Tout comme beaucoup de matières premières, le cacao est un produit spéculatif. Or, le prix des matières premières n'est pas entre les mains des producteurs mais dans celles du commerce international.



Un aperçu de l'évolution du marché du cacao montre qu’après un pic en 1977, le cours du cacao a baissé pour s'effondrer au cours des années 1990. Cela était dû à une production mondiale supérieure à la consommation de manière récurrente et à l'accumulation des surplus des années précédentes. En 2019, le Ghana et la Côte d'Ivoire, les deux plus grand producteurs mondial; décident de suspendre la production de cacao (tout comme l'avait fait la Côte d’ivoire en 1979 et en avril 1988 ) pour obtenir des industriels une répartition de la richesse favorable aux planteurs. Il s’en est suivit, une première amélioration du prix garanti aux producteurs après trois saisons de statu quo. Il est vrai que les ventes de fèves ont démarré lentement, mais la filière a assisté à une reprise progressive des ventes. A ce sujet, en novembre dernier, le Ghana deuxième producteur mondial, a déjà vendu près de 200 000 tonnes pour la saison 2020-2021 (la tonne de cacao sera négociée à 8 240 cédis, soit environ 1 293 dollars, ce qui équivaut à 919,9 FCFA le kilogramme), en respectant le Différentiel de revenu vital (DRV) fixé à $ 400 la tonne soit 400 000 FCFA, mis en place par le Ghana et la Côte d’Ivoire en juillet. Jusqu’en octobre, la Côte d’Ivoire n’a ainsi vendu par anticipation que 40 000 tonnes pour la campagne 2020-2021, contre 300 000 tonnes l’an dernier à la même époque. Rappelons que le commerce des grandes matières premières, dont le cacao fait partie, a besoin du négoce et des marchés à terme. Ils sont nécessaires car ils amortissent les cycles de production, les variations entre l'offre et la demande et les fluctuations entre les monnaies. Toutefois, cette pratique n'est pas très favorable aux prix payés aux producteurs. Sur une tablette de 100 grammes de chocolat à 60 % de cacao, achetée en supermarché, il ne revient au cultivateur que 6 % du prix payé par l'acheteur.

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