La carte de fertilité évalue plusieurs paramètres, notamment l'acidité du sol, le PHO, la Salinité, la conductivité électrique, le Phosphore assimilable, le potassium échangeable, et la matière organique. Le tout est testé dans un labo mobile avant d’être validé par les experts, et intégré à la cartographie numérique. Découvrons les potentialités agricoles et la carte de fertilité de la région maritime.
PRÉSENTATION ET POTENTIEL AGRICOLE
La région maritime est la région la plus au sud du Togo, on y trouve la capitale qui est Lomé. Relativement petite avec une superficie de 6395 Km2 soit, 11,30 % du territoire national, elle concentre 42% de la population nationale. Elle est limitée au nord par la région des plateaux, au sud par l’océan Atlantique, à l’ouest par le Ghana et à l’est par le Bénin. Cette zone offre un climat et des terres fertiles propices aux activités agricoles. L’architecture urbaine de la région est dominée par la grande agglomération de la capitale Lomé. Elle est découpée en trois sous–zones agroécologiques: plateaux de terres de Barre, dépression de la Lama et milieux fluvio–lagunaire et mangroviens du littoral.
Le système de culture est à base de maïs et de manioc sur des sols surexploités et pauvres. Les cultures pratiquées sont : le maïse (Tsévié, Tabligbo, Vogan, Afagnangan, Agoè), le manioc (Agoè, Tabligbo, Tsévié, Vogan, Aného), l’arachide, le niébé, haricot et voandzou (Tsévié, Vogan, Aného, Togoville) les cultures maraîchères. Il n’y a pratiquement plus de jachères dans cette région. Les produits d’élevage sont : les volailles, les porcins, les ovins et les caprins.
Dans cette région, la forte pression qui s’exerce sur le foncier crée une insécurité foncière telle qu’elle ne favorise pas les investissements en amélioration du patrimoine foncier pour les résidents. A cela, il faut ajouter l’obsolescence des pratiques culturales traditionnelles dominées par des associations complexes, nettes exportatrices de nutriments. En conséquence, les terres sont épuisées et présentent un appauvrissement en éléments minéraux majeurs, principalement le potassium et une faible capacité de stockage d’éléments nutritifs, ce qui prédispose les cultures aux carences nutritives diverses
L’utilisation des engrais est encore faible dans la région mais courante en raison de l’état d’épuisement prononcé des sols non productifs, sans amendements. De plus en plus, leur utilisation entre dans une approche intégrée de gestion de la fertilité des sols (GIFS) où sont expérimentés des paquets technologiques agroforestiers avec l’association des plantes fertilitaires, les plantes de couverture et l’utilisation de compost, etc.
CLIMAT
Le climat de la région appartient au type équatorial guinéen; caractérisé par deux saisons des pluies et deux saisons sèches, dont l'une fort courte entre les deux saisons des pluies. En effet, la principale saison des pluies dans la région débute en mars et se termine en Juillet, avec un maximum en Juin. Quant à la petite saison des pluies, elle dure de fin Septembre à début Novembre.
Pendant la saison sèche, qui dure de la mi-Novembre à Mars, les précipitations sont rares et sont dues à des orages thermiques et occasionnellement, au passage de lignes de grains. Il peut ne pas y avoir même un millimètre de pluie pendant les mois de Décembre, Janvier, Février ainsi qu'en Août.
La température est élevée et les écarts tant quotidiens que mensuels en sont peu importants. Le degré d'humidité de l'atmosphère est toujours élevé et les vents dominants varient entre le Sud et l'Ouest.
ETAT DES TERRES
C’est la région où les types de dégradation sont les plus divers : érosion en nappe, dégradation physique par tassement, dégradation chimique par acidification, dégradation biologique par réduction du taux de matière organique dans les Terres de Barre, érosion urbaine, érosion marine le long du littoral, pollution marine par les phosphates et pollutions diverses autour de l’agglomération de Lomé. Cependant, l’extension de ces divers types de dégradation est modérée, bien que cette région soit la plus peuplée du pays. En effet, le pourcentage des terres non dégradées et peu dégradées y atteint encore 72.4 % de la superficie totale. Le tiers des terres théoriquement protégées dans les réserves est cultivé ou défriché, soit 83 km2.
Les terres fortement dégradées se trouvent sur les Terres de Barre ; qui occupent 39 Oh de la superficie de la Région Maritime et s’étendent au sud d’un axe orienté du sud-ouest vers le Nord-est et qui va de Noépé à Tométi-Kondji en bordure de la forêt classée de Togodo-Sud. Ces terres ont été l’objet de nombreuses études aussi bien au Togo qu’au Bénin. parce qu’elles avaient et qu’elles ont encore la réputation d’être fortement dégradées. Cependant, il faut remarquer que la majorité des Terres de Barre est encore peu dégradée 54 %, dont la plus grande partie se trouve au nord de Tabligbo.
Par ailleurs, la Région possède encore un très fort potentiel agricole. II existe de vastes zones quasiment intactes et à potentiel très élevé de productivité, mais qui ne sont pratiquement pas exploitées : la vallée alluviale du Mono, de Tokpli à la mer, la vallée du Haho, d’Adangbé jusqu’au Lac Togo, la vallée du Zio, de Kpédji au Lac Togo, et la dépression de Lama. Cela nécessiterait évidemment des travaux d’aménagement hydraulique.
Lire aussi : LES CARTES DE FERTILITÉ DU TOGO (partie 4) : RÉGION DES PLATEAUX =>>
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SOURCE IMAGES : fertitogo.tg ; togopolitique.org ; horizon.documentation.ird.fr
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