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Traore Phénix Mensah

Influence de la Fondation Bill et Melinda Gates(FBMG) dans le secteur semencier africain: Avis de Danièle Clavel du CIRAD



Aujourd’hui, les mêmes institutions qui ont négligé l’agriculture, alliées à des multinationales semencières et à des fondations privées très puissantes financièrement, se mobilisent efficacement pour favoriser l’essor rapide d’un marché semencier en Afrique sur le schéma occidental.



Dans plusieurs pays, les programmes de subvention des semences qui ciblent en principe les producteurs les plus pauvres se sont amplifiés depuis une dizaine d’années. Ils ont permis dans une certaine mesure d’améliorer l’accès des petits producteurs pauvres aux semences certifiées, d’induire des processus d’adoption de nouvelles variétés et de surmonter des situations de crises (calamités naturelles, conflits etc.). Sur la question de la prépondérance de la FBMG, selon l’agronome et généticienne du CIRAD, Danièle Clavel, la manne financière représentée par une fondation philanthropique à l’américaine comme celle de Bill et Melinda Gates (BMGF) est massive. Alors que la recherche agricole africaine est privée de moyens substantiels, ces fonds permettent de faire vivre des institutions anciennes, notamment sous-régionales, comme le Conseil ouest et centre africain pour la recherche et le développement agricoles (Coraf) et internationales comme le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR). La FBMG passe aussi des accords avec de grandes agences comme l’Agence française de développement (AFD). Elle a aussi créé d’autres organisations de toutes pièces comme l’Alliance pour la révolution verte en Afrique (AGRA) et le Centre pour l'amélioration des cultures d'Afrique de l'Ouest (WACCI) basé au Ghana. Par effet de mode ou d’autolégitimation, une institution d’enseignement supérieur sur la sélection variétale, pourtant confortablement financée comme le WACCI, se voit affecter à son tour des subsides considérables de la part de l’Union Africaine ou l’Union Européenne, de sorte qu’elles deviennent incontournables. Or l’enseignement dispensé dans ce type d’institution d’apparence prestigieuse est mono-disciplinaire et concentré sur la sélection « moderne » et les outils de la biotechnologie. On forme ainsi une nouvelle génération de jeunes chercheurs africains, en anglais et dans l’ignorance de la connaissance des ressources végétales et savoir-faire locaux de leur milieu d’origine.

#Secteur_semencier #Afrique



LIRE AUSSI: Intrants agricoles: Revaloriser les savoirs endogènes dans le développement des semences à haut rendement en Afrique (avis de Danièle Clavel du CIRAD)=> www.talkag.com



SOURCE: www.agenceecofin.com


          Influence de la Fondation Bill et Melinda Gates(FBMG) dans le secteur semencier africain: Avis de Danièle Clavel du CIRAD