La pêche en Afrique est une activité essentielle pour la sécurité alimentaire comme pour le développement économique. Elle nourrit 200 millions de personnes, soit un cinquième des Africains, apportant 22 % de leurs besoins en protéines animales et assure la subsistance de 10 millions d’autres. Mais l’actuelle stagnation des captures oblige l’Afrique à développer sa filière aquacole, si elle ne veut pas accroître ses importations de poisson.
La nécessité d'accélérer la croissance de l'aquaculture en Afrique est plus pressante que jamais si l'on prend en compte la disparité de la production nationale et la hausse de la population. Alors que la politique panafricaine offre une orientation et un environnement politiques à cette croissance, il est important de décrypter les facteurs qui pourraient être intégrés afin que l'Afrique puisse réaliser son potentiel en matière de développement de l'aquaculture.
Selon le nouveau rapport de la FAO sur la "Situation mondiale des pêches et de l’aquaculture" (Sofia) paru récemment; la consommation annuelle mondiale de poisson s'élève à 20,5 kilos par personne, un niveau record qui devrait augmenter dans les dix prochaines années. Ainsi, la production totale de poissons devrait atteindre 204 millions de tonnes (Mt) en 2030, soit une hausse de 15 % par rapport à 2018, le secteur de l'aquaculture comptant pour 46 %. En 2018, la production mondiale de poisson a été d'environ 179 Mt pour une valeur mondiale totale estimée à $ 401 milliards. Les produits de l'aquaculture représentent 46% de la production totale et 52% des poissons ont été destinés à la consommation humaine. La Chine est de loin le premier producteur.
Selon Sofia, l'expansion de l'aquaculture se poursuivra au niveau mondial, quoiqu'à un rythme plus lent, et les poissons d'élevage occuperont une place plus importante dans la consommation et le commerce dans les dix prochaines années. La production aquacole devrait connaître une hausse de 48% en Afrique et cela devrait contribuer à atténuer la tendance à la baisse à laquelle on s'attend en matière de consommation de poissons par personne sur l'ensemble du continent. L'Afrique est un importateur net en termes de volume mais un exportateur net en termes de valeur.
S'agissant de l'impact du Covid-19 sur les activités de la pêche, la FAO estime qu'elles ont diminué d'environ 6,5%. Les perturbations dans le secteur des transports internationaux ont pesé tout particulièrement sur la production de l'aquaculture destinée à l'exportation. La baisse drastique du tourisme et la fermeture des restaurants ont eu d'énormes répercussions sur les chaînes de distribution de nombreuses espèces de poissons, en revanche les ventes au détail sont restées stables ou ont augmenté, comme c'est le cas pour les produits de la pêche surgelés, en conserve, marinés et fumés qui se conservent plus longtemps dans les étalages.
Plusieurs éléments concourent à cet élan. Politiquement, l’Union Africaine et le Nepad affirment leur volonté de développer le secteur aquacole en misant sur le secteur privé. À la suite du sommet “Du poisson pour tous” en août 2005, les gouvernements africains ont adopté la Déclaration d’Abuja sur les pêcheries et l’aquaculture durables. L’année suivante, les chefs d’Etats de l’UA ont désigné les pêcheries et l’aquaculture comme biens stratégiques, au même titre que le riz ou le maïs. Elles sont ainsi un des moteurs clés du Programme détaillé du développement de l’agriculture africaine (PDDAA).
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SOURCE: www.commodafrica.com
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