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Traore Phénix Mensah

L'agriculture durable ; un avenir pour la jeunesse africaine ?



Pour l’Afrique, la perspective d’un possible doublement de la population en 2050 pose un défi alimentaire et d’emploi des jeunes. Il se trouve que dans le secteur agricole, le potentiel d’emplois exploitable est encore en jachère. L’agriculture reste l’activité dominante des populations rurales en Afrique. Elle leur permet d’assurer une sécurité alimentaire et d’amoindrir le chômage. Toutefois, la contrainte démographique semble imposer le choix d’une agriculture intensive au détriment de l’agriculture durable respectueuse des écosystèmes. Or de nombreuses organisations de producteurs démontrent qu’il est possible de bâtir un système de production durable et capable de répondre aux attentes des jeunes.





L’agriculture joue un rôle significatif dans l’Agenda 2030 pour le développement durable car elle est intrinsèquement liée à des questions telles que l’emploi, les denrées alimentaires, l’air, le changement climatique, l’eau, le sol et la biodiversité. Le secteur agricole est un élément clé pour combattre le taux disproportionné de chômage, de travail précaire et de pauvreté chez les jeunes, pas seulement pour l’économie des zones rurales du monde entier, et notamment des pays en voie de développement, mais également pour son énorme potentiel encore inexploité en termes de développement et de création d’emploi. Selon la FAO, en termes de sécurité alimentaire, les jeunes ruraux représentent l’avenir. Malgré cela, peu de jeunes gens de par le monde réussissent à envisager leur avenir dans le secteur agricole ou dans les zones rurales. Pour être durable, l’agriculture doit répondre aux besoins des générations présentes et futures quant aux produits et aux services, tout en garantissant une rentabilité, une santé environnementale, et une équité sociale et économique. Force est de constater que la majorité de la nourriture mondiale est produite dans les pays en voie de développement par de petits exploitants agricoles (vieillissants), les agriculteurs les plus âgés restent réticents à adopter les nouvelles technologies nécessaires à un accroissement durable de la production agricole, et indispensables au bout du compte à l’alimentation d’une population mondiale en plein essor et à la protection de l’environnement. Or les jeunes ruraux sont très attirés par les NTICs. En effet dans la perspective d’assurer un meilleur avenir de l’agriculture durable, de nouvelles méthodes de formation pour les jeunes ont vu le jour. Ces méthodes ne s’axent plus seulement sur l’agriculture au sens strict du terme mais aussi sur la notion « d’entrepreneuriat socioéconomique durable », qui inclue le développement de compétences humaines telles que les compétences culturelles, sociales, techniques, organisationnelles ou économiques, ainsi que le rapprochement de l’agriculture et des industries et services. L’enseignement et la formation agricole doivent refléter les besoins du marché du travail dans le secteur de l’agriculture et accroître les connaissances des jeunes hommes et femmes en rapport avec le monde du travail, notamment ses inconvénients et ses avantages sur un plan pratique. Le passage vers une économie verte ne vise pas uniquement la préservation de l’environnement et le développement durable, mais également la création d’emplois-verts dans tous les secteurs économiques, et notamment en agriculture, dans l’industrie forestière et la pisciculture (FAO, 2010). En règle générale, la mise en œuvre d’une agriculture durable, comme l’agriculture biologique, nécessite plus de main d’œuvre que l’agriculture dite conventionnelle et peut donc potentiellement générer de meilleures retombées économiques et sociales. Dans la perspective du renforcement de la productivité agricole et de la promotion de l’emploi des jeunes, les politiques d’aménagement du territoire doivent se faire à travers une planification spatiale judicieuse des activités économiques et une exploitation rationnelle du capital naturel. En outre, avec les perspectives de l’agenda 2030, ces investissements agricoles peuvent être orientés dans la sécurité alimentaire et le développement rural durable afin de créer les conditions qui permettront aux individus et aux jeunes, en particulier, de ne plus se sentir contraints d’abandonner leurs terres en quête d’une vie meilleure.



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