètres de sol, et les tassements plus profonds, localisés à 20-30 cm de profondeur voire au-delà. Les premiers sont surtout provoqués par la succession de nombreux passages, et sont beaucoup plus présents lorsque des pneus étroits sont utilisés ou lorsque la pression exercée sur le sol est élevée. Ils sont préjudiciables à la culture en cours, particulièrement lors des années très humides et des années très sèches, principalement lorsqu’ils n’ont pas été repris par un travail du sol avant l’implantation de cette culture. Ces tassements apparaissent dans deux cas de figure : implantation de la culture ; et lors de la récolte du précédent, ou lors d’un épandage, non suivi d’un travail profond.
Pour les tassements profonds, c’est l’humidité du sol qui entre d’abord en jeu, puis le poids total de la machine. Plus le poids est important, plus le tassement se propagera en profondeur. Les tassements en profondeur, sous l’horizon habituellement travaillé, sont préjudiciables principalement au cas d’années sèches. Ces tassements sont le plus souvent hérités de l’historique cultural : accumulation d’effets des chantiers lourds en conditions humides.
Le tassement, ou compaction du sol, peut apparaître à l’occasion de phénomènes naturels (pluies intenses en sols battants par exemple), et lors de passages plus ou moins nombreux des engins agricoles. Il réduit l’aération du sol et l’infiltration de l’eau. Ces altérations pénalisent globalement le fonctionnement du sol. Le système racinaire devient inefficace à cause d’une moindre exploitation du sol, à la fois en volume et en profondeur. D’autres facteurs biologiques, tels que la faune lombricienne, peuvent être perturbés, voire bloqués dans leur activité, avec une réduction des effectifs. Or, les galeries de vers de terre notamment sont importantes pour le cheminement des racines dans les horizons profonds, sources d’alimentation hydrique entre autres.
Comment prévenir les tassements ?
La contrainte appliquée sur le sol est liée à la charge, c’est-à-dire au poids soutenu par chaque essieu, et à la surface de contact sur laquelle elle est répartie. L’équipement du tracteur devient alors prépondérant pour répartir cette charge sur la plus grande surface possible. Il faut donc augmenter le nombre d’essieux pour diminuer la charge par roue et donc la profondeur atteinte par le tassement. La régénération des tassements de surface étant plus facile.
Le choix des pneumatiques et de leur pression va surtout influencer les tassements de surface : les équipements tels que les pneus basse-pressions, les pneus larges, les roues jumelées ou les chenilles limitent la formation d’ornière. Par contre, ils ne peuvent pas empêcher le tassement de se produire en profondeur si le matériel est trop lourd. Or au-delà de 20 cm, il est plus compliqué d’aller récupérer les tassements.
Il faut donc rester dans une certaine limite de charge même avec des pneumatiques performants, quitte à passer plusieurs fois avec une charge plus légère ; pour réduire ainsi au minimum la circulation des matériels lourds dans les parcelles pour éviter, à tout prix, les tassements profonds.
La correction d’un tassement de sol
Avant toute action corrective, un bon diagnostic de la situation est indispensable pour évaluer l’ampleur des tassements. Attention toutefois, l’interprétation peut être difficile lorsque le sol est très sec. Selon la profondeur d’apparition des résistances à la tige pénétro, des prélèvements à la bêche ou au mini-profil 3D doivent être effectués. Pour juger de l’opportunité d’une intervention de restructuration mécanique, appliquer les règles de décision, exposées dans les guides de chaque méthode, en tenant compte de la sensibilité au tassement de la culture suivante et de la présence de galeries et/ ou fissures au sein des zones tassées.
Lorsque l’intervention mécanique est jugée utile, il faut vérifier : la profondeur à atteindre : dans l’idéal, pointe de la dent 3 à 5 cm sous la zone tassée ; si l’humidité du sol est propice au décompactage ; pas trop sec pour atteindre la profondeur de la zone tassée et éviter la création de terre fine ; pas trop humide pour éviter le lissage. Il faut également veiller à éviter de décompacter en profondeur avant l’intervention d’un chantier lourd.
Lorsque le tassement du sol est trop important, c’est-à-dire lorsque des pertes de rendement sont observées ou que le sol devient asphyxiant, il est nécessaire d’entreprendre une remise en état. Les tassements sur l’horizon 0-10 cm peuvent être corrigés rapidement avec un travail superficiel du sol. Vers 15-20 cm, il faudra se tourner vers un labour, un décompactage ou un pseudo-labour pour restructurer ces horizons-là. En revanche, pour des tassements entre 30-50 cm, il n’y a pas de moyens d’intervenir mécaniquement. Il faut alors compter uniquement sur l’activité biologique du sol ; cette régénération naturelle demande alors plusieurs années avant un retour à l’état initial.
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Source : ARVALIS-Info