La première vague des céréales implantées autour du 10 octobre est désormais bien levée. C’est le fruit des températures douces, également affectionnées par les ravageurs et les pucerons d’automne en particulier. Leur présence est dors et déjà signalée dans quelques parcelles de céréales. Pour les jeunes plantules, la surveillance est donc de mise.
Description des pucerons d’automne
Pour mieux appréhender les dégâts que peuvent causer les pucerons d’automne dans les parcelles, il serait bénéfique de mieux les connaître. Pour ce faire, il existe plusieurs types de pucerons d’automne dont les plus virulents sont : Rhopalosiphum padi et Sitobion avenae. Le premier est une espèce représentant 90 % des populations de pucerons en automne. Il est également le principal vecteur du virus de la Jaunisse Nanisante de l’Orge (JNO) ; un virus capable de pénaliser les rendements des cultures. Sitobion avenae est lui le puceron des épis de céréales. Il touche les populations faibles pendant l’automne. Les pucerons affectionnent les températures douces qui leur permettent de se multiplier. A partir de 12 °C, les ailés reprennent leur vol et migrent vers des parcelles non colonisées. Seules des températures en dessous des 3 °C ralentissent leur activité, sans les tuer cependant.
Les dégâts
Les dégâts causés par les pucerons d’automne varient en fonction des températures hivernales, de la date de semis, du pouvoir virulifère des pucerons, etc. Ils peuvent transmettre le virus de la Jaunisse Nanisante de l’Orge (JNO). Les pertes peuvent aller jusqu’à 30 quintaux sur blé, ainsi que la perte de la récolte sur orge. En cas de pullulation, les piqûres alimentaires peuvent également causer des pertes.
Moyens de lutte contre ce ravageur
Lorsque la plante est infectée par le virus de la JNO, aucune lutte ne peut être engagée. La lutte repose donc sur des techniques culturales préventives et sur la lutte insecticide en végétation, à réaliser au bon moment. La lutte préventive passe par la destruction, avant les semis, des graminées sauvages et des repousses. Ces plantes sont des réservoirs à virus, dans la mesure où elles hébergent des pucerons près des futures parcelles de céréales. Le risque d’infection virale serait accru. Il faut ensuite éviter les semis précoces. Ils exposent les cultures au risque JNO, entre la période de sensibilité des céréales et les activités de colonisation et de vol des pucerons. Toujours privilégier le semis tardif, car il se fait dans des conditions climatiques moins favorables à ces insectes.
La lutte génétique se développe sur escourgeons, à l’aide de variétés tolérantes à la JNO. Ces variétés tolérantes subissent les mêmes infestations de pucerons que les variétés sensibles, mais l’infection virale s’exprime beaucoup moins. Le recours à ces variétés est un levier très précieux.
En ce qui concerne la lutte insecticide en végétation, les différents produits homologués à ce jour pour lutter contre les pucerons vecteurs de virus sur les céréales à paille comportent tous une substance active appartenant à la famille des pyréthrinoïdes. Il existe quelques différences d’efficacité entre les produits et substances actives de cette famille en situation de fortes infestations de pucerons. La date de traitement ne se définit pas en fonction d’une date calendaire ou du stade de développement de la culture. Seules la détection des infestations, et les observations réalisées dans la culture, permettent de déclencher le traitement au bon moment, que ce soit pour la première intervention ou pour son possible renouvellement.
Détecter et surveiller les pucerons, avant la levée des céréales
L'observation est la première règle pour gérer la JNO sur les céréales. Entre températures clémentes et levée des céréales, les conditions sont plutôt favorables aux pucerons. Sur les jeunes plantes, ils sont facilement visibles sur les feuilles. Comment réaliser l’observation? En premier il faut observer, dès la levée, des séries de 10 plantes réparties sur plusieurs lignes de semis et compter les plantes abritant un ou plusieurs pucerons afin de déterminer le pourcentage de plantes habitées. Ensuite privilégier les zones à risque. Réaliser les observations durant les heures les plus chaudes du début d’après-midi. A ce moment-là, les pucerons sont plus faciles à observer sur les feuilles car ils montent. L’observation est relativement facile à réaliser entre la levée et le stade 3 feuilles des céréales. Une fois ce stade passé, le décompte des plantes habitées devient laborieux.
Poser des pièges englués est un indicateur fiable pour repérer l’arrivée des ravageurs. Installer des plaques jaunes engluées dans les parcelles de céréales est un moyen efficace de repérer très tôt l’arrivée des pucerons et des cicadelles. Cela bien avant même la levée des cultures.
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Source image : Syngenta
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