Il existe une forte possibilité ou non de réaliser une impasse, selon le niveau d’exigence d’une culture et sa teneur en PK dans le sol. Il y a également d’autres facteurs à prendre compte comme le passé de la fertilisation et la restitution ou non des résidus de culture du précédent.
Les sols cultivés contiennent des réserves de phosphore et de potassium souvent importantes. Mais tout n’est pas immédiatement disponible pour les plantes. On retrouve ces différents éléments dans les plantes sous des formes très différentes. La fraction présente dans la solution du sol à un instant donné est très faible, à la différence de l’azote par exemple. Dans le volume de terre dans lequel les racines puisent P et K, la solution du sol est cependant en permanence réalimentée par diffusion à partir de la phase solide. Lorsque le sol ne peut réalimenter suffisamment vite la solution en raison d’une trop faible disponibilité de ces éléments, l’apport d’engrais est nécessaire pour satisfaire les besoins des plantes. Elles sont plus sensibles à la carence pendant leur phase juvénile.
Le Comifer (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée) a établi des bases du raisonnement de la fertilisation PK qui reposent sur quatre critères à savoir : l’exigence des espèces cultivées, l’analyse de terre, le passé récent de fertilisation et la restitution ou non des résidus de culture du précédent.
Exigence des espèces cultivées
Différentes sensibilités caractérisent les espèces cultivées à la carence en P et/ou K. Elles se traduisent par des pertes de production d’autant plus élevées que l’espèce est sensible. Cette caractéristique des espèces, liée à la nature de leur système radiculaire ou au rôle de P et K dans l’élaboration de leur production, est traduite par la notion d’exigence. Cela ne signifie pas que les cultures exigeantes absorbent ou exportent plus de P ou de K que celles qui le sont moins.
L’analyse de la terre
Les teneurs du sol en P et K, données par l’analyse de terre, constituent des indicateurs de leur niveau de disponibilité dans le sol. Elles s’interprètent différemment selon le niveau d’exigences des cultures.
Plusieurs valeurs seuils sont proposées dans la grille PK du Comifer :
T impasse : teneur au-dessus de laquelle il est possible de réaliser une impasse de fumure,
T renforcé : teneur au-dessous de laquelle il faut renforcer la fumure au-delà de la stricte compensation des exportations.
Restitution ou non des résidus de culture du précédent
Lorsqu’une espèce est cultivée pour ses graines (blé, maïs, colza, tournesol…), l’essentiel du phosphore prélevé par la culture est présent dans le grain et donc exporté. En revanche, la majorité du potassium (80 à 90 %) est présent dans les tiges et les feuilles, sous une forme très soluble. Au cours des premières phases de décomposition des résidus, ce potassium est libéré sous une forme identique à celle d’un engrais potassique. La restitution des résidus de récolte du précédent équivaut donc à un apport important de K2O. Un blé de 80 q restitue plus de 100 unités K2O/ha par les pailles et chaumes. Le potassium nécessaire pour une culture est le complément de ce qu’ont restitué les résidus de la culture précédente. Bien entendu, en l’absence de restitution des résidus de récolte, l’impasse sur la fertilisation potassique est plus risquée et la dose de potassium nécessaire est généralement plus importante.
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Source : Arvalis-infos