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Traore Phénix Mensah

S’affranchir des importations de concentrés de tomate et d’impulser le développement de l’industrie locale de transformation; c'est le choix du Nigéria



Le marché de la tomate et de ses produits dérivés au Nigeria est parmi l’un des plus importants en Afrique, avec une valeur de près de 2,5 milliards $. La tomate est le fruit le plus consommé du pays avec 12 kg par an par habitant.



Selon les estimations, le pays importe environ 150 000 tonnes de concentrés de tomate par an. Alors que le pays est le second producteur de tomates du continent, derrière l’Egypte, et fournit 65 % de la production ouest-africaine, il est encore bien loin des standards internationaux en matière de productivité. D’après PricewaterhouseCoopers (PwC), sur la période 2006-2016, la hausse de production de tomates, de 1,8 million de tonnes à 2,3 millions de tonnes, a surtout été liée à la hausse des superficies qui ont plus que doublé, passant de 265 000 hectares (ha) à près de 668 300 ha. Pendant ce temps, le rendement moyen n’a tourné qu’autour de 5,47 tonnes/ha soit 7 fois moins que la moyenne mondiale de 38,1 tonnes/ha. Avec la croissance de la population et de l’urbanisation, la demande a vite dépassé l’offre locale, fournissant un terreau favorable aux importations de concentrés de tomate à bas prix depuis la Chine et l’Italie. Selon un rapport du cabinet d’audit PwC, la valeur des achats a atteint en moyenne 360 millions $ en 2017 contre 200 millions $ en 2013. Le pays est d’ailleurs le 3e importateur de concentrés de tomates d’Afrique et figure au 13e rang mondial. Conformément à sa politique d’autosuffisance alimentaire, le gouvernement nigérian a affiché son intention de limiter les importations de concentrés de tomates, notamment de la Chine, dont la qualité était jugée mauvaise par l'Agence nationale pour l'administration et le contrôle des aliments (NAFDAC). À l’exemple d’autres denrées comme le riz, le renforcement de la réglementation tarifaire et les incitations fiscales ont été privilégiés afin d’impulser une production locale. Le lancement en 2017 d’une nouvelle feuille de route pour la filière; a fait passer les droits de douane sur le concentré de tomate de 5 à 50 % et introduit un prélèvement de 1500 $ sur chaque tonne de marchandise entrant sur le territoire. Malgré toutes les initiatives pour booster la filière, le problème structurel majeur de la filière perdure, à savoir la pénurie chronique de tomates qui rend vains les appels du pied de l’exécutif au segment de transformation. Au-delà même des rendements, le second mal de la filière est la gestion post-récolte catastrophique. Selon les données, le pays a perdu 45 % de sa récolte en 2017 soit près de 700 000 tonnes de tomates. Le problème de la pénurie en matières premières est devenu tellement chronique ces dernières années qu’il représente désormais le principal facteur limitant pour le développement des usines implantées sur le sol nigérian et dégrade les perspectives de durabilité de l’industrie de transformation.

#Production #Transformation #Tomate #Nigeria



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SOURCE: www.agenceecofin.com


          S’affranchir des importations de concentrés de tomate et d’impulser le développement de l’industrie locale de transformation; c'est le choix du Nigéria